Sommaire des motifs de décision portant sur Xpovio
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Xpovio est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Xpovio
Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Xpovio, un produit dont l’ingrédient médicinal est sélinexor. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Mise à jour : 2023-07-17
Identification numérique de drogue (DIN) :
DIN 02527677 – 20 mg sélinexor, comprimé, administration orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d’activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
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Avis de mise en marché d’un produit pharmaceutique (DIN 02527677) | Sans objet | Date de la première vente : 2022-07-07 | Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 253182 | 2021-05-28 | Délivrance d’un AC 2022-05-31 | Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Xpovio
SMD émis le : 2022-10-12
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Xpovio.
Sélinexor
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02527677 - 20 mg sélinexor, comprimé, administration par voie orale
FORUS Therapeutics Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 253182
Le 31 mai 2022, Santé Canada a émis à l’intention de FORUS Therapeutics Inc. un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Xpovio. L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes de Xpovio est considéré comme étant favorable en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple et ayant reçu au moins un traitement antérieur.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Xpovio, un agent antinéoplasique, a été autorisé en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple et ayant reçu au moins un traitement antérieur.
L’utilisation de Xpovio n’a pas été autorisée chez les enfants (âgés de moins de 18 ans), car Santé Canada ne dispose d’aucune donnée sur cette population.
On n’a observé aucune différence globale au niveau de l’efficacité entre les patients gériatriques (65 ans ou plus) et ceux de moins de 65 ans. On a observé une incidence plus élevée d’interruption du traitement en raison d’une réaction indésirable et une incidence plus élevée de réactions indésirables graves chez les patients gériatriques comparativement à ceux âgés de moins de 65 ans.
L’utilisation de Xpovio est contre‑indiquée chez les patients qui présentent une hypersensibilité au médicament, à un ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant.
Xpovio (20 mg sélinexor) se présente sous forme de comprimé. En plus de l’ingrédient médicinal, le comprimé contient du dioxyde de silicium colloïdal, de la croscarmellose sodique, du bleu FD&C n°2/laque d’aluminium indigo carmin, du bleu FD&C n°1 laque d’aluminium bleu brillant FCF, monostéarate de glycérol, stéarate de magnésium, cellulose microcristalline, polyéthylèneglycol, polysorbate 80, alcool polyvinylique partiellement hydrolysé, polyvinylpyrrolidone, laurylsulfate de sodium, talc et dioxyde de titane.
Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Xpovio est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Xpovio a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Xpovio a un profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes favorable en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple et ayant reçu au moins un traitement antérieur.
Le myélome multiple est un cancer hématologique caractérisé par la prolifération de cellules plasmatiques clonales dans la moelle osseuse, ce qui entraîne une surabondance de paraprotéine monoclonale. Cela peut entraîner des cytopénies, des douleurs et des fractures osseuses, une hypercalcémie et une dysfonction rénale. Le myélome multiple représente environ 10 % de l’ensemble des tumeurs malignes hématologiques. C’est en grande partie une maladie des personnes âgées, touchant des personnes ayant un âge médian de 70 ans au moment du diagnostic. En 2021, au Canada, on a estimé qu’il y avait 3 800 nouveaux cas de myélome multiple et 1 620 décès dus à la maladie. Au Canada, environ 10 personnes reçoivent chaque jour un diagnostic de myélome multiple.
Malgré l’approbation de divers nouveaux agents ces dernières années, le myélome multiple demeure une maladie incurable et mortelle, car il y a inévitablement une rechute après le traitement et la maladie devient réfractaire au traitement. À chaque rechute, le myélome multiple revient habituellement de façon plus agressive et le choix du traitement est déterminé par des facteurs propres au patient, les caractéristiques de la tumeur et le traitement antérieur. Étant donné le traitement complexe et multifactoriel du myélome multiple récidivant et réfractaire, il est difficile de définir une norme de soin unique. Grâce à au moins sept catégories différentes d’agents approuvés, qui peuvent être combinés aux schémas posologiques en doublet, en triplet ou même en quadruplet, de nombreux patients seront traités avec toutes les principales catégories de médicaments anti‑myélome en première et deuxième ligne, ce qui ne laissera aucun traitement avec un nouveau mécanisme d’action en cas de maladie récidivante ou réfractaire.
Le sélinexor, l’ingrédient médicinal dans Xpovio, est un inhibiteur sélectif de premier ordre de l’exportation nucléaire de la protéine exportin 1 (XPO1). Dans des milieux non cliniques, le sélinexor inhibe de façon réversible l’exportation nucléaire de protéines de suppression des tumeurs, de régulateurs de la croissance et d’acides ribonucléiques messagers (ARNm) de protéines de promotion de la croissance (oncogéniques) en bloquant spécifiquement la XPO1. L’inhibition de la protéine XPO1 par le sélinexor entraîne l’accumulation marquée de protéines suppressives de tumeurs (PST) dans le noyau, l’arrêt du cycle cellulaire, des diminutions des concentrations de plusieurs oncoprotéines telles que c‑Myc et la cycline D1, ainsi que l’apoptose des cellules cancéreuses. L’association du sélinexor à la dexaméthasone a démontré une activité et une synergie tant dans les lignées cellulaires que chez les patients présentant une maladie réfractaire ou résistante à la dexaméthasone et aux inhibiteurs du protéasome, y compris lorsque l’inhibition du protéasome est présente. L’association du sélinexor au bortézomib a été évaluée dans des cellules et des modèles murins de xénogreffe de myélome multiple in vivo, y compris dans des cellules et des modèles résistants aux inhibiteurs du protéasome.
On a évalué l’efficacité et l’innocuité de Xpovio en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement de patients atteints d’un myélome multiple récidivant ou réfractaire au cours de l’étude pivot de phase III BOSTON (KCP‑330‑023). Cette étude randomisée, contrôlée par un comparateur actif et ouverte a évalué l’efficacité de Xpovio (sélinexor), du bortézomib et de la dexaméthasone (le groupe traité au moyen du SVd) par rapport au bortézomib et à la dexaméthasone (le groupe traité à l’aide du Vd) chez des patients âgés de 18 ans et plus qui avaient déjà reçu d’un à trois schémas posologiques anti‑myélome multiple. Après confirmation de la maladie progressive, les patients ont été inscrits et répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 dans l’un des deux groupes de traitement (SVd ou Vd). Après confirmation de la progression de la maladie au moyen du traitement du groupe traité à l’aide du Vd, les patients ont été autorisés à passer au groupe traité au moyen du SVd pour recevoir ce traitement ou pour recevoir le sélinexor et la dexaméthasone pour les patients qui étaient intolérants au bortézomib.
L’évaluation de l’efficacité était fondée sur la population de l’intention de traiter (IT) de 402 patients. L’âge médian des patients était semblable dans les deux groupes de traitement (groupe traité au moyen du SVd : 66 ans; groupe traité à l’aide du Vd : 67 ans). La majorité des patients étaient âgés de 65 ans ou plus (groupe traité au moyen du SVd : 55,9 %; groupe traité à l’aide du Vd : 63,8 %) au moment de l’inscription. Plus d’hommes (groupe traité au moyen du SVd : 59,0 %; groupe traité à l’aide du Vd : 55,6 %) ont participé à l’étude que les femmes et les patients étaient principalement des Blancs (groupe traité au moyen du SVd : 82,6 %; groupe traité à l’aide du Vd : 79,7 %). L’indice de performance ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group) au niveau de référence était de 0 à 1 pour 89,7 % et 92,3 % des patients des groupes traités au moyen du SVd et du Vd, respectivement. Après la confirmation de la maladie progressive, 74 patients (36 %) du groupe traité à l’aide du Vd ont changé de groupe pour recevoir un schéma posologique qui incluait le sélinexor.
Le principal paramètre d’efficacité de l’étude BOSTON était la survie sans progression (SSP) conformément aux critères de réponse uniformes pour le myélome multiple de l’International Myeloma Working Group (IMWG), comme évalué par un comité d’évaluation indépendant (CEI). Dans la population d’efficacité (nombre de patients [n] = 402), la SSP médiane était de 13,93 mois (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 11,73, non estimable [NE]) dans le groupe traité au moyen du SVd et de 9,46 mois (IC à 95 % : 8,11, 10,78) dans le groupe traité à l’aide du Vd (p = 0,0075; rapport de risques [RR] = 0,7020). Le taux de réponse global, un paramètre secondaire clé, était de 76,4 % (IC à 95 % : 69,8, 82,2) dans le groupe traité au moyen du SVd et de 62,3 % (IC à 95 % : 55,3, 68,9) dans le groupe traité à l’aide du Vd. De plus, le taux de réponses profondes (≥ très bonne réponse partielle) dans le groupe traité au moyen du SVd était plus élevé (44,6 %) que dans le groupe traité à l’aide du Vd (32,4 %). Un autre paramètre secondaire clé était l’incidence de tout événement neuropathique périphérique de grade 2 ou supérieur chez les patients répartis aléatoirement dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport au groupe traité à l’aide du Vd. L’incidence globale des événements de neuropathie périphérique de grade 2 ou supérieur était beaucoup plus faible dans le groupe traité au moyen du SVd comparativement au groupe traité à l’aide du Vd (21,0 % par rapport à 34,3 %; p = 0,0013).
Les événements indésirables apparus en cours de traitement (EIT) les plus courants (> 20 %) présents dans le groupe traité au moyen du SVd, qui se sont produits à une fréquence plus élevée que ceux du groupe traité à l’aide du Vd, étaient la thrombocytopénie (60,0 %), les nausées (50,3 %), la fatigue (42,1 %), l’anémie (36,4 %), la diminution de l’appétit (35,4 %), la diarrhée (32,3 %), la diminution du poids (26,2 %), l’asthénie (24,6 %), les cataractes (21,5 %) et les vomissements (20,5 %). La neuropathie périphérique était l’EIT le plus souvent signalé dans le groupe traité à l’aide du Vd (47,1 %) comparativement au groupe traité au moyen du SVd (32,3 %). On a signalé des événements indésirables graves (EIG) chez 44,6 % des patients (51,8 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd et 37,7 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd). La pneumonie était l’EIG le plus souvent signalé avec une incidence semblable dans les deux groupes (14,4 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport à 12,7 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd).
Il y a un potentiel d’interactions médicamenteuses entre le sélinexor et les inhibiteurs ou inducteurs du cytochrome P450 (CYP) 3A4. L’utilisation concomitante d’un puissant inducteur du CYP3A4 peut entraîner une diminution de l’exposition au sélinexor. Les patients devraient être surveillés de près lorsqu’ils commencent le traitement avec des modulateurs modérés ou puissants concomitants du CYP3A4.
Une étude sur l’effet alimentaire et la bioéquivalence a montré que l’administration concomitante d’un repas à haute teneur en matières grasses (de 800 à 1 000 calories dont environ 50 % de la teneur en calories totale du repas provient de matières grasses) ou d’un repas à faible teneur en matières grasses (de 500 à 600 calories dont environ 20 % de la teneur en calories totale provient de matières grasses) n’a pas d’effet cliniquement important sur la pharmacocinétique du sélinexor. Cette étude appuie la recommandation selon laquelle le sélinexor peut être pris avec ou sans nourriture.
FORUS Therapeutics Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Xpovio. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d’innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.
Les étiquettes interne et externe, la notice d’accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Xpovio qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l’étiquetage, à l’utilisation d’un langage clair et aux éléments de conception. Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Xpovio a été accepté.
Dans l’ensemble, sur la base des données cliniques et non cliniques soumises, il a été démontré que Xpovio présente un profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes favorable chez les patients adultes atteints d’un myélome multiple récidivant et réfractaire et ayant reçu au moins un traitement antérieur. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés à l’aide de l’étiquetage, une surveillance adéquate et des modifications de la dose. La monographie de produit de Xpovio comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d’innocuité identifiées.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Xpovio?
L’examen de la PDN de Xpovio était fondé sur une évaluation critique de l’ensemble du dossier de données présenté à Santé Canada et des examens effectués par la Food and Drug Administration des États‑Unis, l’Agence européenne des médicaments et l’ administration des produits thérapeutiques de l’Australie tel que décrit dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada. La méthode 3 a été utilisée pour l’examen de l’élément qualité et l’efficacité et de l’innocuité cliniques et la méthode 1 pour l’examen de la pharmacologie non clinique.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation: Xpovio
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation | 2021-04-13 |
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle | 2021-05-28 |
Examen préliminaire | |
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2021-07-16 |
Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée | 2021-07-20 |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise | 2021-08-06 |
Examen | |
Évaluation biostatistique terminée | 2022-01-28 |
Évaluation non clinique terminée | 2022-05-11 |
Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2022-05-20 |
Évaluation de la qualité terminée | 2022-05-26 |
Examen de l'étiquetage terminé | 2022-05-30 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2022-05-31 |
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits pharmaceutiques | 2022-05-31 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Dans le cadre de l’autorisation de mise en marché de Xpovio, le promoteur s’est engagé à mener plusieurs activités post‑commercialisation à la demande de Santé Canada. Outre les exigences décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe, les engagements comprennent les suivants (sans s’y limiter) :
- le rapport d’étude clinique final pour l’étude BOSTON (KCP‑330‑023);
- les résultats pharmacocinétiques pour le sélinexor provenant d’une étude continue sur les interactions médicamenteuses (NCT02343042) chez les patients recevant un inhibiteur important du CYP3A4 (clarithromycine);
- les résultats pharmacocinétiques et de l’innocuité provenant d’une étude spécialisée sur l’insuffisance hépatique (KCP‑330‑027) du sélinexor chez des patients atteints d’insuffisance hépatique modérée et grave.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III – Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Xpovio a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
Pharmacologie clinique
On a examiné la pharmacologie clinique du sélinexor, l’ingrédient médicinal dans Xpovio, au cours de huit études cliniques effectuées chez des patients atteints de tumeurs malignes hématologiques et de tumeurs solides avancées. La pharmacocinétique du sélinexor a été caractérisée par quatre analyses pharmacocinétiques de la population fondées sur des données obtenues auprès de 801 patients.
Le sélinexor a une pharmacocinétique linéaire qui n’est pas affectée par le type de cancer. Le sélinexor présentait des expositions proportionnelles à la dose (mesurées par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps [SSC] et la concentration plasmatique maximale [Cmax]) selon une gamme de doses allant de 3 à 85 mg/m2 (environ 5 à 150 mg), avec une variabilité interindividuelle modérée d’environ 20 %. À la dose cible de 100 mg, la Cmax moyenne était de 693 ng/ml et la SSC du moment de la dose extrapolée à l’infini (SSC0‑∞) était de 6 998 ng ng•h/ml; la concentration plasmatique maximale (Tmax) était de deux heures et la demi‑vie terminale moyenne (t1/2) était de six heures. On n’a pas étudié la biodisponibilité absolue du sélinexor chez les humains.
L’administration concomitante d’un repas à haute teneur en matières grasses (de 800 à 1 000 calories dont environ 50 % de la teneur en calories totale du repas provient de matières grasses) n’a pas eu d’effet cliniquement important sur la pharmacocinétique du sélinexor. Le sélinexor se lie à 95 % aux protéines plasmatiques humaines.
Le sélinexor est métabolisé par le cytochrome P450 (CYP) 3A4, les multiples uridines 5’‑diphospho‑glucuronosyltransférases et les glutathions S‑transférases. Un métabolite important avait une concentration plasmatique inférieure à 5 % de la concentration du médicament parent et ne devrait pas être un facteur important dans le profil pharmacologique du sélinexor, représentant environ 10 % de l’activité inhibitrice de l’exportin 1 (XPO1) du sélinexor. La plupart des autres métabolites étaient inactifs par rapport à la XPO1 et étaient détectés dans moins de 1 % des concentrations de médicaments parents.
On n’a effectué aucune étude clinique spécialisée d’interaction entre les médicaments. Il y a un potentiel d’interactions médicamenteuses entre le sélinexor et les inhibiteurs ou inducteurs du CYP3A4. L’utilisation concomitante d’un puissant inducteur du CYP3A4 peut entraîner une diminution de l’exposition au sélinexor. Les patients devraient être surveillés de près en matière d’innocuité et d’efficacité lorsqu’ils commencent le traitement concomitant avec des modulateurs modérés ou puissants du CYP3A4.
L’incidence du poids corporel (moins de 20 % de changement dans la SSC) et du sexe (moins de 10 % de changement dans la SSC) sur la pharmacocinétique du sélinexor était modérée et modeste. L’âge et la race n’ont pas eu d’effet cliniquement important sur la pharmacocinétique du sélinexor. L’estimation moyenne de la population de la clairance totale apparente et du volume central apparent de la distribution était de 18,6 L/h et de 113 L, respectivement.
La dose de départ recommandée de Xpovio est de 100 mg (cinq comprimés de 20 mg) pris par voie orale une fois par semaine le premier jour de chaque semaine avec le bortézomib à une dose de 1,3 mg/m2 administrée par voie sous‑cutanée une fois par semaine le premier jour de chaque semaine pendant quatre semaines, suivi d’une semaine de congé, et d’une dose de dexaméthasone de 20 mg pris par voie orale deux fois par semaine les premier et deuxième jours de chaque semaine selon un cycle de 35 jours.
Aucun ajustement de dose pour Xpovio n’est recommandé pour les patients atteints d’insuffisance rénale. Il y a peu de données pour déterminer les meilleures options de dosage pour les patients atteints d’insuffisance hépatique modérée ou grave; ces patients devraient faire l’objet d’une surveillance étroite pour en vérifier l’innocuité et l’efficacité.
Selon l’analyse de l’exposition sur l’intervalle QT, aucune prolongation cliniquement pertinente de l’intervalle QT n’est prévue à la dose thérapeutique recommandée de 100 mg.
Dans l’ensemble, les données de pharmacologie clinique appuient l’utilisation de Xpovio en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour l’indication précisée.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Xpovio approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
On a évalué l’efficacité et l’innocuité de Xpovio (sélinexor) en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement de patients atteints d’un myélome multiple récidivant ou réfractaire au cours de l’étude pivot de phase III BOSTON (KCP‑330‑023). Cette étude randomisée, contrôlée par un comparateur actif et ouverte a évalué l’efficacité de Xpovio, du bortézomib et de la dexaméthasone (le groupe traité au moyen du SVd) par rapport au bortézomib et à la dexaméthasone (le groupe traité à l’aide du Vd) chez des patients âgés de 18 ans et plus qui avaient déjà reçu d’un à trois schémas posologiques anti‑myélome multiple. Après confirmation de la maladie progressive, les patients ont été inscrits et répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 dans l’un des deux groupes de traitement (SVd ou Vd). La répartition aléatoire a été stratifiée en fonction des traitements antérieurs au moyen d’inhibiteurs du protéasome (oui ou non), du nombre de schémas posologiques antérieurs anti‑myélome multiple (1 par rapport à > 1) et du stade de la maladie (stade III par rapport à un stade I ou II, selon le RISS [Revised‑International Staging System] de l’International Myeloma Working Group [IMWG]). Après confirmation de la progression de la maladie au moyen du traitement du groupe traité à l’aide du Vd, les patients ont été autorisés à passer au groupe traité au moyen du SVd pour recevoir ce traitement ou pour recevoir le sélinexor et la dexaméthasone pour les patients qui étaient intolérants au bortézomib.
Les patients participant à l’étude avaient un myélome multiple histologiquement confirmé accompagné d’une maladie mesurable par des mesures conventionnelles de la paraprotéine dans le sérum ou l’urine, ou par des mesures de la chaîne légère libre dans le sérum. Le traitement antérieur par le bortézomib ou un autre inhibiteur du protéasome était autorisé. Les patients admissibles devaient également avoir un indice de performance ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group) inférieur ou égal à 2 et une fonction hépatique, rénale et hématopoïétique adéquate. Les patients étaient exclus de l’étude s’ils présentaient une amylose à chaînes légères systémique, une atteinte du système nerveux central ou d’une neuropathie (grade > 2) ou d’une neuropathie (grade ≥ 2) douloureuse au niveau de référence. Le traitement s’est poursuivi dans les deux groupes jusqu’à la progression de la maladie ou jusqu’à l’apparition d’effets toxiques inacceptables. Les analyses de données ont été effectuées à deux moments : le 18 février 2020 (analyse primaire) et le 15 février 2021 (analyse ponctuelle mise à jour). Les résultats de l’analyse primaire sont présentés ci‑dessous.
L’évaluation de l’efficacité était fondée sur la population de l’intention de traiter (IT) de 402 patients. L’âge médian des patients était semblable dans les deux groupes de traitement (groupe traité au moyen du SVd : 66 ans; groupe traité à l’aide du Vd : 67 ans). La majorité des patients étaient âgés de 65 ans ou plus (groupe traité au moyen du SVd : 55,9 %; groupe traité à l’aide du Vd : 63,8 %) au moment de l’inscription. Plus d’hommes (groupe traité au moyen du SVd : 59,0 %; groupe traité à l’aide du Vd : 55,6 %) ont participé à l’étude que les femmes et les patients étaient principalement des Blancs (groupe traité au moyen du SVd : 82,6 %; groupe traité à l’aide du Vd : 79,7 %). L’indice de performance ECOG au niveau de référence était de 0 à 1 pour 89,7 % et 92,3 % des patients des groupes traités au moyen du SVd et du Vd, respectivement. Après la confirmation de la maladie progressive, 74 patients (36 %) du groupe traité à l’aide du Vd ont changé de groupe pour recevoir un schéma posologique qui incluait le sélinexor.
Le principal paramètre d’efficacité de l’étude BOSTON était la survie sans progression (SSP) conformément aux critères de réponse uniformes pour le myélome multiple de l’IMWG, comme évalué par un comité d’évaluation indépendant (CEI). Dans la population d’efficacité (nombre de patients [n] = 402), la SSP médiane était de 13,93 mois (IC à 95 % : 11,73, non estimable [NE]) dans le groupe traité au moyen du SVd et de 9,46 mois (IC à 95 % : 8,11, 10,78) dans le groupe traité à l’aide du Vd (p = 0,0075; rapport de risques [RR] = 0,7020). L’amélioration de la SSP dans le groupe traité au moyen du SVd a été maintenue pendant toutes les analyses de sensibilité, sauf lorsque l’interruption du traitement pour une raison quelconque a été comptée comme un événement de SSP. On a effectué des analyses exploratoires de sous‑groupes pour la SSP pour l’âge, le traitement antérieur au moyen d’un inhibiteur du protéasome et la fonction rénale. Les résultats appuyaient les résultats globaux de l’analyse de la SSP dans la population de l’IT. Toutefois, l’étude n’a pas été fondée sur des données statistiques pour faire des déclarations robustes sur les sous‑groupes, car certains sous‑groupes avaient de très petits échantillons.
Le taux de réponse global, un paramètre secondaire clé, était de 76,4 % (IC à 95 % : 69,8, 82,2) dans le groupe traité au moyen du SVd et de 62,3 % (IC à 95 % : 55,3, 68,9) dans le groupe traité à l’aide du Vd. De plus, le taux de réponses profondes (≥ très bonne réponse partielle) dans le groupe traité au moyen du SVd était plus élevé (44,6 %) que dans le groupe traité à l’aide du Vd (32,4 %).
Les patients du groupe traité au moyen du SVd avaient une durée de réponse (DR) plus longue, quoique sans importance statistique, comparativement au groupe traité à l’aide du Vd. La DR médiane chez les patients ayant une réponse partielle (RP) confirmée ou améliorée était de 20,3 mois (IC à 95 % : 12,55, NE) dans le groupe traité au moyen du SVd et de 12,9 mois (IC à 95 % : 9,26, 15,77) dans le groupe traité à l’aide du Vd (p = 0,1364, test log‑rangs stratifié).
Un autre paramètre secondaire clé était l’incidence de tout événement neuropathique périphérique de grade 2 ou supérieur chez les patients répartis aléatoirement dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport au groupe traité à l’aide du Vd. L’incidence globale des événements de neuropathie périphérique (grade ≥ 2) était beaucoup plus faible dans le groupe traité au moyen du SVd comparativement au groupe traité à l’aide du Vd (21,0 % par rapport à 34,3 %; p = 0,0013). La proportion de patients ayant eu une neuropathie périphérique grave (grade 3 ou 4) était près de deux fois plus élevée dans le groupe traité à l’aide du Vd (8,8 %) comparativement au groupe traité au moyen du SVd (4,6 %). Malgré cette amélioration, la neuropathie périphérique est demeurée la cause la plus courante d’interruption du traitement à l’étude dans les deux groupes de traitement, avec une incidence plus élevée dans le groupe traité à l’aide du Vd (7,4 %) comparativement au groupe traité à l’aide du SVd (4,6 %).
Le groupe traité au moyen du SVd n’a pas atteint la survie globale médiane (SG) et elle était de 24,97 mois (IC à 95 % : 23,49, NE) dans le groupe traité à l’aide du Vd (p = 0,1852). Même si certains sous‑groupes ont été trop petits pour permettre une analyse significative, les résultats des analyses des sous‑groupes pour la SG suggèrent des résultats favorables, quoique sans importance statistique, pour la plupart des sous‑groupes étudiés. En dépit de la SG numériquement plus longue des patients du groupe traité au moyen du SVd, l’interprétation des résultats est incertaine en raison des données immatures et du fait que les patients ont été autorisés à changer de groupe, ce qui contaminera les données de la SG. On a effectué une analyse de sensibilité de la SG pour évaluer l’effet du traitement avec le SVd comparativement au Vd sur la SG, si les patients traités à l’aide du Vd n’avaient pas changé de groupe pour recevoir le traitement au moyen du SVd ou pour recevoir le sélinexor et la dexaméthasone. On a signalé une valeur de RR ajustée en fonction du changement de groupe de 0,77 (IC à 95 % : 0,52, 1,14) pour la SG selon la méthode d’estimation à deux étapes.
Un enjeu principal de l’évaluation de l’efficacité était le choix du groupe témoin dans l’étude BOSTON. Le schéma posologique à deux médicaments au moyen du bortézomib et de la dexaméthasone (Vd) est considéré comme un groupe témoin inférieur par rapport à la norme de soins actuelle, selon les lignes directrices du National Comprehensive Cancer Network (NCCN) pour le myélome multiple, version : 5.2022. Toutefois, le promoteur a fourni la justification que le schéma posologique à doublet à l’aide du Vd était inscrit comme traitement de choix dans les lignes directrices de 2016 du NCCN au moment de la conception de l’étude BOSTON et le protocole de l’étude a été approuvé par la Food and Drug Administration des États‑Unis et le comité des médicaments de l’Agence européenne des médicaments (EMA). De plus, l’utilisation du Vd comme groupe de traitement de comparaison permet l’évaluation de l’ajout d’un troisième médicament (sélinexor) et est conforme aux essais pivots appuyant l’approbation du schéma posologique de combinaison composé de la pomalidomide, du bortézomib et de la dexaméthasone, et du schéma posologique de combinaison composé du daratumumab, du bortézomib et de la dexaméthasone.
De plus, il y a des préoccupations en ce qui concerne les données démographiques sur les patients. Pour participer à l’essai BOSTON, les patients devaient avoir un indice de performance ECOG de 2 ou plus et une fonction hépatique, rénale et hématopoïétique adéquate. Compte tenu de la population étudiée, on ne sait pas si les avantages sur la SSP et le profil d’innocuité déclaré s’étendraient aux patients ayant un mauvais indice de performance. De plus, sur les 402 patients participants à l’essai BOSTON, seulement 36 étaient originaires d’Amérique du Nord et seulement 11 étaient Noirs ou Afro‑Américains. Cependant, le promoteur a fourni des analyses pharmacocinétiques qui ne révèlent aucune différence importante dans la pharmacocinétique du sélinexor entre les patients Noirs ou Afro‑Américains et Blancs.
Dans l’ensemble, Xpovio (sélinexor), en association avec le bortézomib et la dexaméthasone, a été jugé favorable pour le traitement de patients adultes atteints d’un myélome multiple qui ont reçu au moins un traitement antérieur.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Xpovio a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante, que Santé Canada a ensuite approuvée :
- Xpovio (sélinexor) est indiqué en association avec le bortézomib et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple et ayant reçu au moins un traitement antérieur.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Xpovio approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
L’évaluation primaire de l’innocuité de Xpovio (sélinexor) en association avec le bortézomib et la dexaméthasone chez des patients atteints d’un myélome multiple récidivant ou réfractaire a été fondée sur la comparaison des données d’innocuité entre les groupes traités au moyen du SVd et du Vd (avant le changement de groupe) dans l’étude BOSTON (voir Efficacité clinique). La population d’innocuité était composée de 399 patients (195 patients dans le groupe traité au moyen du SVd et 204 patients dans le groupe traité à l’aide du Vd) qui ont reçu au moins une dose de leur traitement assigné.
Des événements indésirables apparus en cours de traitements (EIT) se sont produits chez 98,2 % des patients. La proportion de patients ayant eu un EIT était comparable entre le groupe traité au moyen du SVd (99,5 %) et le groupe traité à l’aide du Vd (97,1 %). Les EIT les plus courants (> 20 %) présents dans le groupe traité au moyen du SVd, qui se sont produits à une fréquence plus élevée que ceux du groupe traité à l’aide du Vd, étaient la thrombocytopénie (60,0 %), les nausées (50,3 %), la fatigue (42,1 %), l’anémie (36,4 %), la diminution de l’appétit (35,4 %), la diarrhée (32,3 %), la diminution du poids (26,2 %), l’asthénie (24,6 %), les cataractes (21,5 %) et les vomissements (20,5 %). La neuropathie périphérique était l’EIT le plus souvent signalé dans le groupe traité à l’aide du Vd (47,1 %) comparativement au groupe traité au moyen du SVd (32,3 %).
On a signalé des événements indésirables graves (EIG) chez 44,6 % des patients (51,8 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd et 37,7 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd). La pneumonie était l’EIG le plus souvent signalé avec une incidence semblable dans les deux groupes (14,4 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport à 12,7 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd). Comme il n’y avait pas de différence significative entre les groupes de traitement dans les taux d’occurrence de la pneumonie, sa gravité et sa durée, les types de micro‑organismes causaux et en raison de l’absence d’association avec la neutropénie, il semble que Xpovio n’augmente pas le risque de pneumonie dans cette population.
Au moment de l’analyse primaire, sur les 399 patients, 109 (27 %) étaient décédés : 47 patients (11,7 %) du groupe traité au moyen du SVd et 62 patients (15,4 %) du groupe traité à l’aide du Vd. La cause de décès la plus courante était la maladie progressive dans le groupe traité au moyen du SVd (25 patients sur 47 [53 %]) et dans le groupe traité à l’aide du Vd (29 patients sur 62 [47 %]). Le décès dû à un EIT est survenu chez 5,8 % de tous les patients (6,2 % des patients du groupe traité au moyen du SVd et chez 5,4 % des patients du groupe traité à l’aide du Vd).
Les événements indésirables apparus au cours du traitement entraînant la modification du traitement à l’étude, la réduction de la dose, l’interruption de la dose et l’interruption permanente du traitement à l’étude se sont produits chez 82,2 %, 63,4 %, 76,7 % et 18,3 % de tous les patients, respectivement. La neuropathie périphérique était la cause la plus courante d’interruption dans les deux groupes de traitement (4,6 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd et 7,4 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd). Les autres EIT qui a entraîné l’interruption du traitement à l’étude chez quatre patients ou plus étaient la fatigue (3,6 % par rapport à 0,5 %), les nausées (3,1 % par rapport à 0 %), la diminution de l’appétit (2,1 % par rapport à 0,5 %), la thrombocytopénie (2,1 % par rapport à 0,5 %), les vomissements (2,1 % par rapport à 0 %) et l’asthénie (1,0 % par rapport à 0,0 %) dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport au groupe traité à l’aide du Vd, respectivement.
L’augmentation au grade 3/4 des paramètres hématologiques étaient habituellement plus fréquents dans le groupe traité au moyen du SVd que dans le groupe traité à l’aide du Vd. Cette différence était importante pour la thrombocytopénie et la leucopénie. Cependant, les incidences plus élevées de thrombocytopénie de grade 3/4 et de leucopénie n’étaient pas associées à une augmentation notable des incidences d’événements hémorragiques et d’infections cliniquement importantes. Les anomalies de laboratoire les plus courantes de grade 3/4 dans le groupe traité au moyen du SVd étaient la thrombocytopénie (42,6 %), la lymphocytopénie (38,3%), l’anémie (16,9 %), la neutropénie (11,2 %) et la leucopénie (10,3 %).
La thrombocytopénie était l’EIT le plus souvent signalé dans l’étude BOSTON. Dans l’analyse primaire, l’incidence d’un EIT de thrombocytopénie telle que signalée par l’enquêteur était de 60 % dans le groupe traité au moyen du SVd comparativement à 27 % dans le groupe traité à l’aide du Vd. Cependant, la fréquence des anomalies de laboratoire de thrombocytopénie (passage à n’importe quel grade), que l’enquêteur ait déclaré ou non un EIT, était de 92 %. L’incidence des EIT de grade 3/4 de thrombocytopénie était de 43 % dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport à 19 % dans le groupe traité à l’aide du Vd. L’incidence des EIG de thrombocytopénie était faible dans les deux groupes de traitement (1,5 % dans le groupe traité au moyen du SVd et 0,5 % dans le groupe traité à l’aide du Vd). Chez les patients atteints de thrombocytopénie de grade 3 ou plus, les événements de saignement cliniquement importants (grade ≥ 3) étaient peu fréquents et signalés chez quatre patients (5,2 %) du groupe traité au moyen du SVd et deux patients (5,7 %) du groupe traité à l’aide du Vd.
La majorité des EIT de thrombocytopénie ont été gérés par des modifications de dose (39 % dans le groupe traité au moyen du SVd et 9,8 % dans le groupe traité à l’aide du Vd) et très peu de patients ont interrompu le traitement en raison d’une thrombocytopénie (2,1 % dans le groupe traité au moyen du SVd par rapport à 0,5 % dans le groupe traité à l’aide du Vd). Les soins de soutien pour la thrombocytopénie comprenaient le traitement avec les agonistes des récepteurs de la thrombopoïétine (TPO) et les transfusions de plaquettes. Les agonistes des récepteurs de la thrombopoïétine ont été administrés à 29,3 % des patients du groupe traité au moyen du SVd et à 4,5 % des patients du groupe traité à l’aide du Vd. Les transfusions de plaquettes ont été principalement administrées aux patients ayant eu des événements de grade 4; au total, 12 patients du groupe traité au moyen du SVd et 13 patients du groupe traité à l’aide du Vd ont reçu des transfusions de plaquettes. Il a été démontré que le traitement avec les agonistes des récepteurs de la TPO réduisait la durée de la thrombocytopénie et permettait une intensité plus élevée du traitement au moyen du SVd après l’événement. Cependant, le traitement au moyen des agonistes des récepteurs de la TPO peut être plus difficile à obtenir, car ces substances ne sont pas actuellement autorisées au Canada pour le traitement de la thrombocytopénie induite par la chimiothérapie.
À partir de l’analyse primaire, l’incidence des nausées dans les groupes traités au moyen du SVd et du Vd était de 50,3 % et de 9,8 %, respectivement. Bien que fréquentes, les nausées étaient habituellement légères et gérables avec des soins de soutien et des réductions et des interruptions de dose. L’interruption du traitement était rarement requise. Dans le groupe traité au moyen du SVd, 88,2 % des patients ont reçu des antagonistes de la sérotonine (5‑HT3) de façon prophylactique, ce qui a considérablement réduit la durée médiane des nausées comparativement aux patients qui n’ont reçu aucun soutien (5,0 jours contre 21,0 jours).
On a nommé les cataractes comme étant un événement indésirable d’intérêt clinique. D’après les examens ophtalmologiques, on a observé l’apparition de nouvelles cataractes chez 24 % des patients du groupe traité au moyen du SVd et 8,5 % des patients du groupe traité à l’aide du Vd. La majorité des patients dans les deux groupes de traitement présentant une apparition de nouvelles cataractes ont développé une combinaison de cataractes nucléaires, corticales et sous‑capsulaires qui se sont produites après sept mois de traitement. Dans le groupe traité au moyen du SVd, 21,5 % des patients avaient au moins un EIT de cataracte signalé comparativement à 6,4 % des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd. Les cataractes de grade 3/4 et de grade 4 ont été signalées chez respectivement 8,7 % et 0 % des patients dans le groupe traité au moyen du SVd et chez 1,5 % et 1,5 %, respectivement, des patients dans le groupe traité à l’aide du Vd. On a signalé une modification de la dose due aux cataractes pour 3,6 % des patients du groupe traité au moyen du SVd. Aucun patient dans l’un ou l’autre des groupes de traitement n’a interrompu son traitement à cause de cataractes et aucun patient n’a développé de cécité à cause des cataractes.
On n’a indiqué aucun nouveau signal d’innocuité dans l’évaluation intégrée de l’innocuité, où les résultats d’innocuité ont été regroupés pour tous les patients qui ont reçu au moins une dose de SVd au cours de l’étude BOSTON (y compris ceux qui ont été initialement répartis aléatoirement dans le groupe traité à l’aide du Vd et qui sont passés au groupe traité au moyen du SVd) ou une étude de soutien de phase Ib/II, l’étude STOMP. Dans l’analyse mise à jour, ce groupe regroupé comprenait 301 patients : 195 patients du groupe traité au moyen du SVd de l’étude BOSTON, 64 patients du groupe de croisement de l’étude BOSTON et 42 patients de l’étude de soutien STOMP.
Dans l’ensemble, d’après les renseignements examinés, le profil d’innocuité du traitement par le SVd semble acceptable pour le traitement de patients adultes atteints de myélome multiple qui ont reçu au moins un traitement antérieur. Les problèmes d’innocuité relevés peuvent être gérés au moyen de l’étiquetage, d’une surveillance adéquate et de modifications de la dose.
La monographie de produit approuvée de Xpovio présente les mises en garde et les mesures de précaution appropriées concernant les problèmes d’innocuité relevés.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Xpovio approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Xpovio a été effectué selon la méthode 1 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
Le sélinexor, l’ingrédient médicinal dans Xpovio, est un inhibiteur sélectif oral covalent, lentement réversible et puissant de premier ordre de l’exportation nucléaire qui bloque spécifiquement la protéine exportin 1 (XPO1). On a démontré l’inhibition de la XPO1 par le sélinexor in vitro à l’aide d’essais cellulaires. Le sélinexor a démontré une activité proapoptotique puissante sur un groupe de lignées cellulaires dérivées de tumeurs et d’échantillons prélevés sur des patients et cultivés, par l’induction de l’acide ribonucléique (ARNm) messager de la XPO1 et par sa sélectivité élevée pour les cellules malignes. Le sélinexor a inhibé la prolifération de plusieurs lignées de cellules tumorales de myélome multiple et a montré une activité antitumorale dépendante de la dose dans les modèles de xénogreffe de souris à des doses cliniquement pertinentes. La combinaison de sélinexor et de dexaméthasone a eu un effet synergique sur l’apoptose par rapport à l’un des médicaments seuls. À des doses efficaces, le sélinexor seul et la combinaison de sélinexor et de la dexaméthasone ont démontré, in vitro, une cytotoxicité sélective pour les cellules tumorales tout en épargnant les cellules hématopoïétiques normales.
Les études pharmacologiques évaluant l’innocuité du sélinexor n’ont pas permis de déterminer les effets indésirables sur le système cardiovasculaire, respiratoire ou nerveux central lorsque le médicament était administré en une seule dose. Les paramètres cardiovasculaires ont été évalués au cours d’études toxicologiques à dose répétée de quatre et 13 semaines. La sélectivité in vitro du sélinexor n’a démontré aucune activité de liaison ou fonctionnelle contre 112 récepteurs et cibles enzymatiques, y compris ceux ayant un site actif de la cystéine.
Dans les études de toxicité à dose unique, la dose maximale tolérée de sélinexor était de 100 mg/kg chez les rats des deux sexes. Dans les études de toxicité à doses répétées chez les rats, la dose sans effet nocif observé (DSENO) la plus faible était de 2 mg/kg, ce qui est environ 0,2 fois plus faible que l’exposition humaine en fonction de la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps (SSC) à la dose de 100 mg. Dans les études de toxicité à doses répétées chez les singes, la DSENO la plus faible était de 1 mg/kg (comparable à l’exposition humaine fondée sur la SSC à la dose de 100 mg). Les toxicités observées comprenaient une diminution du poids, la perte d’appétit, des changements hématologiques et des changements histopathologiques dans les testicules et les épididymes, la moelle osseuse, les ovaires, l’utérus, le thymus et les organes lymphoïdes.
L’administration orale de sélinexor chez les rates enceintes a induit une toxicité maternelle et des effets sur le développement embryonnaire. La DSENO pour la toxicité maternelle et la toxicité développementale embryofœtale était de 0,25 mg/kg/jour, ce qui correspond à environ 0,02 fois l’exposition humaine associée à une dose de 100 mg. D’après ces données sur les animaux, le sélinexor peut causer des dommages au fœtus s’il est administré à une femme enceinte.
Le sélinexor n’a pas de potentiel de phototoxicité selon l’absorption de la lumière dans l’intervalle de la lumière du soleil et les résultats des essais in vitro dans les fibroblastes de souris. On n’a effectué aucune étude in vivo.
En fonction d’un essai in vitro, le sélinexor a été considéré comme hautement perméable. La biodisponibilité était modérément élevée, de 61 % à 68 % chez les espèces non cliniques. In vitro, le sélinexor était rapidement absorbé dans la circulation systémique et présentait une perméabilité élevée. En présence de nourriture, l’absorption était légèrement plus élevée et prolongée.
Le sélinexor a été rapidement distribué dans les tissus, avec un ratio sang/plasma allant de 0,63 à 0,90 chez les espèces non cliniques. On a observé les concentrations les plus élevées dans l’intestin grêle, les reins (toutes les sections), l’estomac et le foie.
La liaison des protéines est modérément élevée dans le plasma des souris, des rats, des singes et des humains (environ 95 %) et relativement faible chez les chiens (environ 54 %). On n’a observé aucune dépendance de concentration pour la liaison des protéines plasmatiques. D’après une étude de partage sang/plasma, le sélinexor n’a pas été séquestré dans les globules rouges.
Le sélinexor est largement métabolisé. Le métabolisme de phase 1 dépend du cytochrome p450 (CYP) 3A. Le métabolisme de phase 2 concerne les UDP‑glucuronosyltransférases et les glutathions S‑transférases et entraîne la formation de conjugués liés au glucuronide et au glutathion chez les rats et les singes. Le sélinexor est éliminé par la voie hépatobiliaire dans les selles avec une excrétion minimale dans l’urine.
La monographie de produit de Xpovio présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour l’être humain. À la lumière de l’utilisation prévue de Xpovio, la présentation n’indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l’autorisation du produit.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Xpovio approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Tel que décrit ci-dessus, l’examen de l’élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Xpovio a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l’ébauche de la ligne directrice : L’utilisation d’examens étrangers par Santé Canada.
L’information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Xpovio montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D’après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 48 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé entre 2 ºC et 30 ºC.
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c’est‑à‑dire qu’elles se situent dans les limites établies par l’International Council for Harmonisation (l’ICH) et/ou qu’elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n’est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.
Aucun excipient d’origine humaine ou animale n’est utilisé pour la fabrication du produit médicamenteux.
Produits pharmaceutiques connexes
Nom du produit | DIN | Entreprise | Ingrédient(s) actif(s) & concentration |
---|---|---|---|
XPOVIO | 02527677 | FORUS THERAPEUTICS INC. | Sélinexor 20 MG |