Sommaire de décision réglementaire portant sur Tavneos

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

avacopan

Classe thérapeutique :

Immunosuppresseurs

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle

Numéro de contrôle :

248255
Quel était l'objet de la présentation?

La présentation de drogue nouvelle (PDN) a été déposée pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché de Tavneos (avacopan) pour une utilisation en association avec des immunosuppresseurs et des glucocorticoïdes en thérapeutique pour les patients atteints d’une vascularite à anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA). La PDN est une présentation faite dans le cadre d’une initiative internationale de partage de travail du Consortium Access entre le Canada et l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic).

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Un seul essai comparatif de phase III sur 52 semaines, à double insu, à répartition aléatoire (ADVOCATE) portant sur un total de 330 patients (166 patients dans le groupe de traitement à l’avacopan et 164 patients dans le groupe de traitement avec diminution progressive de la prednisone) a été présenté pour étayer l’efficacité et l’innocuité de l’avacopan dans le traitement de la vascularite à ANCA. Cet essai de phase III a démontré le profil de l’efficacité et de l’innocuité de l’avacopan en guise de traitement d’appoint à la norme de soins au moment de la présentation pour l’induction de la rémission de la vascularite à ANCA à la semaine 26 et le maintien de la rémission à la semaine 52. Les immunosuppresseurs employés comme thérapies de fond pour l’induction de la rémission dans le cadre de cet essai étaient le cyclophosphamide ou le rituximab. Les patients qui ont reçu du cyclophosphamide au cours de la phase d’induction ont ensuite reçu principalement de l’azathioprine après 13 semaines pour la phase de maintien. Les patients qui ont reçu du rituximab au cours de la phase d’induction n’ont reçu aucune thérapie immunosuppressive subséquente pendant la phase de maintien.

Le paramètre co-principal de l’induction de la rémission à la semaine 26 était déterminé par la proportion de patients dont le Birmingham Vasculitis Activity Score (BVAS, classement de l’activité de la vascularite de Birmingham) était de zéro et à qui l’on n’a pas administré de glucocorticoïdes au cours des quatre semaines précédant la semaine 26. Le BVAS est un instrument validé pour mesurer la gravité de la vascularite à ANCA, avec un score plus élevé sur l’échelle BVAS démontrant une gravité plus élevée de la maladie. L’avacopan a démontré une non-infériorité statistiquement significative par rapport au groupe de traitement comparateur avec une diminution progressive de la prednisone, 72,3 % des patients traités à l’avacopan ayant obtenu une induction, comparativement à 70,1 % des patients du groupe de traitement avec une diminution progressive de la prednisone à la semaine 26. Le paramètre co-principal du maintien de la rémission à la semaine 52 était déterminé par la proportion de patients sans rechute depuis l’induction de la rémission à la semaine 26 et à qui l’on n’a pas administré de glucocorticoïdes au cours des quatre semaines précédant la semaine 52 et qui avaient un BVAS de zéro à la semaine 52. L’avacopan a démontré une supériorité statistiquement significative à la semaine 52 pour le maintien de la rémission chez les patients atteints d’une vascularite à ANCA par rapport aux patients dans le groupe de traitement avec une diminution progressive de la prednisone, le pourcentage des patients répondant favorablement au traitement s’élevant à 65,7 % et à 54,9 % respectivement.

L’essai ADVOCATE n’a pas démontré l’élimination de l’utilisation des glucocorticoïdes. La prednisone n’a pas été administrée au cours de la phase d’induction dans le groupe de traitement à l’avacopan ni au cours de la phase de maintien dans aucun des groupes de traitement, mais l’administration de glucocorticoïdes non visés par l’étude a été permise tout au long de l’étude. Plus de 86 % des patients participant à l’essai ADVOCATE ont reçu des glucocorticoïdes hors de l’étude pour diverses raisons, dont une vascularite persistante, une vascularite récidivante (avant la semaine 26 seulement) et une insuffisance surrénale. Ceci est spécifiquement mentionné dans l’indication. De plus, l’indication inclut l’utilisation de l’avacopan comme traitement d’appoint à la norme de soins actuelle, comme le démontre le plan de l’essai.

La monographie de produit (MP) aborde toutes les questions concernant l’innocuité de l’utilisation de l’avacopan chez les patients atteints de vascularite à ANCA comme traitement d’appoint à la norme de soins au moment de l’essai. Il n’est pas recommandé d’utiliser l’avacopan chez les patients présentant une cirrhose ou une insuffisance grave de la fonction hépatique. Il faut ensuite exercer une surveillance régulière des patients durant le traitement à l’avacopan afin de déceler une élévation des taux d’enzymes hépatiques, une réactivation de l’hépatite B, une baisse de la numération des leucocytes, une hypersensibilité, une infection et des événements cardiovasculaires. Une évaluation initiale est également recommandée dans la MP avant d’administrer de l’avacopan. La MP renferme des mises en garde visant les populations particulières, dont les patientes enceintes et allaitantes. Les événements indésirables courants comprennent des nausées, des céphalées, de l’hypertension artérielle, des vomissements, des diarrhées, une rhinopharyngite, une infection des voies respiratoires supérieures, une infection des voies urinaires, des douleurs abdominales, une pneumonie, une sinusite, des éruptions cutanées et de la fatigue. Au nombre des anomalies couramment décelées en laboratoire, des résultats élevés des tests de la fonction hépatique, une hausse des taux de créatine phosphokinase et la leucopénie chez les patients recevant un traitement à l’avacopan.

Deux études de phase II et les paramètres secondaires de l’essai ADVOCATE de phase III ont fourni des renseignements supplémentaires sur l’efficacité et l’innocuité qui étaient compatibles avec les résultats des paramètres principaux de l’essai ADVOCATE, bien qu’il y ait eu des différences quant à la nature précise des paramètres principaux des études de phase II et de leur durée beaucoup plus courte.

Les renseignements manquants comprennent des données sur l’innocuité et l’efficacité à long terme au-delà de 52 semaines, ainsi que l’utilisation de l’avacopan dans la population pédiatrique.

L’essai clinique pivot de phase III appuie l’indication proposée à raison d’une dose de 30 mg deux fois par jour et il a été déterminé que l’avacopan présente un profil avantages-risques-incertitudes favorable lorsqu’il est utilisé à raison d’une dose de 30 mg deux fois par jour.

Décision rendue

Approuvé; un avis de conformité a été délivré conformément au Règlement sur les aliments et drogues.