Sommaire des motifs de décision portant sur Albrioza
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Activité récente relative à Albrioza
Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Albrioza
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard d'Albrioza, un produit dont les ingrédients médicinaux sont phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Identification numérique de drogue (DIN) :
- DIN 02527707 - 3 g phénylbutyrate sodique et 1 g ursodoxicoltaurine par sachet, poudre pour suspension, voie d'administration orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d'activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
---|---|---|---|
RPEAR-C Nº 289573 | 2024-08-14 | Déposée 2024-10-21 | Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C nº 3 pour la période allant du 2023-06-10 au 2024-06-09. Les renseignements ont été déposés parce que le DIN avait été annulé. |
DIN 02527707 annulé (après commercialisation) | Sans objet | Date de cessation 2024-09-23 | Le fabricant a avisé Santé Canada que la vente du médicament a été suspendue après la mise sur le marché. Santé Canada a annulé le DIN conformément à l’alinéa C.01.014.6(1)a) du Règlement sur les aliments et drogues. |
Avis à l’intention des professionnels de la santé | Sans objet | Publiée 2024-06-07 | Avis à l’intention des professionnels de la santé (Renseignements importants sur l’innocuité et l’efficacité d’Albrioza [phénylbutyrate de sodium et ursodoxicoltaurine] – Retrait du marché et accès restreint continu) présentant l’information nouvelle concernant l’innocuité et le retrait du produit, à l’intention des professionnels de la santé |
Communication des risques pour les professionnels de la santé | Sans objet | Publiée 2024-06-07 | Communication des risques pour les professionnels de la santé (Renseignements importants sur l’innocuité et l’efficacité d’Albrioza [phénylbutyrate de sodium et ursodoxicoltaurine] – Retrait du marché et accès restreint continu) présentant l’information nouvelle concernant l’innocuité et le retrait du produit, à l’intention des professionnels de la santé. |
SPDN Nº 286779 | 2024-05-10 | Délivrance d’un AC 2024-05-31 | Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément visant à établir le processus de retrait d’Albrioza du marché canadien et à réviser le MP pour refléter les détails du retrait de marché. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées la page titre et aux sections suivantes de la MP : Encadré « Mises en garde et précautions importantes » et Indications. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la Renseignements pour les patients sur les médicaments. Un AC a été délivré. |
SPDN-C Nº 280378 | 2023-10-26 | Lettre d’annulation reçue 2024-05-02 | Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). La présentation fournit les résultats de A35-005, une évaluation de la pharmacocinétique de doses multiples de phénylbutyrate et de taurursodiol (dans une combinaison exclusive d’Albrioza), ainsi que de l’activité pharmacodynamique de substitution via la mesure des niveaux d’acétylation de l’histone 3 et de l’histone 4. À la lumière des conclusions de l’étude A35-004, le promoteur a l’intention de retirer le produit du marché et, par conséquent, a annulé la présentation avant que Santé Canada ne termine l'examen. Sommaire de l’annulation a été publié. |
SPDN Nº 273437 | 2023-03-20 | Délivrance d’un AC 2024-04-09 | Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour mettre à jour la MP avec les données finales de l’étude CENTAUR et des analyses complémentaires des données de survie de l’étude CENTAUR. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Effets indésirables et Essais cliniques. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la Renseignements pour les patients sur les médicaments et à l’encart d’accompagnement. Un AC a été délivré |
RPEAR-C Nº 278276 | 2023-08-15 | Déposée 2024-02-09 | Présentation déposée à la suite des engagements pris en vertu des dispositions de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C). RPEAR-C nº 2 pour la période allant du 2022-06-10 au 2023-06-09. Les renseignements ont été examinés et jugés acceptables. Aucune autre mesure n’était requise. |
SPDN Nº 268337 | 2022-10-04 | Délivrance d’un AC 2023-03-16 | Présentation déposée en tant que Niveau II – Supplément (innocuité) afin de respecter un engagement après la mise sur le marché de fournir plusieurs rapports d’études non cliniques de pharmacologie et de toxicologie. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. À cause du SPDN, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de la MP : Mises en gardes et précautions, Pharmacologie clinique et Toxicologie non clinique. Un AC a été délivré. |
SPDN Nº 265984 | 2022-07-15 | Délivrance d’un AC 2023-02-08 | Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour un changement aux essais et critères d'acceptation des spécifications du produit médicamenteux. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. |
Avis de mise en marché d'un produit médicamenteux (DIN 02527707) | Sans objet | Date de la première vente 2022-07-29 |
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 253502 | 2021-06-07 | Délivrance d'un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C 2022-06-10 |
Délivrance d’un AC en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Albrioza
SMD émis le : 2022-12-23
L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Albrioza.
Phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02527707 - 3 g phénylbutyrate sodique et 1 g ursodoxicoltaurine par sachet, poudre pour suspension, voie d'administration orale
Amylyx Pharmaceuticals Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 253502
Le 10 juin 2022, Santé Canada a émis à l’intention de Amylyx Pharmaceutical Inc. un Avis de conformité dans le cadre de la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C) pour le produit médicamenteux Albrioza. Le produit a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison de données cliniques prometteuses et de la nécessité d’effectuer un suivi pour en confirmer les avantages cliniques. Les patients devraient être avisés du fait que l’autorisation de mise en marché a été émise sous certaines conditions.
L’autorisation de mise en marché s’appuie sur l’information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D’après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes d’Albrioza est considéré comme étant favorable pour le traitement des patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Albrioza, un agent pour le système digestif et le métabolisme, a été autorisé pour le traitement de patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Albrioza n’est pas autorisé pour une utilisation chez les enfants (moins de 18 ans), car aucune donnée sur l’innocuité clinique ou l’efficacité n’est disponible pour cette population.
Des données limitées sur l’innocuité et l’efficacité sont disponibles pour l’utilisation d’Albrioza chez les patients âgés de 65 ans ou plus. Des 89 patients atteints de SLA qui ont reçu Albrioza au cours de l’étude d’innocuité et d’efficacité de phase II, 25 étaient âgés de 65 à 79 ans.
Albrioza (3 g phénylbutyrate sodique et 1 g ursodoxicoltaurine) est présenté dans un sachet sous forme de poudre pour suspension pour administration orale. En plus des deux ingrédients médicinaux, le phénylbutyrate sodique et l’ursodoxicoltaurine, le sachet contient également les ingrédients non médicinaux suivants : masquage des arômes et aromatisation mixte aux baies, dextrates hydratés, maltodextrine, dioxyde de silicium, anhydre dibasique de phosphate de sodium, fumarate de stéaryle de sodium, sorbitol et sucralose.
L’utilisation d’Albrioza est contre-indiquée pour les patients qui présentent une hypersensibilité à ce médicament, aux sels biliaires ou l’un des ingrédients de la formulation, y compris tout ingrédient non médicinal ou composant du contenant. Albrioza est également contre-indiqué pour l’utilisation pendant la grossesse et l’allaitement.
Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d’utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à son administration. La monographie de produit de Albrioza est accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Albrioza a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Albrioza a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement des patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Albrioza a été autorisé en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en raison du caractère prometteur des données cliniques et de la nécessité de poursuivre le suivi afin d’attester les avantages cliniques du produit.
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative paralytique à progression rapide et mortelle causée par la dégénérescence des neurones moteurs dans le cerveau et la moelle épinière. La maladie entraîne la perte de la fonction musculaire, l’incapacité de se déplacer et de parler, la paralysie, l’insuffisance respiratoire et la mort, avec une survie médiane d’environ deux ans après le diagnostic. La maladie est caractérisée par la mort des cellules nerveuses et la neuroinflammation, l’étiologie demeurant inconnue, même si de nombreux mécanismes potentiels ont été proposés, y compris des réponses inflammatoires en cascade, de la toxicité causée par des radicaux libres et une protéine anormale semblable à un prion.
À l’heure actuelle, il n’y a que deux produits approuvés pour le traitement de la SLA au Canada, le riluzole (commercialisé sous la marque nominative Rilutek) et l’édaravone (commercialisé sous la marque nominative Radicava). Compte tenu du nombre limité de traitements disponibles, il y a un besoin d’avoir plus d’options.
Albrioza est un traitement oral composé d’une combinaison de doses fixes de phénylbutyrate sodique et d’ursodoxicoltaurine (aussi connue sous le nom de taurursodiol, acide tauroursodésoxycholique et TURSO).
L’autorisation de mise en marché s’appuie sur une seule étude de phase II randomisée, à double insu et contrôlée par placebo appelée étude Centaur. Le paramètre principal d’efficacité était la comparaison du taux (c’est-à-dire la pente) de réduction dans les scores totaux de l’échelle révisée de cotation fonctionnelle de la sclérose latérale amyotrophique (ALSFRS-R) partir du niveau initial et jusqu’à la 24e semaine. L’étude comprenait 137 patients, dont 89 patients qui ont été répartis aléatoirement dans le groupe traité au moyen d’Albrioza et 48 patients répartis dans un groupe sous placebo. Les patients inscrits devaient présenter un début de symptôme de SLA dans les 18 derniers mois et une capacité vitale lente supérieure à 60 % de la capacité prévue.
D’après les scores de l’ALSFRS-R, les résultats de l’étude Centaur ont démontré que le paramètre principal d’efficacité a été atteint. De plus, l’effet d’Albrioza a été conservé dans les analyses de sensibilité lorsqu’on corrige les effets de l’utilisation concomitante d’un traitement standard de la SLA (riluzole et édaravone), sans différence importante observée entre Albrioza utilisé seul ou avec l’édaravone, le riluzole ou les deux.
Cependant, aucun des paramètres secondaires de l’étude Centaur n’a atteint de résultats statistiquement significatifs par rapport au placebo. Ceux‑ci comprenaient le taux de déclin de la force musculaire (mesurée par le test précis de la force isométrique des membres [Accurate Test of Limb Isometric Strength, ATLIS]), les biomarqueurs de mort neuronale, la mesure de la fonction pulmonaire (mesurée par la capacité vitale lente), et la survie (composite du délai avant le décès, la trachéostomie, la ventilation assistée permanente et l’hospitalisation).
Même si les données de l’étude unique de phase II Centaur sont prometteuses, il y a certains problèmes avec la mise en œuvre et les analyses de l’étude qui en limitent l’interprétation et la robustesse des résultats. Voici quelques-uns de ces problèmes : petite taille de l’échantillon, courte durée de l’étude, un taux plus élevé d'utilisation du riluzole et de l'édaravone comme traitement de base dans le groupe placebo, un taux plus élevé d'initiation d'edaravone ou de riluzone chez les patients traités au moyen d’Albrioza, hypothèse de linéarité du déclin fonctionnel au fil du temps dans l’analyse primaire de la pente d’efficacité (qui n’est pas établie), la possibilité de la perte de l’insu en raison d’événements indésirables gastro-intestinaux et du goût amer, des données manquantes à la 24e semaine et un taux importante d’interruption par le patient. Il convient de noter qu’un plus grand nombre de patients traités au moyen d’Albrioza que de patients traités à l’aide d’un placebo ont interrompu le traitement en raison d’événements indésirables et de la progression de la maladie, et qu’un plus grand nombre de patients traités à l’aide d’un placebo ont complété l’étude clinique. De plus, les résultats concernant le paramètre principal d’efficacité (c’est-à-dire le taux de réduction des scores totaux de l’ALSFRS-R) étaient modestes, les paramètres secondaires n’ont pas atteint une importance statistique, il n’y a pas eu de prise en considération des perte de données en raison du taux de mortalité dans l’analyse primaire, la trachéostomie et les hospitalisations ont été incluses dans la définition de survie sans évaluer les décès seulement et on a signalé aucun avantage de survie à la 24e semaine. De plus, comme les données probantes étaient fondées sur une population ayant un diagnostic récent et une bonne fonction respiratoire, l’efficacité chez les patients atteints d’une maladie plus avancée n’a pas pu être déterminée.
On a ajouté une étude de prolongation continue ouverte pour une période allant jusqu’à 132 semaines pour les patients qui ont terminé l’étude Centaur de phase II de 24 semaines. L’objectif principal de l’étude de prolongation ouverte était d’évaluer l’innocuité à long terme d’Albrioza. Au total, 56 patients du groupe traité au moyen d’Albrioza et 34 patients du groupe traité à l’aide d’un placebo ont été inscrits et traités au moyen d’Albrioza.
Les analyses d’efficacité de l’étude de prolongation ouverte ont comparé les patients initialement répartis aléatoirement dans le groupe traité au moyen d’Albrioza (RA) dans l’étude Centaur à ceux initialement répartis aléatoirement dans le groupe traité à l’aide d’un placebo (RP), même s’ils ne sont pas inscrits à l’étude de prolongation ouverte. Les paramètres secondaires comprenaient, par ordre hiérarchique, le taux de déclin du score de l’échelle ALSFRS-R, le taux de principaux événements de l’étude, y compris le décès, la trachéostomie, l’hospitalisation et la ventilation assistée permanente, le taux de progression supérieur et inférieur dans le test exact de la force isométrique des membres (ATLIS), le taux de progression de la capacité vitale lente, le taux de progression dans les domaines de l’échelle ALSFRS-R et le score de progression total de l’ATLIS.
Le traitement au moyen d’Albrioza a entraîné un ralentissement statistiquement important du déclin des fonctions selon le score total de l’échelle ALSFRS-R dans le groupe RA comparativement au groupe RP. De plus, les patients traités plus tôt et plus longtemps au moyen d’Albrioza ont conservé des meilleures capacités motrices que ceux dont l’amorce d’Albrioza a été débutée à 24 semaines. Les autres mesures n’étaient généralement pas significatives.
Cependant, les problèmes liés à la mise en œuvre de l’étude et aux analyses de l’étude de prolongation ouverte limitent l’interprétation et la robustesse des résultats. Voici quelques-uns de ces problèmes : sa conception ouverte, le faible taux de participation (66 %) des patients dans l’étude Centaur de phase II et contrôlée, le taux élevé d’interruption du traitement par les patients, les données manquantes concernant les interruptions (seulement 40 % avec des mesures de l’échelle ALSFRS-R à la 48e semaine) et les décès pendant l’étude (un taux de mortalité de 15 % à 20 % à la 48e semaine) qui n’étaient pas inclus dans les analyses fonctionnelles. De plus, l’hypothèse de la linéarité des paramètres d’efficacité sur une longue période est incertaine, le décès seul n’était pas mesuré, et l’utilisation de la trachéostomie et des hospitalisations dans l’analyse de survie a des limites et ces événements n’ont pas été recueillis au cours du suivi de la survie.
En ce qui concerne le profil d’innocuité d’Albrioza, les événements indésirables courants apparus pendant le traitement (EIT) pendant l’étude de phase II Centaur de 24 semaines et cumulativement pendant la période de prolongation ouverte étaient conformes à la progression de la SLA (faiblesse musculaire, chutes et complications respiratoires) ou au profil d’innocuité des ingrédients actifs d’Albrioza.
Dans l’étude Centaur, les EIT les plus courants liés au traitement comprenaient la diarrhée, les nausées, la constipation, l’inconfort abdominal, la douleur de façon générale et la douleur haute, la fatigue, la protéinurie, la diminution de l’appétit, les étourdissements, la somnolence. Dans l’ensemble, cinq patients (6 %) traités au moyen d’Albrioza et deux patients (4 %) traités à l’aide d’un placebo sont décédés au cours de l’étude de 24 semaines, la majorité d’entre eux étant atteints d’une insuffisance respiratoire ou ils ont eu un arrêt respiratoire (trois traités au moyen d’Albrioza et deux à l’aide d’un placebo).
Au cours de l’étude de prolongation ouverte, les EIT les plus courants liés au traitement comprenaient les nausées et la diarrhée. Au total, on a signalé 41 événements indésirables graves chez 30 patients (22 %) (l’étude Centaur et l’étude de prolongation ouverte combinée). Dans l’ensemble, cinq patients sont décédés avant la 24e semaine de l’étude de prolongation ouverte en raison d’une insuffisance respiratoire (deux patients), de la SLA, d’un arrêt cardiaque et de la progression de la maladie.
On a observé un déséquilibre dans les événements cardiaques et les anomalies électrocardiogrammes entre les deux groupes de traitement, tous les événements cardiaques se produisant dans le groupe traité au moyen d’Albrioza. Au total, 14 patients traités au moyen d’Albrioza ont eu 17 événements (huit événements cardiaques, neuf anomalies d’électrocardiogramme, trois patients ayant eu les deux événements). De ce nombre, huit patients ont eu un total de 11 événements au cours de l’étude Centaur (six événements cardiaques, cinq anomalies d’électrocardiogramme et trois patients ont eu les deux événements) et six patients au cours de l’étude de prolongation ouverte (deux événements cardiaques et quatre anomalies d’électrocardiogramme). Les événements cardiaques considérés comme possiblement liés au traitement au moyen d’Albrioza comprenaient la fibrillation auriculaire (deux patients), les palpitations (deux patients), le bloc atrioventriculaire de premier degré, le bloc de branche gauche, l’hémibloc gauche antérieur, la tachycardie, les ondes T inversées, les ondes T plates et le retard de conduction intraventriculaire. Ces risques sont mis en évidence dans le tableau de réactions indésirables et la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit d’Albrioza.
Amylyx Pharmaceuticals Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Albrioza. Le PGR est conçu pour décrire les enjeux en matière d’innocuité connus et potentiels, pour présenter le schéma de surveillance et au besoin, pour décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire au minimum les risques associés au produit. Au moment de l’approbation, il n’y avait aucun problème lié aux PGR qui aurait pu empêcher l’autorisation d’Albrioza.
Les étiquettes intérieure et extérieure, la notice d’emballage et la section Information au patient sur les médicaments de la monographie de produit d’Albrioza respectent les exigences d’étiquetage réglementaire nécessaire, en langage simple et les éléments de conception.
Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait la mise à l’essai d’attributs d’apparence similaire. Le premier nom fourni par le promoteur, Relyvrio, n’a pas été accepté, car il pourrait être trompeur. Comme demandé, le promoteur a présenté un nouveau nom de marque, Albrioza, qui a été accepté après examen.
Dans l’ensemble, les avantages du traitement au moyen d’Albrioza observés au cours de l’étude Centaur de 24 semaines et au cours de l’étude de prolongation ouverte sont considérés comme étant supérieurs aux risques potentiels pour la population prévue de patients atteints de la SLA. Les questions en matière d’innocuité soulevées peuvent être gérées au moyen de l’étiquetage et de la surveillance adéquate. Les mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit d’Albrioza pour faire face aux préoccupations en matière d’innocuité.
Les données de l’étude Centaur de phase II et de l’étude de prolongation ouverte sont prometteuses. Toutefois, du point de vue de l’efficacité, les données n’étaient pas substantielles ni convaincantes. D’autres données probantes provenant d’une étude contrôlée par placebo dans une plus grande population sont nécessaires pour confirmer les avantages cliniques et évaluer davantage l’innocuité cardiovasculaire dans cette population de patients. Par conséquent, Santé Canada a émis un AC, en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C à Amylyx Pharmaceuticals Inc. pour le produit pharmaceutique Albrioza. Tel qu’il est indiqué dans le cadre de la Ligne directrice sur les AC-C, l’innocuité de l’utilisation d’Albrioza sera surveillée de façon continue. Une évaluation supplémentaire aura lieu une fois que les conditions demandées auront été présentées.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation d'Albrioza?
Le promoteur a déposé une demande de statut d’évaluation prioritaire en vertu de la Politique sur l’évaluation prioritaire pour l’examen de la présentation de drogue nouvelle (PDN) d’Albrioza. On a effectué une évaluation qui a permis de déterminer qu’une amélioration du profil avantages-risques par rapport aux autres traitements de la sclérose latérale amyotrophique ou avantages disponibles en tant que traitement complémentaire n’avait pas été établie. Par conséquent, la PDN ne répondait pas aux critères du statut d’évaluation prioritaire.
L’examen subséquent de la PDN a mené à la décision de délivrer l’autorisation de mise en marché du promoteur en vertu de la Ligne directrice sur l’avis de conformité avec conditions (AC-C), en reconnaissance des données probantes prometteuses, mais non confirmées de l’efficacité clinique dans la présentation. Conformément aux dispositions définies dans la Ligne directrice sur les AC-C, le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires afin de confirmer les avantages cliniques du produit.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation: Albrioza
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Réunion préalable à la présentation | 2020-09-22 |
Demande de traitement prioritaire déposée | 2021-03-31 |
Demande de traitement prioritaire rejetée par le directeur, Bureau des sciences médicales | 2021-05-04 |
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle | 2021-06-21 |
Examen préliminaire | |
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2021-07-16 |
Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée | 2021-07-29 |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise | 2021-08-23 |
Examen | |
Demande accordée pour interrompre l'examen pour 30 jours (extension à la réponse d'une demande de clarification) | 2022-03-09 |
Évaluation biopharmaceutique terminée | 2022-02-18 |
Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2022-02-07 |
Évaluation de la qualité terminée | 2022-04-25 |
Évaluation non clinique terminée | 2022-05-02 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2022-05-02 |
Examen de l'étiquetage terminé | 2022-05-02 |
Évaluation biostatistique terminée | 2022-05-04 |
Délivrance de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions | 2022-05-10 |
Examen de la réponse de l'Avis d'admissibilité à un Avis de conformité avec conditions : | |
Réponse déposée (Lettre d'engagement) | 2022-05-20 |
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques | 2022-06-10 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d’activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et son Règlement et dans la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C).
Notamment, le promoteur a accepté de fournir les éléments suivants :
Étude de confirmation
- Une étude de phase III d’efficacité et d’innocuité contrôlée par placebo d’Albrioza avec une période randomisée à double insu d’au moins 48 semaines. Un nombre suffisant de patients devrait être inscrit, de préférence avec une gravité variable de la maladie pour fournir des résultats statistiquement importants sur les paramètres fonctionnels (échelle ALSFRS-R) et de survie, et pour caractériser davantage le profil avantages-effets nocifs-incertitudes d’Albrioza. Le promoteur devrait également obtenir et présenter les résultats de la sous-étude prévue de la prolongation de l’intervalle QTc et de l’exposition à Albrioza chez un total d’au moins 50 participants. La date prévue de fin de l’étude est le 1er mars 2024. Le rapport d’analyse de l’étude devrait être présenté à Santé Canada dans les trois mois suivant la date de fin de l’étude.
Études supplémentaires
- Une évaluation de la pharmacocinétique à doses multiples du phénylbutyrate et du taurursodiol (dans une combinaison exclusive d’Albrioza), ainsi que de l’activité pharmacodynamique de substitution par la mesure des niveaux d’acétylation de l’histone 3 et de l’histone 4. Un rapport d’analyse de l’étude devrait être présenté à Santé Canada dans les trois mois suivant la date de fin de l’étude. Cette étude est actuellement en cours, avec une date de fin prévue en août 2022.
- Une étude pharmacocinétique dédiée à l’insuffisance rénale et une étude pharmacocinétique dédiée à l’insuffisance hépatique (conception normalisée qui peut inclure l’utilisation de participants autrement en bonne santé), compte tenu de la clairance, du métabolisme et de l’élimination hépatique et rénale importants avec Albrioza. Les rapports devraient être présentés avec les résultats de l’analyse de la phase III dans les trois mois suivant la fin de l’étude. La date de fin prévue de l’étude est le 1er mars 2024.
- Analyses des effets d’interaction médicamenteuse potentiels, qui comprendraient également une évaluation de l’innocuité, de l’utilisation concomitante d’Albrioza avec les médicaments les plus couramment administrés conjointement dans la population atteinte de la SLA. En l’absence d’études consacrées à l’interaction entre les médicaments humains, cela pourrait être fondé sur l’ensemble de données regroupées de phase II/III le plus complet disponible sur les patients. Les rapports devraient être présentés avec les résultats de l’analyse de la phase III. La date de fin prévue de l’étude est le 1er mars 2024.
Amylyx Pharmaceuticals Inc. présentera également à Santé Canada un résumé par écrit des changements importants ou de l’absence de changement au profil annuel de risques-avantages du médicament, jusqu’à ce que les conditions aient été remplies et retirées de l’avis de conformité par Santé Canada.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d’autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l’utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l’Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III – Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l’avis d’admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l’article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Pharmacologie clinique
Le mécanisme par lequel le phénylbutyrate sodique et l’ursodoxicoltaurine (les ingrédients médicinaux d’Albrioza) exercent leur effet thérapeutique chez les patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est inconnu. In vitro, la combinaison du phénylbutyrate sodique et de l’ursodoxicoltaurine peut réduire la mort des cellules neuronales. L’activité peut être attribuée au phénylbutyrate sodique, à l’ursodoxicoltaurine, à leurs métabolites ou à leurs dérivés.
La justification de l’utilisation du phénylbutyrate sodique et de l’ursodoxicoltaurine pour le traitement de la SLA était fondée sur l’historique des publication sur chaque entité dans le traitement de divers troubles neurologiques, y compris la SLA. Le promoteur a proposé des voies mécanistes particulières par lesquelles chaque composante peut contribuer aux actions de la combinaison, mais ces contributions demeurent spéculatives.
Le phénylbutyrate est un acide gras aromatique à chaîne courte approuvé au Canada pour la réduction de l’ammoniac plasmatique élevé dans les cas de troubles du cycle de l’urée. Il est rapidement métabolisé, principalement dans le foie, en phénylacétate, un autre acide gras aromatique à chaîne courte. Le phénylacétate (également un composé endogène de la flore intestinale) est à son tour rapidement métabolisé en phénylacétylglutamine, qui est excrété par les reins.
L’ursodoxicoltaurine est un acide biliaire naturel (secondaire et hydrophile), tout comme les deux dérivés : l’acide ursodésoxycholique et l’acide glycoursodésoxycholique. Comme pour tous les acides biliaires, ces entités sont soumises à une circulation entérohépatique importante, de sorte que, dans des conditions physiologiques, moins de 10 % de la masse totale d’acide biliaire atteint la circulation systémique. Au Canada, l’ursodiol est approuvé pour le traitement des maladies cholestatiques du foie. De plus, l’acide biliaire injectable, l’acide désoxycholique est approuvé pour la réduction de la graisse sous-mentonnière.
Le promoteur a fourni deux rapports pour appuyer la pharmacologie clinique du produit combiné :
- une étude pharmacocinétique à dose unique, chez des adultes volontaires en bonne santé nourris versus à jeun (nombre de patients [n] = 14);
- échantillonnage clairsemé chez les patients atteints de la SLA (n = 89) dans l’étude pivot de phase II sur l’innocuité et l’efficacité : un échantillon recueilli au cours des visites à la 12e et 24e semaine, soit une heure ou quatre heures après l’administration de la dose.
Un modèle pharmacocinétique de population a été élaboré à partir des études susmentionnées. Le modèle appuie les prédictions de l’exposition au phénylbutyrate sodique et au phénylacétate chez les patients atteints de la SLA, notamment :
- la concentration maximale moyenne observée sérique (Cmax) à l’état stationnaire de 131 μg/ml pour le phénylbutyrate sodique et de 24 μg/ml pour le phénylacétate;
- l’élimination de la circulation sanguine dans les six heures suivant l’administration de la dose;
- la cinétique non linéaire saturable pour le métabolisme du phénylacétate;
- une augmentation importante (~ 100 %) de l’exposition au phénylbutyrate sodique et au phénylacétate à jeun et de l’exposition au phénylacétate (~ 50 %) avec un poids corporel faible (< 70 kg par rapport à > 70 kg). Il y a un potentiel d’additivité lorsque les deux facteurs se conjuguent.
Les concentrations plasmatiques d’ursodoxicoltaurine et de dérivés étaient habituellement à l’intérieur des intervalles signalés, mais une variabilité élevée empêchait l’identification des effets de covariables (âge, poids corporel, sexe ou utilisation d’antibiotiques). Aucune analyse pharmacocinétique de la population n’a été effectuée pour les dérivés d’ursodoxicoltaurine, compte tenu de l’important recyclage entérohépatique.
On n’a effectué aucune étude approfondie sur l’intervalle QT. Le promoteur doit terminer et soumettre les résultats de la sous-étude prévue de la prolongation de l’intervalle QTc et de l’exposition à Albrioza chez au moins 50 participants.
La pharmacologie secondaire a démontré la possibilité d’effets « hors cible » pour le phénylbutyrate sodique et l’ursodoxicoltaurine ainsi que leurs métabolites et dérivés respectifs, par l’intermédiaire de multiples récepteurs et systèmes organiques. On a tenu compte de ce qui suit : décennies d’utilisation comme produits pour les troubles hépatiques, une abondante documentation faisant état de l’utilisation chez les humains à d’autres fins (et des réactions indésirables établies) et la nature endogène des composés.
Au cours de l’examen, on a relevé des lacunes dans le programme de pharmacologie clinique, notamment ce qui suit :
- aucune donnée sur l’exposition-réponse, ce qui empêchait l’optimisation de la dose;
- aucune étude pharmacocinétique particulière (p. ex., insuffisance hépatique ou rénale) ou de facteur extrinsèque (p. ex., interaction entre médicaments) pour éclairer les recommandations en matière de dosage;
- aucune évaluation de l’effet des ingrédients pharmaceutiques actifs combinés par rapport aux ingrédients pharmaceutiques actifs individuels;
- aucune évaluation du potentiel d’interaction médicamenteuse entre les deux composants;
- si le métabolite de phénylacétate et les dérivés des entités mères (ursodiol, acide glycoursodésoxycholique) contribuent à la pharmacologie primaire et dans quelle mesure le font-ils.
Les incertitudes qui en découlent ont été prises en compte dans l’ensemble des données, le contexte de la maladie et la population de patients, et elles ont été traitées avec un libellé prudent et préventif approprié dans la monographie de produit d’Albrioza. Dans le cadre des conditions conformément à la Ligne directrice : Avis de conformité avec conditions (AC-C), le promoteur a accepté de fournir des renseignements supplémentaires pour combler certaines des lacunes relevées dans le programme actuel de pharmacologie clinique.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Albrioza approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L’efficacité d’Albrioza pour le traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) était fondée sur une seule étude de phase II (étude Centaur) menée chez des patients américains atteints de la SLA. L’étude Centaur visait à déterminer si Albrioza jumelé à la norme de soins pouvait offrir des résultats supérieurs à la norme de soins seule. Pour les patients qui ont effectué l’étude Centaur, on a ajouté une période de prolongation ouverte et elle a également été incluse pour évaluer l’innocuité à long terme d’Albrioza.
Étude Centaur
Cette étude était une étude randomisée de 24 semaines contrôlée par placebo et à double insu, effectuée chez des patients atteints de SLA familiale ou sporadique, comme définis par les critères El Escorial révisés de la Fédération mondiale de neurologie. L’étude Centaur a permis d’inscrire un total de 137 patients dans 25 sites aux États-Unis d’Amérique.
La conception de l’étude consistait en une répartition aléatoire des patients selon un ratio de 2:1 pour recevoir soit Albrioza (n = 89), soit un placebo (n = 48) pendant 24 semaines (population de l’intention de traiter [IT]). Deux des patients répartis aléatoirement dans le groupe traité au moyen d’Albrioza n’ont pas reçu d’évaluation d’efficacité de suivi. Par conséquent, la population modifiée de l’IT (ITm) comprenait 135 patients, dont 87 patients dans le groupe traité au moyen d’Albrioza et 48 patients dans le groupe traité à l’aide d’un placebo.
Une fois qu’ils ont été répartis aléatoirement, les patients ont reçu le contenu d’un sachet d’Albrioza ou d’un placebo, une fois par jour pendant les trois premières semaines en fonction de leur groupe de traitement assigné. Après trois semaines de traitement, on a augmenté la dose à un sachet deux fois par jour, si elle était bien tolérée.
Les caractéristiques de base de la maladie étaient habituellement comparables entre les deux groupes de traitement; 95 % étaient Caucasiens, l’âge médian était de 57,7 ans (tranche d’âge : de 18 ans à moins de 80 ans), et 68 % étaient des hommes. Trente pour cent des patients du groupe traité au moyen d’Albrioza étaient des patients présentaient un début d’atteinte des fonctions bulbaires par rapport à 21 % dans le groupe traité à l’aide d’un placebo. Les patients inscrits présentaient un début de symptôme de SLA dans les 18 derniers mois et une capacité vitale lente supérieure à 60 % de la capacité prévue. En moyenne, les patients ont reçu un diagnostic de SLA six mois avant le niveau de référence de l’étude avec un délai approximatif de 13,5 mois depuis l’apparition du premier symptôme.
Le paramètre principal d’efficacité était la comparaison du taux (c’est-à-dire la pente) de réduction dans les scores totaux de l’échelle révisée de cotation fonctionnelle de la SLA (ALSFRS-R) entre Albrioza plus la norme de soins par rapport à la norme de soins seule, par rapport au niveau de base à la 24e semaine au sein de la population ITm. L’échelle ALSFRS-R consiste en 12 questions qui évaluent la fonction motrice fine, la fonction motrice brute, les fonctions bulbaires et les fonctions respiratoires des patients atteints de SLA (parole, salivation, déglutition, écriture, coupe de nourriture, habillage et hygiène, se tourner dans le lit, la marche, monter les escaliers, dyspnée, orthopnée et insuffisance respiratoire). Chaque article est ensuite noté de 0 à 4, et les notes plus élevées représentent une plus grande capacité fonctionnelle.
Des paramètres secondaires ont également été inclus comprenant le taux de déclin de la force musculaire fondé sur le test exact de la force isométrique des membres (Accurate Test of Limb Isometric Strength) (ATLIS), les biomarqueurs de mort neuronale, la mesure de la fonction pulmonaire fondée sur la capacité vitale lente et la survie (composite du délai avant le décès, la trachéostomie, la ventilation assistée permanente et l’hospitalisation).
D’après les scores de l’ALSFRS-R, les résultats obtenus de l’étude de Centaur ont démontré que le paramètre d’efficacité primaire a été atteint. Lorsqu’on compare les groupes traités à l’aide d’un placebo et au moyen d’Albrioza, les résultats ont montré que le déclin des scores de l’échelle ALSFRS-R par rapport au niveau de référence était statistiquement beaucoup moins élevé chez les patients traités au moyen d’Albrioza que chez les patients traités à l’aide d’un placebo sur une période de 24 semaines (écart estimé absolu de 2,32 points avec le modèle de référence partagé, p = 0,03). Les taux moyens estimés du score de l’échelle ALSFRS-R étaient de -1,24 point par mois avec Albrioza et de -1,66 point par mois avec un placebo (écart de 0,42 point par mois; p = 0,03). L’analyse a posteriori de l’IT, y compris les 137 patients répartis aléatoirement, était semblable à l’analyse de l’ITm. De plus, l’effet d’Albrioza a été conservé dans les analyses de sensibilité lorsqu’on corrige les effets de l’utilisation concomitante du traitement standard de la SLA (riluzole et édaravone), sans différence importante notée entre Albrioza utilisé seul ou avec l’édaravone, le riluzole ou les deux. Cependant, aucun des paramètres secondaires n’a atteint une importance statistique par rapport au placebo.
Même si les données de l’étude unique Centaur de phase II sont prometteuses, puisque le critère d’efficacité primaire a été atteint, les résultats ne sont pas substantiels ni convaincants. On a cerné certains problèmes avec la mise en œuvre et les analyses de l’étude qui limitent l’interprétation et la robustesse des résultats. Voici quelques-uns de ces problèmes : petite taille de l’échantillon de patients, courte durée de l’étude, un taux plus élevé d'utilisation du riluzole et de l'édaravone comme traitement de fond dans le groupe placebo, un taux plus élevé d'initiation d'edaravone ou de riluzone suite à la ligne de base chez les patients traités au moyen d’Albrioza, hypothèse de linéarité du déclin fonctionnel au fil du temps dans l’analyse primaire de la pente d’efficacité (qui n’est pas établie), possibilité de la levée de l’insu en raison d’événements indésirables gastro-intestinaux et de goût amer, beaucoup de données manquantes à la 24e semaine et interruption importante par le patient. Il convient de noter qu’un plus grand nombre de patients traités au moyen d’Albrioza que de patients traités à l’aide d’un placebo ont interrompu le traitement en raison d’événements indésirables et de la progression de la maladie, et qu’un plus grand nombre de patients traités à l’aide d’un placebo ont terminé l’étude. De plus, les résultats concernant le paramètre primaire étaient modestes, les paramètres secondaires n’ont pas atteint une importance statistique, il n’y a pas eu de signalement de perte de données en raison du taux de mortalité dans l’analyse primaire, la trachéostomie et les hospitalisations ont été incluses dans la définition de survie sans évaluer les décès seulement et on a signalé aucun avantage de survie à la 24e semaine. De plus, comme les données probantes étaient fondées sur une population ayant un diagnostic récent et une bonne fonction respiratoire, l’efficacité chez les patients atteints d’une maladie plus avancée n’a pas pu être déterminée.
Compte tenu des problèmes susmentionnés, Santé Canada a déterminé qu’il est nécessaire d’obtenir d’autres données probantes provenant d’une étude contrôlée par placebo dans une plus grande population pour confirmer les avantages cliniques. À ce titre, Amylyx Pharmaceuticals Inc. s’est engagée à fournir le rapport final de l’étude de confirmation de phase III contrôlée par placebo sur Albrioza dans le but d’appuyer un avantage clinique.
Étude de prolongation ouverte
On a ajouté une étude de prolongation continue ouverte pour une période allant jusqu’à 132 semaines pour les patients qui ont terminé l’étude Centaur de phase II de 24 semaines. L’objectif principal de l’étude de prolongation ouverte était d’évaluer l’innocuité à long terme d’Albrioza. Au total, 56 patients du groupe traité au moyen d’Albrioza (RA) et 34 patients du groupe traité à l’aide d’un placebo (RP) ont été inscrits à l’étude de prolongation ouverte et traités au moyen d’Albrioza.
Les paramètres secondaires comprenaient, par ordre hiérarchique, le taux de déclin du score de l’échelle ALSFRS-R, le taux de principaux événements de l’étude (le décès, la trachéostomie, la ventilation assistée permanente et l’hospitalisation), le taux de progression supérieur et inférieur dans le test exact de la force isométrique des membres (ATLIS), le taux de progression de la capacité vitale lente, le taux de progression dans les domaines de l’échelle ALSFRS-R et le score de progression total de l’ATLIA.
D’après l’échelle ALSFRS-R, les résultats obtenus de l’étude de prolongation ouverte ont démontré que le taux de déclin était beaucoup moins élevé dans le groupe RA que dans le groupe RP. De plus, les patients traités plus tôt et plus longtemps au moyen d’Albrioza ont conservé des capacités motrices plus élevées que ceux dont l’amorce d’Albrioza a été retardée de 24 semaines. D’autres mesures n’étaient habituellement pas importantes.
Cependant, même si on a atteint le critère d’efficacité primaire et que les données de l’étude de prolongation ouverte sont prometteuses, on a noté certains problèmes en ce qui concerne l’interprétation et la robustesse des données recueillies. Voici quelques-uns de ces problèmes : la conception de l’étude ouverte, le faible taux de participation (66 %) des patients participant à la phase contrôlée, le taux élevé d’interruption, la grande quantité de données manquantes concernant les interruptions (seulement 40 % avec des mesures de l’échelle ALSFRS-R à la 48e semaine) et les décès pendant l’étude (un taux de mortalité de 15 % à 20 % à la 48e semaine) non inclus dans les analyses fonctionnelles. De plus, l’hypothèse de la linéarité des paramètres d’efficacité sur une longue période était incertaine, le taux de décès seul n’était pas rapporté, l’utilisation de la trachéostomie et des hospitalisations dans l’analyse de survie a des limites et ces événements n’ont pas été recueillis au cours du suivi de la survie.
Conclusion sur l’efficacité
Dans l’ensemble, les données provenant de l’étude Centaur unique de phase II et de l’étude de prolongation ouverte sont considérées comme étant prometteuses plutôt que substantielles. Les problèmes identifiés dans les deux études en ce qui concerne la conduite et les analyses limitent l’interprétation et la robustesse des résultats.
De plus, comme les données probantes sont fondées sur une population restreinte de personnes atteintes de SLA ayant un diagnostic plus récent et une bonne fonction respiratoire, l’efficacité chez les patients atteints d’une maladie plus avancée ne peut être déterminée. Par conséquent, on a déterminé que d’autres données probantes provenant d’une étude clinique contrôlée par placebo effectuée dans une plus grande population sont nécessaires pour confirmer les avantages cliniques.
En se fondant sur le profil avantages-effets nocifs-incertitudes du produit, on a décidé de délivrer l’autorisation de mise en marché au promoteur en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C en reconnaissance des données probantes prometteuses, mais non confirmées d’efficacité clinique. Amylyx Pharmaceuticals s’est engagée à fournir le rapport final pour l’étude de confirmation de phase III contrôlée par placebo visant à vérifier l’avantage clinique.
Indication
La Présentation de drogue nouvelle relative à Albrioza a été initialement déposée par le promoteur pour l’indication suivante, que Santé Canada a ensuite approuvée :
- Albrioza (phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine) est indiqué pour le traitement des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Albrioza approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
On a évalué l’innocuité clinique d’Albrioza au cours d’une seule étude de phase II de 24 semaines (étude Centaur) et de son étude de prolongation ouverte à long terme allant jusqu’à 132 semaines. Les renseignements sur les deux études ont déjà été décrits dans la section Efficacité clinique.
Dans l’étude Centaur, les événements indésirables apparus en cours de traitements (EIT) les plus courants comprenaient ceux qui suivent : diarrhée (placebo = 10 %; Albrioza = 18 %), les nausées (placebo = 4 %; Albrioza = 9 %), la constipation (placebo = 4 %; Albrioza = 8 %), le malaise abdominal, la douleur et la douleur haute (placebo = 2 %; Albrioza = 10 %), la fatigue (placebo = 2 %; Albrioza = 8 %), la protéinurie (placebo = 4 %; Albrioza = 6 %), la diminution de l’appétit (placebo = 4 %; Albrioza = 7 %), les étourdissements (placebo = 2 %; Albrioza = 6 %), la somnolence (placebo = 0 %; Albrioza = 3 %). Au total, on a évalué que six EIT liés au médicament chez cinq patients du groupe traité au moyen d’Albrioza (diverticulite, diarrhée, néphrolithiase, dépression, fatigue et nausées) et chez deux patients du groupe traité à l’aide d’un placebo (diarrhée et néphrolithiase) était sérieux ou graves. Dans l’ensemble, cinq patients (6 %) traités au moyen d’Albrioza et deux patients (4 %) traités à l’aide d’un placebo sont décédés au cours de l’étude de 24 semaines, la majorité d’entre eux étant atteints d’une insuffisance respiratoire ou ils ont eu un arrêt respiratoire. Trois de ces cinq patients étaient des patients traités au moyen d’Albrioza et deux étaient des patients traités à l’aide d’un placebo.
Les événements indésirables les plus fréquents au cours de l’étude de prolongation ouverte comprennent les chutes (19 %), les nausées (14 %) et la diarrhée (13 %). Dans l’ensemble, les événements indésirables observés dans la population étudiée étaient conformes aux symptômes liés à la progression de la SLA ou aux effets secondaires les plus courants d’Albrioza. Au total, on a signalé 17 événements indésirables graves chez 14 patients (16 %). Dans l’ensemble, cinq patients sont décédés avant la 24e semaine. La cause du décès parmi ces cinq patients était l’insuffisance respiratoire (deux patients), la SLA, l’arrêt cardiaque et la progression de la maladie.
On a observé un déséquilibre dans les événements cardiaques et les anomalies électrocardiogrammes apparus au cours du traitement entre les groupes de traitement (Albrioza par rapport au placebo), tous les événements cardiaques se produisant dans le groupe traité au moyen d’Albrioza. Au total, 14 patients traités au moyen d’Albrioza ont eu 17 événements (huit événements cardiaques, neuf anomalies d’électrocardiogramme, trois patients ayant eu les deux événements). De ce nombre, huit patients ont eu un total de 11 événements au cours de l’étude Centaur (six événements cardiaques, cinq anomalies d’électrocardiogramme et trois patients ont eu les deux événements) et six patients au cours de l’étude de prolongation ouverte (deux événements cardiaques et quatre anomalies d’électrocardiogramme). Les événements cardiaques considérés comme possiblement liés au traitement au moyen d’Albrioza comprenaient la fibrillation auriculaire (deux patients), les palpitations (deux patients), le bloc atrioventriculaire de premier degré, le bloc de branche gauche, l’hémibloc gauche antérieur, la tachycardie et le retard de conduction intraventriculaire. Au cours de l’étude de prolongation ouverte, il y a eu un événement grave de mort cardiaque.
Les arythmies cardiaques et la fibrillation auriculaire sont considérées comme des risques d’innocuité importants avec le traitement au moyen d’Albrioza. Ces risques cardiaques potentiels ont été inclus dans la monographie de produit d’Albrioza et dans le plan de gestion des risques d’Albrioza.
Dans l’ensemble, les avantages du traitement au moyen d’Albrioza observés au cours de l’étude Centaur de 24 semaines et au cours de l’étude de prolongation ouverte sont considérés comme étant supérieurs aux risques potentiels pour la population prévue de patients atteints de la SLA. Les questions en matière d’innocuité soulevées peuvent être gérées au moyen de l’étiquetage et de la surveillance adéquate. Les mises en garde et précautions appropriées sont en place dans la monographie de produit d’Albrioza pour faire face aux préoccupations en matière d’innocuité indiquées. De plus, dans le cadre des conditions de délivrance d’un avis de conformité en vertu de la Ligne directrice sur les AC-C, la surveillance de l’innocuité concernant l’utilisation d’Albrioza sera en cours. Une évaluation supplémentaire aura lieu une fois que les conditions demandées auront été présentées.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Albrioza approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
On a analysé les effets du phénylbutyrate sodique et de l’ursodoxicoltaurine au cours de plusieurs études non cliniques.
La combinaison des substances médicamenteuses phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine a accru la survie cellulaire in vitro en ce qui concerne une pathologie (neurotoxicité induite par le peroxyde) associée à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) chez les humains. Les études in vitro sur d’autres pathologies (modèle de neuroinflammation; modèle d’excitotoxicité induite par le glutamate) n’ont pas pu démontrer d’effets clairs ou cohérents sur la survie des cellules ou d’autres paramètres analysés. Dans les études in vitro ou in vivo, on n’a pas démontré adéquatement une plus grande activité de la combinaison par rapport à chaque substance médicamenteuse individuelle. On n’a pas présenté d’études pharmacologiques secondaires.
L’absorption a été étudiée au cours des phases toxicocinétiques des études de toxicité chronique chez les rats et les porcs miniatures. Les métabolites ont été comparés dans les hépatocytes des rats, des humains et des porcs miniatures. On n’a pas présenté de données sur la distribution ou l’excrétion. On n’a pas étudié les profils pharmacologiques, pharmacocinétiques et toxicologiques des métabolites et des dérivés. Le promoteur s’est engagé à déposer des rapports d’étude sur la pharmacocinétique et les interactions médicamenteuses.
On a étudié l’administration orale quotidienne d’Albrioza dans le cadre d’études de toxicité chronique de 26 semaines et de neuf mois chez des rats et des porcs miniatures. Les doses les plus élevées analysées (dose de 840 et de 845 mg/kg/jour chez les rats et les porcs miniatures, respectivement) ont été considérées comme le niveau sans effet nocif observé. La surface sous la courbe fondée sur de multiples expositions pour le phénylbutyrate sodique était de 0,45 à 0,59 chez les rats et de 0,67 à 1,37 chez les porcs miniatures. Les multiples expositions pour l’ursodoxicoltaurine n’ont pas été calculées, car l’exposition humaine n’a pas pu être déterminée en raison de la durée limitée de l’échantillonnage.
Les substances médicamenteuses phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine ont démontré un faible potentiel génotoxique au cours un ensemble complet d’analyses sur la génotoxicité. Cependant, le potentiel génotoxique du produit pharmaceutique Albrioza n’a pas été pleinement évalué. La mutagénicité de deux impuretés n’a pas été évaluée, car le promoteur n’a pas été en mesure d’indiquer les structures de ces impuretés ou d’isoler ces impuretés. Le pouvoir discrétionnaire réglementaire a été exercé en raison de la gravité de la maladie et de la durée de vie limitée des patients. Par conséquent, pour qualifier les limites de spécification proposées par le promoteur, ce dernier doit fournir des renseignements supplémentaires suite à l'autorisation. De plus, le libellé concernant le potentiel de mutagénicité et de cancérogénicité d’Albrioza est inclus dans la monographie de produit d’Albrioza.
Albrioza n’a pas démontré d’effets importants sur la fertilité des rats ou des rates et n’a pas démontré d’effets importants sur l’embryon ou le fœtus des rats. On n’a présenté aucune étude sur le développement embryonnaire et fœtal chez les non-rongeurs. On n’a pas présenté aucune étude sur le développement prénatal et postnatal, mais le promoteur s’est engagé à déposer un rapport d’étude.
Des études de développement embryofœtal chez des lapines et des souris gestantes ont permis d’observer une toxicité maternelle et une toxicité développementale potentielles. Chez le lapin, l’administration orale du produit pharmaceutique Albrioza était associée à une faible consommation d’aliments maternels et à une perte de poids corporel à toutes les doses analysées, qui variait de 0,24 à 1,54 fois la dose humaine recommandée (en fonction de la surface corporelle et en supposant qu’il s’agit d’un humain de 60 kg). On a également observé des fœtus avortés et un poids corporel moyen inférieur chez le fœtus à la dose la plus faible. Les évaluations n’ont pas été effectuées chez les animaux aux trois niveaux de dose plus élevés en raison d’une perte excessive de poids corporel.
D’après les résultats de l’étude sur le développement embryofœtal des lapins, des données publiées sur la neurotoxicité du phénylacétate après l’exposition prénatale chez les rats, ainsi que le manque de données sur la distribution, l’excrétion et la toxicité potentielle pour le développement, on recommande de contre-indiquer Albrioza pendant la grossesse et l’allaitement.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Albrioza approuvée par Santé Canada et accessible par l’intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Les renseignements sur la chimie et la fabrication présentés pour Albrioza ont démontré que les substances médicamenteuses (phénylbutyrate sodique et ursodoxicoltaurine) et le produit pharmaceutique final (Albrioza) peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux caractéristiques approuvées. On a effectué les études d’élaboration et de validation appropriées et les contrôles adéquats sont en place pour les processus commerciaux. Les changements apportés au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l’élaboration du produit pharmaceutique sont considérés comme étant acceptables après examen. D’après les données sur la stabilité présentées, la durée de conservation proposée du produit pharmaceutique est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante entre 20 °C et 25 °C, et protégé de l’humidité.
Les limites proposées des impuretés liées au médicament sont considérées comme étant adéquatement qualifiées (c’est-à-dire dans les limites de l’International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use et elles sont qualifiées à partir d’études toxicologiques).
Tous les sites participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.