Sommaire des motifs de décision portant sur Zepzelca
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Zepzelca est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Zepzelca
Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Zepzelca, un produit dont l’ingrédient médicinal est lurbinectédine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Mise à jour : 2025-03-04
Identification numérique de drogue (DIN) :
DIN 02520834 – 4 mg lurbinectédine/fiole, poudre, administration intraveineuse
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
|
Type et numéro d’activité ou de présentation |
Date de présentation |
Décision et date |
Sommaire des activités |
|
RPEAR-C Nº 284186 |
2024-02-22 |
Déposée 2024-09-26 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C pour la période allant du 2023-06-15 au 2023-12-14. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
|
SPDN Nº 282822 |
2024-01-12 |
Délivrance d’un AC 2024-09-05 |
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour un changement dans le procédé de fabrication de la substance médicamenteuse. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. |
|
RPEAR-C Nº 278418 |
2023-08-22 |
Déposée 2024-04-03 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C pour la période allant du 2022-12-15 au 2023-06-14. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
|
RPEAR-C Nº 272679 |
2023-02-22 |
Déposée 2024-04-03 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C pour la période allant du 2022-06-15 au 2022-12-14. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
|
SPDN Nº 273321 |
2023-03-14 |
Délivrance d’un AC 2024-03-05 |
Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la MP afin d'y apporter des modifications touchant l'innocuité. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions, Interactions médicamenteuses et Posologie et administration. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments et à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré. |
|
SPDN-C Nº 269295 |
2022-11-10 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2023-12-11 |
Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). Comme il est indiqué dans la lettre d’engagement (PDN nº 247485) du 29 septembre 2021, la présentation a fourni le rapport final pour la cohorte de cancer du poumon à petites cellules de l’étude B-005 (PM1183-B-005-15). La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). |
|
SPDN Nº 265287 |
2022-06-16 |
Délivrance d’un AC 2022-12-13 |
Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) pour mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions, Effets indésirables et Posologie et administration. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments. Un AC a été délivré. |
|
SPDN Nº 259506 |
2021-12-16 |
Délivrance d’un AC 2022-06-29 |
Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) pour mettre à jour la MP en ajoutant de nouveaux renseignements sur l'innocuité et l'administration. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Encadré « Mises en garde et précautions importantes », Mises en gardes et précautions, Effets indésirables et Posologie et administration. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III intitulée Renseignements pour les patients sur les médicaments. Un AC a été délivré. |
|
RPEAR-C Nº 261748 |
2022-02-22 |
Déposée 2022-04-04 |
Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice sur les AC-C. RPEAR-C nº 1 pour la période allant du 2021-06-15 to 2021-12-14. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. |
|
Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DIN 02520834) |
Sans objet |
Date de la première vente : 2021-12-06 |
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
|
PDN Nº 247485 |
2020-12-16 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2021-09-29 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Zepzelca
SMD émis le : 2022-01-04
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Zepzelca.
Lurbinectédine
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02520834 - 4 mg lurbinectédine/fiole, poudre, administration intraveineuse
Jazz Pharmaceuticals Ireland Ltd.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 247485
Le 29 septembre 2021, Santé Canada a émis à l’intention de Jazz Pharmaceuticals Ireland Limited un Avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit médicamenteux, Zepzelca. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses, de la nécessité de poursuivre le suivi afin d'attester les avantages cliniques du produit. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.
L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Zepzelca est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients adultes dont le cancer pulmonaire à petites cellules métastatique ou de stade III a progressé pendant ou après un traitement à base de platine.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Zepzelca, un agent antinéoplasique, a été autorisé pour le traitement des patients adultes dont le cancer pulmonaire à petites cellules (CPPC) métastatique ou de stade III a progressé pendant ou après un traitement à base de platine.
L’autorisation de commercialisation avec conditions a été accordée en fonction du taux de réponse global et de la durée de la réponse au traitement; aucun effet bénéfique sur la survie globale n’a été démontré.
Aucune donnée n’est disponible à Santé Canada. Par conséquent, Santé Canada n’a pas autorisé d’indication pour usage pédiatrique (< 18 ans).
Chez les patients atteints de CPPC, on n’a observé aucune différence globale d’efficacité entre les patients ≥ 65 ans (35 % de la population étudiée) et les patients plus jeunes. Cependant, il y a eu une incidence plus élevée de réactions indésirables graves chez les patients ≥ 65 ans que chez les patients de moins de 65 ans (49 % par rapport à 26 %, respectivement).
Zepzelca (4 mg lurbinectédine/fiole) se présente sous forme poudre lyophilisée pour perfusion intraveineuse. En plus de l’ingrédient médicinal, la poudre contient de l’acide lactique, de l’hydroxyde de sodium et du saccharose. L’utilisation de Zepzelca est contre-indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout ingrédient de la préparation, y compris à tout ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.
Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Zepzelca est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Zepzelca a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Zepzelca a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients adultes dont le cancer pulmonaire à petites cellules métastatique ou de stade III a progressé pendant ou après un traitement à base de platine. Zepzelca a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C) en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.
Au Canada, le cancer du poumon, qui comprend les tumeurs des bronches, de la trachée et des poumons, est le deuxième cancer le plus souvent diagnostiqué et une cause de décès importante. En 2020, environ 29 800 Canadiens devraient recevoir un diagnostic de cancer du poumon et 21 200 devraient décéder de la maladie. Le carcinome à petites cellules, qui représente 20 % des cancers du poumon, est un cancer du poumon agressif lié au tabagisme. Il se caractérise par une décimation précoce des ganglions régionaux et des sites éloignés, en particulier le cerveau. Il est habituellement classé selon le Veterans Administration Lung Cancer Study Group comme étant un CPPC de stade limité (CPPC-SL) ou comme étant un CPPC de stade étendu (CPPC-SE). Environ de 30 % à 40 % des patients présentent un CPPC-SL au moment du diagnostic.
Le CPPC de stade limité est défini comme étant une maladie qui se limite à l’hémithorax ipsilatéral et aux ganglions lymphatiques régionaux et qui peut être incorporée dans un champ de traitement de radiothérapie sécuritaire. Le temps de survie moyen des patients atteints d’un CPPC-SL et qui ne reçoivent pas de traitement est de 10 à 12 semaines. Le temps de survie moyen des patients traités par radiothérapie seulement est de cinq à six mois, et de 1 % à 2 % des patients sont des survivants à long terme. La thérapie modale combinée augmente le temps de survie moyen à une période pouvant atteindre de 18 à 24 mois, et la probabilité de survie à long terme (cinq ans) est de 20 % à 25 %.
Le CPPC de stade étendu est une maladie qui s’est propagée au-delà du CPPC-SL et qui peut comprendre des métastases distantes, des effusions péricardiques ou pleurales malignes, et une diffusion dans les ganglions lymphatiques hilaires controlatéraux et sus-claviculaires. Les patients atteints d’un CPPC-SE reçoivent un traitement palliatif. Le temps de survie moyen est de huit à dix semaines en l’absence de chimiothérapie. La radiothérapie thoracique peut aider à améliorer les symptômes locaux, mais ne prolonge pas la survie. La majorité des patients (de 70 % à 80 %) répondent à la chimiothérapie, avec une réponse complète chez 15 % à 20 % des patients. Le temps de survie moyen varie de 8 à 11 mois. Cependant, la majorité des patients auront une rechute et le taux de survie à deux ans est de 5 % à 10 %.
La chimiothérapie à base de platine est le traitement systémique de première intention standard pour les patients atteints de CPPC-SL et de CPPC-SE. Il existe peu d’options de traitement pour les patients atteints d’une maladie réfractaire ou présentant une progression de la maladie après une chimiothérapie à base de platine. Dans le cadre du traitement de deuxième intention, le cisplatine combiné à l’étoposide, suivie de la topotecane ou du cyclophosphamide, de la doxorubicine et de la vincristine, est recommandé pour les patients atteints de CPPC-SL et de CPPC-SE qui ont progressé après plus de trois mois de réponse au traitement primaire. Le traitement de deuxième intention est considéré comme inefficace pour les patients qui ont progressé moins de trois mois après avoir terminé une chimiothérapie de première intention.
L’ingrédient médicinal de Zepzelca, la lurbinectédine, est un agent alkylant qui inhibe le processus de transcription oncogène (i) en se fixant aux séquences d’acide désoxyribonucléique (ADN) riches en paires cytosine-guanine (CG), principalement situées dans la région de promoteurs de gènes codant pour des protéines; (ii) en forçant les facteurs de transcription oncogènes à quitter leur site de fixation; et (iii) en freinant la phase d’élongation de l’acide ribonucléique polymérase II sur ces promoteurs et la dégradation ciblée par le complexe ubiquitine-protéasome. Ces processus déclenchent une cascade d’événements qui exercent une influence sur l’activité des protéines de liaison à l’ADN, y compris les facteurs de transcription, et sur les voies de réparation de l’ADN, entraînant ainsi la perturbation du cycle cellulaire et l’apoptose.
La lurbinectédine inhibe la transcription de certaines cytokines par les macrophages associés aux tumeurs (MAT) et réduit l’infiltration de MAT dans les tumeurs humaines implantées chez des souris, ce qui limite leur rôle tumorigène.
Zepzelca a montré un taux de réponse objective (TRO) prometteur et une durée de réponse (DDR) au cours du traitement de deuxième intention pour les patients atteints de CPPC qui ont une maladie sensible et résistante au platine. L’autorisation de commercialisation avec conditions était fondée sur l’étude pivot (étude B-005), un essai en panier de phase II multicentrique, ouvert et à un seul groupe qui visait à évaluer l’efficacité et l’innocuité de Zepzelca dans neuf cohortes de patients atteints de tumeurs solides avancées, y compris une cohorte de 105 patients atteints de CPPC.
Parmi les 105 patients atteints de CPPC participants à l’étude pivot, Zepzelca administré sous forme d’une perfusion intraveineuse de 3,2 mg/m2 en une heure a donné lieu à un TRO de 35,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 26,2 %, 45,2 %), avec une DDR médiane de 5,3 mois (IC à 95 % : 4,1, 6,4). Toutes les réponses observées étaient partielles. Le TRO chez les patients atteints d’une maladie sensible au platine (définie comme ayant un intervalle sans chimiothérapie [ISCT] ≥ 90 jours) était de 45,0 % (IC à 95 % : 32,1 %, 58,4 %) avec une DDR de 6,2 mois (IC à 95 % : 3,5, 7,3). Le TRO chez les patients atteints d’une maladie résistante au platine (ISCT < 90 jours) était de 22,2 % (IC à 95 % : 11,2 %, 37,1 %), avec une DDR médiane de 4,7 mois (2,6, 5,6).
La plupart des patients (98,1 %) ont connu au moins un événement indésirable apparu en cours de traitement (EIT; tous les grades) pendant le traitement. Les EIT les plus fréquemment observés (≥ 20 %) (tous les grades), y compris toutes les anomalies de laboratoire indépendamment de leur relation avec le traitement à l'étude, étaient l’anémie (95,2 %), la lymphopénie (85,7 %), l’augmentation de la créatinine (82,7 %), la leucopénie (79,0 %), l’hyperglycémie (77,1 %), l’augmentation de l’alanine aminotransférase (71,8 %), la neutropénie (71,4 %), l’augmentation de l’aspartate transaminase (44,7 %), la thrombocytopénie (43,8 %), l’hyponatrémie (40,4 %), les nausées (37,1 %), l’hypoalbuminémie (34,0 %), la perte d’appétit (33,3 %), l’augmentation de la phosphatase alcaline (33,0 %), la constipation (31,4 %), la dyspnée (30,5 %), les vomissements (21,9 %), l’hyperkaliémie (20,2 %), l’hypokémie (20,2 %) et la diarrhée (20,0 %).
On a observé des EIT de grade ≥ 3 chez 59,0 % des patients et on a observé des EIT de grade ≥ 4 chez 23,8 % des patients. Les EIT de grade ≥ 3 les plus fréquemment observés comprenaient la neutropénie (45,7 %), la lymphopénie (43,8 %), la leucopénie (28,6 %), la fatigue (12,4 %), l’anémie (9,5 %), l’hyponatrémie (8,7 %), la thrombocytopénie (6,6 %), la dyspnée (5,7 %), l’hyperglycémie (4,9 %), la neutropénie fébrile (4,8 %), la pneumonie (4,8 %), l’augmentation de l’alanine aminotransférase (3,9 %), la diarrhée (3,8 %) et l’infection des voies respiratoires supérieures (3,8 %).
Des événements indésirables graves (EIG) apparus au cours du traitement se sont produits chez 34,3 % des patients. Les EIG les plus courants (tous les grades) apparus en cours de traitement étaient la neutropénie ou la diminution du nombre de neutrophiles (5,7 %), la neutropénie fébrile (4,8 %), la pneumonie (4,8 %), l’anémie (3,8 %), la thrombocytopénie ou la diminution du nombre de plaquettes (3,8 %), la dyspnée (3,8 %), la détérioration de la santé physique générale (2,9 %) et l’infection des voies respiratoires supérieures (2,9 %).
Dans l’ensemble, dans le contexte d’une maladie grave et potentiellement mortelle avec des options de traitement limitées, le profil avantages-risques-incertitudes de Zepzelca est considéré comme favorable dans la population de patients cible.
Le traitement au moyen de Zepzelca est associé à une toxicité importante. Des mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit approuvée de Zepzelca afin de répondre aux préoccupations d’innocuité cernées, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant les risques potentiels graves de toxicité embryofœtale et de myélosuppression associés à l’utilisation de Zepzelca. Zepzelca devrait être administré sous la supervision d’un médecin expérimenté dans l’utilisation de chimiothérapies contre le cancer.
Jazz Pharmaceuticals Ireland Limited a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Zepzelca. Après examen, ce PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.
Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Zepzelca qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception. Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Zepzelca a été accepté.
Zepzelca a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C. Les données sur l’efficacité proviennent de la cohorte atteinte d’un CPPC de l’étude pivot B-005, qui était un essai multicentrique à un seul groupe. Il reste de l’incertitude quant à l’ampleur de l’effet du traitement et quant à la possibilité que Zepzelca prolonge la survie globale. Comme condition d’autorisation de commercialisation, le promoteur doit présenter les données finales de cet essai à un seul groupe en plus des données d’un essai de phase III pour confirmer l’efficacité de Zepzelca dans la population indiquée.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Zepzelca?
Le promoteur a déposé une demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) concernant la Présentation de drogue nouvelle (PDN) relative à Zepzelca. Le promoteur a présenté des preuves prometteuses de l’efficacité clinique pour démontrer que Zepzelca a le pouvoir d’offrir un traitement efficace d’une maladie mettant la vie en danger pour laquelle aucun médicament n’est actuellement mis sur le marché au Canada.
Un examen ultérieur est à l’origine de la décision d’accorder l’autorisation de mise en marché du promoteur en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C, en reconnaissance du caractère prometteur, mais non confirmé des preuves de l’efficacité cliniques fournies dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.
La PDN pour Zepzelca a été examinée en vertu du projet Orbis qui fournit un cadre pour la présentation et l’examen simultanés de produits oncologiques ainsi que l’échange de renseignements parmi les autorités de réglementation de multiples secteurs de compétences. La présentation pour Zepzelca a été examinée en tant que présentation de collaboration de type C entre Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration de l’Australie. Même si l’examen de la présentation était axé sur la collaboration, chaque administration a pris sa décision en matière de réglementation de façon indépendante. La décision réglementaire canadienne concernant l’examen de Zepzelca a été prise de manière indépendante et s’est fondée sur une évaluation critique de l’ensemble des données soumises à Santé Canada. L’examen étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire tel que décrit dans L’ébauche de la ligne directrice : l’utilisation des examens étrangers par Santé Canada.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l’industrie : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation: Zepzelca
| Étape importante de la présentation | Date |
|---|---|
| Réunion préalable à la présentation | 2020-10-14 |
| Demande de prise en considération préalable en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions acceptée | 2020-11-30 |
| Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle | 2020-12-16 |
| Examen préliminaire | |
| Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2021-01-15 |
| Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée | 2021-01-20 |
| Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire | 2021-01-21 |
| Examen | |
| Évaluation biostatistique terminée | 2021-06-01 |
| Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2021-07-02 |
| Évaluation non clinique terminée | 2021-07-28 |
| Évaluation de la qualité terminée | 2021-08-05 |
| Examen de l'étiquetage terminé | 2021-08-05 |
| Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-08-06 |
| Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions | 2021-08-06 |
| Examen de la réponse de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions | |
| Réponse déposée (Lettre d'engagement) | 2021-09-02 |
| Examen de l'étiquetage terminé | 2021-09-27 |
| Évaluation clinique/médicale terminée | 2021-09-28 |
| Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques dans le cadre de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions | 2021-09-29 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement et dans la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C). De plus, le promoteur a accepté de confirmer les avantages et les risques cliniques de Zepzelca en fournissant ce qui suit :
- Le rapport final de la cohorte du cancer pulmonaire à petites cellules (CPPC) dans l’étude B-005 (PM1183-B-005-14), un essai clinique multicentrique de phase II de Zepzelca dans certaines tumeurs solides avancées-cohorte CPPC.
- Le rapport final d’une étude de confirmation de phase III multicentrique et randomisée visant à comparer Zepzelca en tant qu’agent unique, ou la combinaison de Zepzelca avec l’irinotécan, par rapport au choix du chercheur (topotécan ou irinotécan) chez les patients présentant des rechutes du CPPC après l’échec d’une chimiothérapie antérieure à base de platine. L’étude comprendra une analyse des patients atteints de maladies résistantes (intervalle sans chimiothérapie < 90 jours) et de maladies sensibles (intervalle sans chimiothérapie ≥ 90 jours). Les résultats du paramètre d’efficacité principal de la survie globale et des paramètres secondaires de la survie sans progression, du taux de réponse global et de la durée de réponse seront utilisés pour confirmer l’avantage clinique amélioré.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III – Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Zepzelca a été effectué par Santé Canada dans le cadre d'un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration de l'Australie, en tant que présentation de projet Orbis de type C. L’examen étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire tel que décrit dans L’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation des examens étrangers par Santé Canada.
L’examen clinique de Zepzelca a été effectué par Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration (TGA) de l’Australie dans le cadre du projet Orbis. Même si l’examen de la présentation était axé sur la collaboration, chaque administration a pris sa décision en matière de réglementation de façon indépendante. La décision réglementaire canadienne concernant l’examen de Zepzelca a été prise de manière indépendante et s’est fondée sur une évaluation critique de l’ensemble des données soumises à Santé Canada. L’examen étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire tel que décrit dans L’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation des examens étrangers par Santé Canada.
Pharmacologie clinique
L’ingrédient médicinal de Zepzelca, la lurbinectédine, est un agent alkylant qui inhibe le processus de transcription oncogène (i) en se fixant aux séquences d’acide désoxyribonucléique (ADN) riches en paires cytosine-guanine (CG), principalement situées dans la région de promoteurs de gènes codant pour des protéines; (ii) en forçant les facteurs de transcription oncogènes à quitter leur site de fixation; et (iii) en freinant la phase d’élongation de l’acide ribonucléique (ARN) polymérase II sur ces promoteurs et la dégradation ciblée par le complexe ubiquitine-protéasome. Ces processus déclenchent une cascade d’événements qui exercent une influence sur l’activité des protéines de liaison à l’ADN, y compris les facteurs de transcription, et sur les voies de réparation de l’ADN, entraînant ainsi la perturbation du cycle cellulaire et l’apoptose. La lurbinectédine inhibe la transcription de certaines cytokines par les macrophages associés aux tumeurs (MAT) et réduit l’infiltration de MAT dans les tumeurs humaines implantées chez des souris, ce qui limite leur rôle tumorigène.
Dans les études de pharmacodynamique, on a observé une augmentation de l’incidence de la neutropénie de grade 4 et de la thrombocytopénie de grade ≥ 3 en raison d’une exposition accrue à la lurbinectédine.
On a évalué le potentiel de prolongation de l’intervalle QT corrigé (QTc) avec la lurbinectédine à une dose thérapeutique chez 39 patients atteints d’un cancer avancé. On n’a pas détecté d’effets importants (> 10 ms) sur l’intervalle QTc à des doses de 3,2 mg/m2 de lurbinectédine toutes les trois semaines.
Après une dose de 3,2 mg/m2 de lurbinectédine administrée sous forme de perfusion intraveineuse en une heure, les moyennes géométriques de la concentration plasmatique maximale totale et de la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps zéro à l’infini étaient respectivement de 107 μg/L et de 551 μg*h/L. On n’a observé aucune accumulation de lurbinectédine dans le plasma au cours d’administrations répétées toutes les trois semaines.
Le volume de distribution typique de la lurbinectédine à l’état stationnaire est de 504 L. Environ 99 % de la lurbinectédine est liée aux protéines plasmatiques, notamment à l’albumine et à l’alpha-1-glycoprotéine acide. D’après des études in vitro utilisant des microsomes hépatiques humains et des supersomes, CYP3A4 est la principale enzyme du cytochrome P450 responsable du métabolisme hépatique de la lurbinectédine.
La demi-vie terminale de la lurbinectédine est de 51 heures. La clairance plasmatique totale est de 11 L/h. La principale voie d’excrétion de la radioactivité était fécale, 89 % de la dose de lurbinectédine radiomarquée se retrouvant dans les selles. Le métabolite le plus abondant dans les fèces représentait 1 % de la dose, et des quantités négligeables de lurbinectédine ont été détectées dans les fèces (< 0,2 % de la dose) sous forme inchangée. Les urines étaient la voie d’excrétion mineure (6 % de la dose), le médicament s’y retrouvant surtout sous forme inchangée (1 % de la dose) ainsi que sous forme d’un métabolite (jusqu’à 1 % de la dose).
Les analyses pharmacocinétiques de population ont montré que le poids corporel, l’âge et le sexe n’influencent pas de façon cliniquement pertinente l’exposition systémique à la lurbinectédine. De plus, aucune différence pharmacocinétique apparente n’a été observée chez des patients présentant une légère atteinte hépatique et ayant reçu la lurbinectédine à raison de 3,2 mg/m2 toutes les trois semaines, comparativement aux patients dont la fonction hépatique était normale. Les caractéristiques pharmacocinétiques de la lurbinectédine chez des patients présentant une insuffisance hépatique modérée ou grave ne sont pas connues. Aucune différence pharmacocinétique apparente n’a été observée chez des patients présentant une atteinte rénale légère, modérée ou grave et ayant reçu la lurbinectédine à raison de 3,2 mg/2 toutes les trois semaines, comparativement aux patients dont la fonction rénale était normale. Les caractéristiques pharmacocinétiques de la lurbinectédine ne sont pas connues dans le cas des patients dialysés ou ayant une clairance de la créatinine (c.-à-d., ClCr) inférieure à 30 ml/min.
Dans l’ensemble, les données pharmacologiques cliniques appuient l’utilisation de Zepzelca pour l’indication recommandée.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Zepzelca approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité clinique de Zepzelca a été évaluée au cours de l’étude pivot B-005 (PM1183-B-005-14), un essai en panier de phase II multicentrique, ouvert et à un seul groupe conçu pour évaluer l’efficacité et l’innocuité de Zepzelca dans neuf cohortes de patients atteints de tumeurs solides avancées difficiles à traiter, y compris une cohorte de 105 patients atteints d’un cancer du poumon à petites cellules (CPPC) précédemment traités. Zepzelca a été administré par perfusion intraveineuse d’une heure toutes les trois semaines à une dose de 3,2 mg/m2. La plupart des patients étaient des hommes (60,0 %), blancs (75,2 %), avec des antécédents de tabagisme (92,4 %) et qui avaient un âge médian de 60 ans (intervalle : de 40 à 83 ans). Au total, 35,2 % des patients étaient âgés de 65 ans ou plus. La plupart des patients avaient un indice de performance ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group) de 0 (36,2 %) ou 1 (56,2 %).
L’objectif principal de l’essai était de déterminer le taux de réponse objectif (TRO; réponse complète ou partielle) évalué par l’enquêteur. Parmi les 105 patients inscrits atteints de CPPC, le TRO évalué par l’enquêteur était de 35,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 26,2 %, 45,2 %) avec une durée de réponse médiane (DDR) de 5,3 mois (IC à 95 % : 4,1, 6,4). Toutes les réponses observées étaient partielles.
Les résultats de l’analyse primaire ont été appuyés par les principaux paramètres secondaires. Le TRO évalué par un Comité indépendant de révision (CIR) était de 30,5 % (IC à 95 % : 21,9 %, 40,2 %) avec une DDR médiane de 5,1 mois (IC à 95 % : 4,9, 6,4). Toutes les réponses observées étaient partielles.
Les taux médians de survie sans progression (SSP) déterminés par l’enquêteur et le CIR étaient de 3,5 mois (IC à 95 % : 2,6, 4,3) et de 3,5 mois (IC à 95 % : 2,6, 4,2), respectivement. La survie globale (SG) médiane était de 9,3 mois (IC à 95 % : 6,3, 11,8). Toutefois, les paramètres de la SSP et de la SG sont considérés comme exploratoires, car l’étude B-005 ne comportait pas de groupe de comparaison pour chaque cohorte, y compris la cohorte CPPC.
L’analyse du sous-groupe selon l’intervalle sans chimiothérapie (ISCT) a indiqué que le TRO évalué par l’enquêteur chez les patients atteints d’une maladie sensible au platine (définie comme ayant un ISCT ≥ 90 jours) était de 45,0 % (IC à 95 % : 32,1 %, 58,4 %) avec une DDR médiane de 6,2 mois (IC à 95 % : 3,5, 7,3). Le TRO chez les patients atteints d’une maladie résistante au platine (ISCT < 90 jours) était de 22,2 % (IC à 95 % : 11,2 %, 37,1 %), avec une DDR médiane de 4,7 mois (IC à 95 % : 2,6, 5,6).
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude pivot démontrent un TRO et une DDR prometteurs dans le cadre du traitement de deuxième intention pour les patients atteints de CPPC atteints de maladies sensibles et résistantes au platine.
Les données sur l’efficacité sont dérivées de la cohorte CPPC de l’étude pivot B-005, qui était un essai multicentrique à un seul groupe, et il y a toujours de l’incertitude quant à l’ampleur de l’effet du traitement et au potentiel que Zepzelca puisse prolonger la SG. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses, et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d'attester les avantages cliniques du produit. Comme condition d’autorisation de commercialisation, le promoteur doit présenter les données finales de cet essai à un seul groupe en plus des données d’un essai de phase III pour confirmer l’efficacité de Zepzelca dans la population indiquée.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Zepzelca a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante :
Le traitement des patients adultes dont le cancer pulmonaire à petites cellules (CPPC) a progressé pendant ou après un traitement antérieur à base de platine.
Pour représenter adéquatement la population de patients inscrits dans la cohorte CPPC dans l’étude pivot, Santé Canada a approuvé l’indication suivante :
Le traitement des patients adultes dont le cancer pulmonaire à petites cellules (CPPC) métastatique ou de stade III a progressé pendant ou après un traitement à base de platine.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Zepzelca approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
L’innocuité clinique de Zepzelca reposait sur les données d’innocuité provenant de 105 patients atteints de CPPC dans l’étude pivot B-005 décrite dans la section Efficacité clinique. Cette analyse d’innocuité est appuyée par une analyse d’innocuité intégrée qui comprend des données d’innocuité regroupées provenant de 554 patients traités à l’aide de 3,2 mg/m2 de Zepzelca dans le cadre de l’étude B-005 (335 patients de neuf cohortes, y compris les 105 patients atteints de CPPC) et du groupe de l’étude C-0004, un essai de phase III comportant 219 patientes atteints d’un cancer des ovaires résistant au platine.
À la date limite du 15 janvier 2019, un total de 618 cycles ont été administrés aux 105 patients atteints de CPPC. Le temps médian de traitement était de 14,0 semaines (intervalle : de 1,1 à 85,0). La dose cumulative médiane était de 12,8 mg/m2 (intervalle : de 3,2 à 73,8) et l’intensité relative de la dose médiane était de 97,4 % (intervalle : de 65,2 % à 104,3 %).
La plupart des patients (98,1 %) ont connu au moins un événement indésirable apparu en cours de traitement (EIT; tous les grades) pendant le traitement. Les EIT les plus fréquemment observés (≥ 20 %) (tous les grades), y compris toutes les anomalies de laboratoire indépendamment de leur relation avec le traitement à l'étude, étaient l’anémie (95,2 %), la lymphopénie (85,7 %), l’augmentation de la créatinine (82,7 %), la leucopénie (79,0 %), l’hyperglycémie (77,1 %), l’augmentation de l’alanine aminotransférase (71,8 %), la neutropénie (71,4 %), l’augmentation de l’aspartate transaminase (44,7 %), la thrombocytopénie (43,8 %), l’hyponatrémie (40,4 %), les nausées (37,1 %), l’hypoalbuminémie (34,0 %), la perte d’appétit (33,3 %), l’augmentation de la phosphatase alcaline (33,0 %), la constipation (31,4 %), la dyspnée (30,5 %), les vomissements (21,9 %), l’hyperkaliémie (20,2 %), l’hypokémie (20,2 %) et la diarrhée (20,0 %).
On a observé des EIT de grade ≥ 3 chez 59,0 % des patients et on a observé des EIT de grade ≥ 4 chez 23,8 % des patients. Les EIT de grade ≥ 3 les plus fréquemment observés comprenaient la neutropénie (45,7 %), la lymphopénie (43,8 %), la leucopénie (28,6 %), la fatigue (12,4 %), l’anémie (9,5 %), l’hyponatrémie (8,7 %), la thrombocytopénie (6,6 %), la dyspnée (5,7 %), l’hyperglycémie (4,9 %), la neutropénie fébrile (4,8 %), la pneumonie (4,8 %), l’augmentation de l’alanine aminotransférase (3,9 %), la diarrhée (3,8 %) et l’infection des voies respiratoires supérieures (3,8 %).
Des événements indésirables graves (EIG) apparus au cours du traitement se sont produits chez 34,3 % des patients. Les EIG les plus courants (tous les grades) apparus en cours de traitement étaient la neutropénie ou la diminution du nombre de neutrophiles (5,7 %), la neutropénie fébrile (4,8 %), la pneumonie (4,8 %), l’anémie (3,8 %), la thrombocytopénie ou la diminution du nombre de plaquettes (3,8 %), la dyspnée (3,8 %), la détérioration de la santé physique générale (2,9 %) et l’infection des voies respiratoires supérieures (2,9 %).
Il y a eu 27,4 % des patients qui ont eu des réductions de dose. Les EIT nécessitant une réduction de dose chez > 2 % des patients étaient la neutropénie (20,0 %), la neutropénie fébrile (4,2 %), la fatigue (4,2 %), la thrombocytopénie (2,1 %) et la pneumonie (2,1 %).
Des interruptions de dose dues aux EIT se sont produites chez 48,4 % des patients. Les EIT nécessitant une interruption de dose chez ≥ 3 % des patients étaient la neutropénie (13,7 %) et l’hypoalbuminémie (5,3 %).
L’abandon du traitement dû aux EIT s’est produit chez 1,9 % des patients, en raison d’une neuropathie périphérique et d’une myélosuppression observée chez un patient pour chacun des événements.
Des mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit approuvée de Zepzelca afin de répondre aux préoccupations d’innocuité cernées, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant les risques potentiels graves de toxicité embryofœtale et de myélosuppression associés à l’utilisation de Zepzelca. Zepzelca devrait être administré sous la supervision d’un médecin expérimenté dans l’utilisation de chimiothérapies contre le cancer.
Dans l’ensemble, dans le contexte d’une maladie grave et potentiellement mortelle avec des options de traitement limitées, le profil avantages-risques-incertitudes de Zepzelca est considéré comme favorable dans la population de patients cible qui a un besoin médical non satisfait.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Zepzelca approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Zepzelca a été effectué par Santé Canada dans le cadre d'un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration de l'Australie, en tant que présentation de projet Orbis de type C. L’examen étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire tel que décrit dans L’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation des examens étrangers par Santé Canada.
La lurbinectédine, l'ingrédient médicinal de Zepzelca, est une petite molécule d’une classe pharmacologique établie de médicament alkylat. Elle se compose de deux anneaux de tétrahydroisoquinoline fusionnés liés à un autre anneau de tétrahydro-β-carboline. Le médicament se lie de façon covalente au groupe aminé exocyclique de guanines dans le sillon mineur des séquences d’acide désoxyribonucléique (ADN) riches en cytosine-guanine. La liaison donne lieu à la formation d’adduits et plie l’ADN. La formation d’adduits entraîne des bris de brins doubles, ce qui cause la mort cellulaire.
On a présenté des données montrant une association entre les adduits de lurbinectédine et la dégradation de l’acide ribonucléique (ARN) polymérase II phosphorylé, ce qui a entraîné une diminution de la transcription. Conformément à son mécanisme d’action, la lurbinectédine a eu une activité antiproliférative et cytotoxique dans plusieurs lignées de cellules tumorales avec des valeurs de concentration inhibitoire semi-maximales dans la gamme nanomolaire inférieure. Cette activité a été améliorée dans les lignées cellulaires avec des défauts dans les machines de réparation des anomalies de l’ADN. L’incubation avec la lurbinectédine a également entraîné une augmentation de la mort cellulaire des monocytes humains et, à des concentrations plus faibles, une diminution de la migration et de la production de chimiokines.
Dans des études in vivo, l’administration de la lurbinectédine à des souris athymiques auxquelles on a implanté diverses lignées de cellules tumorales humaines a inhibé la croissance de tumeurs dans un ensemble de modèles tumoraux humains, y compris le cancer du poumon à petites cellules (CPPC). Les chercheurs ont également démontré une activité anti-tumorale accrue dans un modèle d’implantation in vivo du CPPC à la suite d’un traitement avec une combinaison de lurbinectédine et de doxorubicine comparativement à l’un de ces médicaments administrés seul. Dans d’autres modèles, l’administration de la lurbinectédine à des souris auxquelles on a implanté plusieurs lignées de cellules tumorales a également entraîné une réduction des macrophages d’infiltration sanguine et tumorale.
L’évaluation toxicologique de la lurbinectédine a été principalement effectuée chez des rats Sprague-Dawley, des chiens de race beagle et des macaques de Buffon. Alors que les chiens ont été utilisés dans les premières études toxicologiques de quatre semaines, les macaques ont été utilisés dans l’étude toxicologique chez les non-rongeurs de 13 semaines en raison de données métaboliques suggérant que le métabolisme du macaque était plus semblable au métabolisme humain que d’autres espèces non-rongeurs sur lesquelles on a effectué les tests.
Il n’y avait pas de métabolites humains uniques pour la lurbinectédine comparativement aux métabolites observés chez les animaux. Deux métabolites, M1 et PM030047, étaient présents chez les humains à environ 14 % et 10 % respectivement de l’exposition apparentée. Même si le PM030047 était présent chez les rats, les niveaux d’exposition étaient incertains. Les niveaux d’exposition in vivo chez les macaques semblent être plus faibles pour les deux métabolites. De plus, les doses et les expositions les plus élevées dans ces études étaient toutes à des niveaux inférieurs à la dose humaine de 3,2 mg/m2. Par conséquent, il n’y a pas de couverture toxicologique complète de ces métabolites. Toutefois, étant donné que chacun de ces principaux métabolites représente moins de 15 % du composé apparenté et que les profils de toxicité chez l’humain sont semblables à ceux des animaux, la disparité dans l’exposition au métabolite ne représente pas une préoccupation d’innocuité importante pour la population de patients visés. Il n’y a pas d’effets aigus clairs sur les paramètres cardiovasculaires, du système nerveux central ou respiratoires chez aucune espèce.
Les principales constatations toxicologiques chez les trois espèces testées étaient les résultats concernant le site d’injection, y compris l’hémorragie, l’œdème, l’inflammation, la thrombose, la nécrose et les effets sur la moelle osseuse menant à une leucopénie transitoire et à une anémie légère avec une diminution de la cellularité dans la moelle osseuse.
Des diminutions d’au moins 90 % dans les réticulocytes se sont produites après l’administration de doses élevées chez les trois espèces. La toxicité du tractus gastro-intestinal était également courante à des doses élevées, avec des fèces molles ou liquides chez toutes les espèces et des vomissements chez les espèces de non-rongeurs; l’inaptitude transitoire et la perte de poids à la suite de l’administration de la dose ont également eu lieu chez les rats et les macaques. Dans l’étude à huit cycles chez les rats, on a également observé des signes de toxicité pour la reproduction des mâles (atrophie testiculaire et hypospermie) à la dose élevée de 0,06 mg/kg (0,36 mg/m2; exposition environ 24 fois plus faible que l’exposition humaine de 551 ng*h/ml à la dose de 3,2 mg/m2 mesurée par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps [SSC]). Aucun résultat n'a été signalé chez les singes. Chez les rats, on a estimé la dose maximale tolérée à 0,06 mg/kg (0,36 mg/m2) pour les mâles et à 0,03 mg/kg (0,18 mg/m2) pour les femelles.
La dose clinique de départ de 0,02 mg/m2 pour le premier essai clinique chez l’humain a été calculée au moyen de 10 % de la dose maximale tolérée d’environ 0,2 mg/m2 chez l’espèce la plus sensible, les rats femelles.
Les chiens ont montré des signes de dégénérescence des cellules tubulaires testiculaires à des doses ≥ 0,01 mg/kg (0,2 mg/m2; exposition d’environ 90 fois inférieure à l’exposition humaine à la dose de 3,2 mg/m2 mesurée par SSC). Enfin, dans l’étude de quatre semaines chez les rats, il y avait des signes de toxicité hépatique à la dose élevée chez les deux sexes (0,18 mg/kg chez les mâles/0,09 mg/kg chez les femelles) caractérisés par de fortes augmentations des enzymes hépatiques et de la bilirubine ainsi que de la nécrose hépatocytaire, des hémorragies et des thromboses. La suppression de la moelle osseuse, la toxicité gastro-intestinale et la toxicité hépatique sont également des résultats cliniques courants. Les doses les plus élevées utilisées dans les études à huit cycles chez le rat et le macaque ont entraîné des expositions environ huit fois plus faibles que l’exposition humaine à la dose recommandée de 3,2 mg/m2 administrée une fois toutes les trois semaines.
La lurbinectédine a donné un résultat négatif pour le test Ames in vitro, mais elle a induit des mutations dans l’épreuve de mutation génétique du locus TK du lymphome de souris, confirmant que, comme prévu en fonction de son mécanisme d’action, la lurbinectédine est génotoxique. Conformément aux principes discutés dans le document d’orientation du l’International Council for Harmonisation à l’intention de l’industrie, le promoteur n’a pas effectué d’études sur la fécondité ou le développement prénatal et postnatal. Étant donné son mécanisme d’action en tant qu’agent génotoxique ciblant les cellules qui se divisent rapidement, une étude sur le développement embryofœtal ne serait pas nécessaire. Cependant, le promoteur a effectué une étude préliminaire à une seule dose sur le développement embryofœtal chez les rats. On n’a observé aucun fœtus viable lorsque six rates gestantes ont reçu une dose unique de lurbinectédine de 0,1 mg/kg (0,6 mg/m2). Au cours d’une étude in vitro, la lurbinectédine n’a pas démontré de potentiel de phototoxicité. Aucune étude n’a été effectuée sur la présence de la lurbinectédine dans le lait maternel ou sur la cancérogénicité de la lurbinectédine dans la population de patients proposée.
La monographie de produit de Zepzelca présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain, y compris un encadré « Mises en garde et précautions importantes » décrivant les risques potentiels graves de toxicité embryofœtale et de myélosuppression associés à l’utilisation de Zepzelca. À la lumière de l’utilisation prévue de Zepzelca, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit pour le traitement des patients adultes dont le CPPC métastatique ou de stade III a progressé pendant ou après un traitement à base de platine.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Zepzelca approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Zepzelca a été effectué par Santé Canada dans le cadre d'un partenariat international avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et la Therapeutic Goods Administration de l'Australie, en tant que présentation de projet Orbis de type C. L’examen étranger effectué par la FDA des États-Unis a été utilisé comme référence supplémentaire tel que décrit dans L’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation des examens étrangers par Santé Canada.
L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Zepzelca montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 48 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à 5 ºC ± 3 °C.
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est-à-dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.
Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication du produit médicamenteux.
Produits pharmaceutiques connexes
| Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
|---|---|---|---|
| ZEPZELCA | 02520834 | JAZZ PHARMACEUTICALS IRELAND LIMITED | Lurbinectédine 4 MG / Fiole |