Sommaire des motifs de décision portant sur Kerendia
Décisions d'examen
Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).
Type de produit:
- Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.
Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Kerendia est accessible ci-dessous.
Activité récente relative à Kerendia
Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.
Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Kerendia
Mise à jour :
Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Kerendia, un produit dont l'ingrédient médicinal est finérénone. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations et des demandes de drogues.
Identification numérique de drogue (DIN) :
DIN 02531917 – 10 mg finérénone, comprimé, administration orale
DIN 02531925 – 20 mg finérénone, comprimé, administration orale
Tableau des activités postautorisation (TAPA)
Type et numéro d'activité ou de présentation | Date de présentation | Décision et date | Sommaire des activités |
---|---|---|---|
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02531917, 02531925) | Sans objet | Date de la première vente :2022-11-22 | Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues. |
PDN Nº 258231 | 2021-11-01 | Délivrance d'un AC2022-10-14 | Délivrance d'un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle. |
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Kerendia
SMD émis le : 2023-02-27
L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Kerendia.
Finérénone
Identification(s) numérique(s) de drogue(s):
- DIN 02531917 - 10 mg finérénone, comprimé, administration orale
- DIN 02531925 - 20 mg finérénone, comprimé, administration orale
Bayer Inc.
Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 258231
Le 14 octobre 2022, Santé Canada a émis à l'intention de Bayer Inc. un Avis de conformité pour le produit médicamenteux Kerendia.
L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l’évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Kerendia est considéré comme étant favorable comme traitement d'appoint au traitement standard chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 pour réduire le risque :
- d'insuffisance rénale terminale et de réduction soutenue du taux de filtration glomérulaire estimé,
- de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?
Kerendia, un antagoniste de l'aldostérone, a été autorisé comme traitement d'appoint au traitement standard chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 pour réduire le risque :
- d'insuffisance rénale terminale et de réduction soutenue du taux de filtration glomérulaire estimé,
- de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Kerendia n'est pas autorisé pour une utilisation chez les patients pédiatriques (<18 ans), car aucune donnée n'est disponible pour cette population.
Les données des études cliniques suggèrent que l'utilisation dans la population gériatrique (≥65 ans) n'est pas associée à des différences significatives en termes d'innocuité ou d'efficacité. Cependant, une plus grande sensibilité de certaines personnes âgées ne peut être exclue.
Kerendia (10 mg et 20 mg finérénone) se présente sous forme d'un comprimé. En plus de l'ingrédient médicinal, le comprimé contient la cellulose microcristalline, la croscarmellose sodique, le dioxyde de titane, l'hypromellose 5 cP, le lactose monohydraté, le laurylsulfate de sodium, l'oxyde de fer jaune (comprimé pelliculé Kerendia à 20 mg), l'oxyde de fer rouge (comprimé pelliculé Kerendia à 10 mg), le stéarate de magnésium, et le talc.
L'utilisation de Kerendia est contre-indiquée chez les patients :
- qui présentent une hypersensibilité à ce médicament ou à tout ingrédient de la formulation, y compris à un ingrédient non médicinal, ou à un composant du contenant,
- qui reçoivent un traitement systémique concomitant par des médicaments qui sont des inhibiteurs puissants du cytochrome P450 (CYP) 3A4 (p. ex. itraconazole, kétoconazole, ritonavir, nelfinavir, cobicistat, clarithromycine, télithromycine et néfazodone),
- qui souffrent de la maladie d'Addison.
Le produit médicamenteux a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques associés à son administration. La monographie de produit de Kerendia est accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Pour de plus amples renseignements sur la justification de la décision de Santé Canada, veuillez consulter les sections Motifs d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
2 Pourquoi Kerendia a-t-il été autorisé?
Santé Canada estime que Kerendia a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable comme traitement d'appoint au traitement standard chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 pour réduire le risque :
- d'insuffisance rénale terminale et de réduction soutenue du taux de filtration glomérulaire estimé,
- de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Le diabète de type 2 et la néphropathie chronique sont des problèmes de santé publique majeurs à l'échelle nationale et internationale. Le diabète sucré est un trouble métabolique caractérisé par une altération de la sécrétion ou de l'action de l'insuline, entraînant une hyperglycémie. Le diabète peut entraîner plusieurs complications à long terme, comme des maladies cardiovasculaires, de la rétinopathie, de la néphropathie, de la neuropathie, des amputations et une diminution de l'espérance de vie. La néphropathie chronique est définie comme des anomalies de la structure ou de la fonction rénale, présentes pendant trois mois ou plus, avec des répercussions sur la santé. Les personnes atteintes de diabète de type 2 courent un risque accru de développer une néphropathie diabétique, et les personnes atteintes de diabète sont 12 fois plus susceptibles d'être hospitalisées pour une néphropathie au stade terminal. Environ 40 % des patients atteints de diabète de type 2 sont susceptibles de développer une néphropathie chronique au cours de leur vie. Au Canada, on estime à 935 000 le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 et de néphropathie chronique.
Une stratégie de traitement complète est nécessaire pour les patients atteints de diabète de type 2 et de néphropathie chronique afin de réduire les risques de progression de la maladie rénale, et de morbidité et de mortalité cardiovasculaires. Le développement et la progression des lésions rénales chez les patients diabétiques peuvent être réduits et ralentis par un contrôle intensif de la glycémie, la prise en charge de l'hypertension et des changements de mode de vie. La progression des néphropathies chroniques chez les patients diabétiques peut également être traitée au moyen de médicaments qui perturbent le système rénine-angiotensine-aldostérone (système RAA). Les inhibiteurs du transporteur de glucose sodique 2 (SGLT2) et les agonistes des récepteurs de peptide similaire au glucagon de type 1 (GLP‑1) se sont aussi révélés bénéfiques récemment comme traitements pour les patients atteints de néphropathie chronique associées au diabète de type 2.
La finérénone, l'ingrédient médicinal de Kerendia, est un antagoniste non stéroïdien des récepteurs des minéralcorticoïdes (RM). La finérénone se lie aux RM et bloque la liaison de l'aldostérone, un composant du système RAA. Les mécanismes d'action potentiels pour Kerendia qui ont été signalés dans certaines conditions expérimentales comprennent :
- l'atténuation de l'inflammation et de la fibrose qui auraient été atténuées par une suractivation des RM,
- in vitro, une inhibition dépendant de la dose de l'interaction du MR avec les coactivateurs transcriptionnels impliqués dans l'expression de médiateurs pro‑inflammatoires et profibrotiques,
- le blocage des RM par finérénone in vivo, qui contrebalance la rétention du sodium dans les reins et les processus hypertrophiques dans les reins, le cœur et les vaisseaux sanguins.
L'efficacité clinique et l'innocuité de Kerendia ont été évaluées dans deux études centrales de phase III, FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD. Dans les deux études, l'effet de Kerendia sur les résultats rénaux et cardiovasculaires a été évalué chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 en comparaison au traitement avec un placebo. Les résultats de ces études ont fourni suffisamment de preuves pour appuyer l'utilisation sûre et efficace de Kerendia dans la population cible.
Dans l'étude FIDELIO‑DKD, 5 674 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir 10 mg ou 20 mg de Kerendia (2 833 patients au total pour les deux doses) ou un placebo (2 841 patients) une fois par jour pendant une durée moyenne de traitement de 2,2 ans, avec un temps de suivi médian de 2,6 ans.
Le paramètre principal était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition de l'un des éléments suivants :
- insuffisance rénale (définie comme dialyse chronique ou greffe de rein, ou diminution soutenue du taux de filtration glomérulaire estimé [eGFR] à <15 ml/min/1,73 m2 sur au moins 4 semaines),
- une baisse soutenue du eGFR de 40 % ou plus par rapport au niveau de référence sur au moins 4 semaines, ou
- la mort rénale.
On a constaté que Kerendia était supérieur au placebo, car il réduisait considérablement le risque du paramètre principal composite comparativement au placebo dans une analyse du délai jusqu'à l'événement (rapport des risques [RR] 0,82; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,73 à 0,93; p = 0,0014).
Le paramètre secondaire clé était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition d'un décès cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal, d'accident vasculaire cérébral non fatal ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Kerendia a considérablement réduit le risque du paramètre secondaire composite comparativement au placebo (RR 0,86; IC à 95 % : 0,75 à 0,99; p = 0,0339).
L'effet du traitement pour les paramètres principaux et les paramètres secondaires clés était généralement uniforme dans tous les sous‑groupes, peu importe les caractéristiques de référence. L'effet du traitement pour le paramètre principal était principalement attribuable à un effet sur une réduction de la diminution soutenue du eGFR, bien que la réduction de l'insuffisance rénale ait également contribué à l'effet du traitement. Il y a eu trop peu de décès rénaux pendant l'étude pour permettre une inférence statistique, et l'incidence observée était la même dans les groupes traités par Kerendia et placebo (deux événements chacun).
Dans l'étude FIDELIO‑DKD, 7 352 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir 10 mg ou 20 mg de Kerendia (3 686 patients au total pour les deux doses) ou un placebo (3 666 patients) une fois par jour pendant une durée moyenne de traitement de 2,9 ans, avec un temps de suivi médian de 3,4 ans.
Le paramètre principal était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition de l'un des événements suivants : mort cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Kerendia a considérablement réduit le risque du paramètre primaire composite comparativement au placebo dans une analyse du délai jusqu'à l'événement (RR 0,87; IC à 95 % : 0,76 à 0,98; p = 0,0264). L'hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été le principal facteur de ces résultats, bien que la mort cardiovasculaire ait également contribué à l'effet du traitement. Les autres composantes n'étaient pas statistiquement significatives. L'effet du traitement pour le paramètre principal était uniforme dans tous les sous‑groupes (indépendamment des caractéristiques de référence).
Le paramètre secondaire clé était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition d'insuffisance rénale, un déclin soutenu du eGFR de 40 % ou plus par rapport au niveau de référence sur au moins quatre semaines, ou un décès rénal. Bien qu'un taux d'incidence plus faible ait également été observé pour le résultat composite secondaire, cette différence n'a pas atteint la signification statistique (RR 0,87, IC à 95 % : 0,76 à 1,01; p = 0,0689).
L'innocuité clinique de Kerendia a été évaluée chez les 2 827 patients qui ont reçu Kerendia dans le cadre de l'étude FIDELIO‑DKD et chez les 3 683 patients qui ont reçu Kerendia dans le cadre de l'étude FIGARO‑DKD. Les durées moyennes du traitement dans les études étaient de 2,2 ans et de 2,9 ans, respectivement.
Des effets indésirables graves ont été signalés dans l'étude FIDELIO‑DKD (32 % des patients traités avec Kerendia comparativement à 34 % des patients traités au placebo) et dans l'étude FIGARO‑DKD (31 % des patients traités avec Kerendia comparativement à 33 % des patients traités au placebo). Les effets indésirables ont entraîné l'arrêt permanent du traitement pour 7 % des patients qui ont reçu Kerendia et de 6 % des patients qui ont reçu le placebo dans le cadre de l'étude FIDELIO‑DKD, et de 6 % des patients qui ont reçu Kerendia et de 5 % des patients qui ont reçu le placebo dans le cadre de l'étude FIGARO‑DKD.
Les effets indésirables qui ont été signalés à une fréquence plus élevée chez les patients traités avec Kerendia et qui se sont produits chez 5 % ou plus des patients recevant Kerendia étaient les suivants :
- Étude FIDELIO‑DKD :
- hyperkaliémie (18,3 % ‑ Kerendia c. 9,0 % ‑ placebo)
- diminution du eGFR (6,3 % ‑ Kerendia c. 4,7 % ‑ placebo)
- Étude FIGARO‑DKD :
- hyperkaliémie (10,8 % ‑ Kerendia c. 5,3 % ‑ placebo).
Les effets indésirables qui ont été signalés chez 1 % ou plus des patients qui ont reçu Kerendia au cours des études de phase III (FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD combinés) et qui ont été signalés plus fréquemment chez les patients qui ont reçu Kerendia que chez ceux qui ont reçu un placebo comprenaient l'anémie (6,5 % c. 6,1 %), l'hyperuricémie (5,1 % c. 3,9 %), l'hyponatrémie (1,3 % c. 0,7 %), l'hypotension (4,6 % c. 3,9 %) et du prurit (2,9 % c. 2,2 %).
L'innocuité de Kerendia pendant la grossesse et l'allaitement et chez les patients qui ont une déficience hépatique grave ou une insuffisance rénale terminale est incertaine, puisque ces populations ont été exclues des études cliniques. Les patients atteints d'une insuffisance rénale grave (eGFR <25 ml/min/1,73 m2) étaient sous‑représentés. L'innocuité à long terme de Kerendia est également incertaine. Des mises en garde appropriées, une surveillance supplémentaire des patients, des ajustements posologiques ou des interruptions, ainsi que des descriptions des résultats et des préoccupations en matière d'innocuité sont inclus dans la monographie de produit Kerendia pour guider les professionnels de la santé et les patients sur l'utilisation sûre et efficace de Kerendia.
Bayer Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Kerendia. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Après examen, le PGR a été jugé acceptable.
Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Kerendia qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.
Le promoteur a soumis une évaluation de la marque nominative qui comprenait des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables. Après examen, le nom proposé de Kerendia a été accepté.
D'après les données non cliniques et les études cliniques, Kerendia présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et une surveillance adéquate. La monographie de produit de Kerendia comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.
Cette Présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l’Avis de conformité prévu à l’article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs de décision d’ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).
3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Kerendia?
La décision réglementaire canadienne sur la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Kerendia a été prise de manière indépendante. L'examen de la PDN était fondé sur une évaluation critique de l'ensemble du dossier de données présenté à Santé Canada et des examens effectués par la Food and Drug Administration des États‑Unis, tel que décrit dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada. Diverses méthodes ont été utilisées pour l'examen des données cliniques, et la méthode 3 a été utilisée pour l'examen des éléments non cliniques et de qualité de la présentation.
Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice : gestion des présentations et des demandes de drogues.
Étapes importantes de la présentation: Kerendia
Étape importante de la présentation | Date |
---|---|
Dépôt de la Présentation de drogue nouvelle | 2021-11-01 |
Examen préliminaire | |
Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire | 2021-12-14 |
Réponse d'Avis d'insuffisance émis lors de l'examen préliminaire déposée | 2021-12-15 |
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire émise | 2021-12-22 |
Examen | |
Évaluation biostatistique terminée | 2022-09-16 |
Évaluation du plan de gestion des risques terminée | 2022-09-22 |
Évaluation de la qualité terminée | 2022-10-03 |
Évaluation non clinique terminée | 2022-10-04 |
Examen de l'étiquetage terminé | 2022-10-12 |
Évaluation clinique/médicale terminée | 2022-10-13 |
Délivrance de l'Avis de conformité par la directrice générale, Direction des produits pharmaceutiques | 2022-10-14 |
4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?
Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.
6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?
Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits médicamenteux, veuillez suivre les liens suivants :
- Consulter MedEffet Canada pour connaître les derniers avis, mises en garde et retraits concernant les produits commercialisés.
- Voir la Base de données des Avis de conformité (AC) pour accéder à la liste des dates d'autorisation de tous les médicaments ayant reçu un AC depuis 1994.
- Consulter la Base de données sur les produits pharmaceutiques (BDPP) pour obtenir la dernière monographie de produit. La BDPP contient des renseignements précis sur les médicaments dont l'utilisation a été approuvée au Canada.
- Voir l'Avis de conformité avec conditions (AC-C) et les documents connexes pour les produits ayant reçu un AC en vertu de la Ligne directrice sur les Avis de conformité avec conditions (AC-C), le cas échéant. En cliquant sur les liens correspondant au nom du produit (selon le cas), vous pouvez accéder à la fiche de renseignements, partie III - Renseignements pour les patients sur les médicaments, à l'avis d'admissibilité, et/ou à la « Lettre aux professionnels de santé ».
- Consulter le Registre des brevets pour obtenir la liste des brevets déposés relativement à des ingrédients médicinaux, le cas échéant.
- Consulter le Registre des drogues innovantes pour obtenir la liste des drogues admissibles à la protection des données en vertu de l'article C.08.004.1 du Règlement sur les aliments et drogues, le cas échéant.
7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Kerendia a été effectué selon diverses méthodes décrites dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada.
Pharmacologie clinique
La finérénone, l'ingrédient médicinal de Kerendia, est un antagoniste non stéroïdien sélectif des récepteurs des minéralcorticoïdes (RM). La finérénone se lie aux RM et bloque la liaison de l'aldostérone, un composant du système rénine-angiotensine-aldostérone (système RAA). L'aldostérone joue un rôle central dans la régulation homéostatique de la tension artérielle et des concentrations plasmatiques de sodium et de potassium. Les mécanismes d'action de Kerendia qui contribuent à la réduction des événements rénaux et cardiovasculaires ne sont pas entièrement compris et peuvent être dus à des effets multifactoriels dans différents tissus. Les mécanismes d'action possibles qui ont été signalés dans certaines conditions expérimentales comprennent :
- l'atténuation de l'inflammation et de la fibrose qui pourraient être le médiateur de la suractivation des RM,
- in vitro, l'inhibition de l'interaction des RM avec des coactivateurs transcriptionnels impliqués dans l'expression de médiateurs pro‑inflammatoires et profibrotiques en fonction de la dose,
- le blocage des RM par finérénone in vivo, qui contrebalance la rétention du sodium dans les reins et les processus hypertrophiques dans les reins, le cœur et les vaisseaux sanguins.
La finérénone n'a pas d'affinité pertinente avec les récepteurs androgènes, progestérone, œstrogènes et glucocorticoïdes et il est donc peu probable qu'elle cause des effets indésirables liés aux hormones sexuelles (p. ex., gynécomastie).
La pharmacocinétique et la pharmacodynamique de la finérénone ont été évaluées dans une série d'études de phase I, II et III. La biodisponibilité orale absolue de la finérénone est estimée à 43,5 %. La finérénone est éliminée presque exclusivement sous forme de métabolites, environ 80 % et 20 % de la dose administrée étant excrétée dans l'urine et les matières fécales, respectivement. Les paramètres pharmacocinétiques de la finérénone sont linéaires dans la plage de dose étudiée de 1,25 mg à 20 mg.
Une augmentation de l'exposition à la finérénone a été observée chez des populations d'intérêt spécial, y compris des sujets âgés, des sujets présentant une insuffisance rénale modérée et sévère (définie comme un taux de filtration glomérulaire estimé [eGFR] de 15 à <60 ml/min/1,73 m2) et des sujets présentant une déficience hépatique modérée (Child Pugh B). Étant donné que la dose de finérénone est fondée sur de multiples facteurs, y compris les concentrations sériques de potassium, le eGFR, et les conditions préexistantes, il n'est pas nécessaire de rajuster la dose chez les sujets âgés et les sujets ayant une déficience hépatique modérée. Les sujets qui ont une insuffisance rénale modérée à grave devraient entreprendre un traitement à la finérénone à une dose plus faible (10 mg) que les sujets qui ont une légère insuffisance rénale et une fonction rénale normale (20 mg), selon le eGFR de référence. Il n'y a eu aucune expérience clinique avec des sujets atteints d'une maladie rénale terminale (eGFR de <15 ml/min/1,73 m2) ou d'une déficience hépatique grave (Child Pugh C) au cours des études de phase I.
Le cytochrome P450 (CYP) 3A4 est un contributeur majeur à la clairance métabolique de la finérénone. Par conséquent, les inhibiteurs ou inducteurs du CYP3A4 ont été identifiés comme des facteurs extrinsèques potentiellement pertinents. L'utilisation concomitante de la finérénone avec de puissants inhibiteurs CYP3A4 est contre‑indiquée en raison d'une augmentation prévue de l'exposition de finérénone (mesurée par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps [SSC]) de plus de 350 %. Des interactions entre la finérénone et les inhibiteurs modérés du CYP3A4, de l'érythromycine et du vérapamil, ont été identifiées dans le cadre d'études cliniques sur l'interaction entre médicaments. Il est recommandé de faire preuve de prudence et de surveiller davantage les concentrations de potassium lorsque la finérénone est administrée en même temps que des inhibiteurs modérés du CYP3A4, car une augmentation de l'exposition à la finérénone (mesurée par la SSC) de 170 à 248 % a été observée. En raison d'une diminution prévue de plus de 80 % de l'exposition à la finérénone, il faut éviter l'utilisation concomitante de finérénone avec des inducteurs du CYP3A4 modérés et forts.
Des études pharmacodynamiques ont évalué les effets de la finérénone sur des sujets en bonne santé, des patients atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 et sur l'intervalle QT.
Chez des sujets en bonne santé, des régimes à doses multiples de finérénone (doses quotidiennes de 20 mg ou de 40 mg sur 10 jours) ont entraîné l'activation du système RAA. Ce résultat était fondé sur des augmentations réversibles de l'activité rénine plasmatique et des concentrations sériques d'aldostérone, qui sont revenues aux valeurs de référence dans les 48 heures suivant la dernière dose. Après l'activation des RM avec l'agoniste fludrocortisone, des doses uniques de finérénone allant jusqu'à 20 mg ont montré des effets natriurétiques tout en diminuant l'excrétion urinaire de potassium par rapport au placebo. La dose unique la plus élevée de 80 mg et la dose multiple la plus élevée de 40 mg de finérénone n'ont pas eu d'effet sur les paramètres des signes vitaux chez les participants en bonne santé.
D'après les données des études de la phase III chez des patients adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 (décrites dans la section Efficacité clinique), la réduction relative corrigée par placebo du rapport albuminurie/créatinine urinaire (UACR) chez les patients répartis aléatoirement pour recevoir de la finérénone au mois 4 était de 31 % et 32 % pour les études FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD, respectivement. Dans les deux études, la réduction d'UACR a été maintenue pendant au moins 48 mois. Dans une étude de détermination de la dose de la phase IIb chez des patients adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2, les réductions relatives corrigées par placebo dans l'UACR au jour 90 étaient de 25 % et de 38 % chez les patients traités une fois par jour avec des doses de finérénone de 10 mg et de 20 mg, respectivement.
Dans une étude QT dédiée à 57 participants en bonne santé, il n'y avait aucune indication d'un effet de prolongation cliniquement pertinent de la finérénone sur l'intervalle QT/QT corrigé (QTc) après des doses uniques de 20 mg (thérapeutique) ou de 80 mg (supra‑thérapeutiques).
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Kerendia approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Efficacité clinique
L'efficacité clinique de Kerendia a été évaluée dans deux études pivots de phase III à répartition aléatoire et à double insu, contrôlés par placebo et multicentriques, FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD. Dans les deux études, l'effet de Kerendia (dose quotidienne de 10 mg ou de 20 mg) sur les résultats rénaux et cardiovasculaires a été évalué chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 par rapport au traitement au placebo. Les résultats de ces deux études ont fourni suffisamment de preuves pour appuyer l'utilisation sûre et efficace de Kerendia dans la population cible.
Étude FIDELIO-DKD
L'étude FIDELIO-DKD a été menée chez des patients adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2, présentant soit un UACR de 30 à <300 mg/g, un eGFR de 25 à <60 ml/min/1,73 m2 et une rétinopathie diabétique, soit un UACR de ≥300 mg/g et un eGFR de 25 à <75 ml/min/1,73 m2 et d'une concentration sérique de potassium de ≤4,8 mmol/l au moment du dépistage. De plus, les patients devaient recevoir la norme de soins, notamment une dose indiquée maximale tolérée d'inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA) ou d'inhibiteur du récepteur de l'angiotensine (ARA). Les patients chez qui on a diagnostiqué une insuffisance cardiaque avec réduction de la fraction d'éjection et symptômes persistants (New York Heart Association II‑IV) ont été exclus.
Au total, 5 674 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir 10 mg ou 20 mg de Kerendia (2 833 patients au total pour les deux doses) ou un placebo (2 841 patients) une fois par jour pendant une durée moyenne de traitement de 2,2 ans, avec un temps de suivi médian de 2,6 ans.
Le paramètre principal était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition de l'un des éléments suivants :
- une insuffisance rénale (définie comme une dialyse chronique ou une greffe de rein, ou une diminution soutenue du eGFR à moins de 15 ml/min/1,73 m2 sur au moins 4 semaines),
- une baisse soutenue du eGFR de 40 % ou plus par rapport au niveau de référence sur au moins 4 semaines, ou
- la mort rénale.
Kerendia s'est révélé supérieur au placebo, car il réduisait considérablement le risque du paramètre principal composite par rapport au placebo dans une analyse du délai jusqu'à l'événement au moyen du modèle des risques proportionnels de Cox et du test Mantel‑Haenzel (RR 0,82; IC à 95 % : 0,73 à 0,93; p = 0,0014).
Le paramètre secondaire clé était un composite du temps écoulé jusqu'à la première apparition de de décès cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal, d'accident vasculaire cérébral non fatal ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Kerendia a considérablement réduit le risque du paramètre secondaire composite clé comparativement au placebo (RR 0,86; IC à 95 % : 0,75 à 0,99; p = 0,0339).
L'effet du traitement pour les paramètres principaux des reins et les paramètres secondaires clés cardiovascularies était généralement uniforme dans tous les sous‑groupes, peu importe les caractéristiques de référence. L'effet du traitement pour le paramètre principal était principalement attribuable à un effet sur une réduction de la diminution soutenue du eGFR, bien que la réduction de l'insuffisance rénale ait également contribué à l'effet du traitement. Il y a eu trop peu de décès rénaux pendant l'étude pour permettre une inférence statistique, et l'incidence observée était la même dans les groupes traités par Kerendia et placebo (deux événements chacun).
Étude FIGARO-DKD
L'étude FIGARO-DKD a été administrée à des patients adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2, avec un UACR de 30 à <300 mg/g et un eGFR de 25 à 90 ml/min/1,73 m2, ou un UACR de ≥300 mg/g et un eGFR de ≥60 ml/min/1,73 m2 au moment du dépistage. De plus, les patients devaient avoir une concentration sérique de potassium de ≤4,8 mmol/l au moment du dépistage et ils avaient reçu une thérapie de base standard, notamment une dose indiquée maximale tolérée d'un inhibiteur du système rénine-angiotensine (soit IECA ou ARA). Les patients chez qui on a diagnostiqué une insuffisance cardiaque avec réduction de la fraction d'éjection et symptômes persistants (New York Heart Association II‑IV) ont été exclus.
Au total, 7 352 patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir 10 mg ou 20 mg de Kerendia (3 686 patients au total pour les deux doses) ou un placebo (3 666 patients) une fois par jour pendant une durée moyenne de traitement de 2,9 ans, avec un temps de suivi médian de 3,4 ans.
Le paramètre principal était un composite du temps écoulé jusqu'à la première occurrence de l'un des événements suivants : mort cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Kerendia a considérablement réduit le risque du paramètre principal composite comparativement au placebo dans une analyse du délai jusqu'à l'événement à l'aide du modèle de risques proportionnels de Cox et du test Mantel‑Haenzel (RR 0,87; IC à 95 % : 0,76 à 0,98; p = 0,0264).
Parmi les composantes du paramètre principal composite, l'hospitalisation pour insuffisance cardiaque était le principal facteur des résultats, bien que la mort cardiovasculaire ait également contribué à l'effet du traitement. Les autres composantes n'étaient pas statistiquement significatives. Il y a eu un nombre important d'événements dans chaque composante du composite primaire, y compris 408 décès cardiovasculaires au total et 280 hospitalisations totales pour insuffisance cardiaque dans les deux groupes de traitement. L'effet du traitement pour le paramètre principal était uniforme dans tous les sous‑groupes (indépendamment des caractéristiques de référence).
Le paramètre secondaire était une combinaison du temps jusqu'à la première occurrence d'insuffisance rénale, un déclin soutenu du eGFR de 40 % ou plus par rapport au niveau de référence sur au moins quatre semaines, ou la mort rénale. Bien qu'un taux d'incidence plus faible ait également été observé pour le paramètre secondaire composite comparativement au placebo, cette différence n'a pas atteint la signification statistique (RR 0,87, IC à 95 % : 0,76 à 1,01; p = 0,0689).
Indication
L'indication proposée par le promoteur |
L'indication approuvée par Santé Canada |
Kerendia (finérénone) est indiqué pour retarder la progression de la maladie rénale et réduire le risque d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal) et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2. |
Kerendia (finérénone) est indiqué comme traitement d'appoint au traitement standard chez les adultes atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 pour réduire le risque : · d'insuffisance rénale terminale et de réduction soutenue du taux de filtration glomérulaire estimé, · de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque. |
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kerendia approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
Innocuité clinique
L'innocuité clinique de Kerendia chez les patients atteints de néphropathie chronique et de diabète de type 2 a été évaluée dans les études de phase III FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD décrites dans la section Efficacité clinique. Dans l'étude FIDELIO‑DKD, 2 827 patients ont reçu Kerendia pendant la durée moyenne du traitement de 2,2 ans. Dans l'étude FIGARO‑DKD, 3 683 patients ont reçu Kerendia pendant la durée moyenne du traitement de 2,9 ans.
Des effets indésirables graves ont été signalés dans l'étude FIDELIO‑DKD (32 % des patients traités avec Kerendia comparativement à 34 % des patients traités au placebo) et dans l'étude FIGARO‑DKD (31 % des patients traités avec Kerendia comparativement à 33 % des patients traités au placebo). Les effets indésirables ont entraîné l'arrêt permanent du traitement pour 7 % des patients qui ont reçu Kerendia et de 6 % des patients qui ont reçu le placebo dans le cadre de l'étude FIDELIO‑DKD, et de 6 % des patients qui ont reçu Kerendia et de 5 % des patients qui ont reçu le placebo dans l'étude FIGARO‑DKD.
Les effets indésirables qui ont été signalés à une fréquence plus élevée chez les patients traités avec Kerendia et qui se sont produits chez 5 % ou plus des patients recevant Kerendia étaient les suivants :
- Étude FIDELIO‑DKD :
- hyperkaliémie (18,3 % ‑ Kerendia c. 9,0 % ‑ placebo)
- diminution du eGFR (6,3 % ‑ Kerendia c. 4,7 % ‑ placebo)
- Étude FIGARO‑DKD :
- hyperkaliémie (10,8 % ‑ Kerendia c. 5,3 % ‑ placebo).
Les effets indésirables qui ont été signalés chez 1 % ou plus des patients qui ont reçu Kerendia au cours des études de phase III (FIDELIO‑DKD et FIGARO‑DKD combinés) et qui ont été signalés plus fréquemment chez les patients qui ont reçu Kerendia que chez ceux qui ont reçu un placebo comprenaient l'anémie (6,5 % c. 6,1 %), l'hyperuricémie (5,1 % c. 3,9 %), l'hyponatrémie (1,3 % c. 0,7 %), l'hypotension (4,6 % c. 3,9 %) et du prurit (2,9 % c. 2,2 %).
L'innocuité de Kerendia pendant la grossesse et l'allaitement et chez les patients qui ont une déficience hépatique grave ou une insuffisance rénale terminale est incertaine, puisque ces populations ont été exclues des études cliniques. Les patients souffrant d'insuffisance rénale grave (<25 ml/min/1,73 m2) étaient sous‑représentés. L'innocuité à long terme de Kerendia est également incertaine. La monographie de produit de Kerendia contient des mises en garde appropriées, une surveillance supplémentaire des patients, des ajustements posologiques ou des interruptions, ainsi que des descriptions des constatations et des préoccupations en matière d'innocuité, afin d'orienter les professionnels de la santé et les patients sur l'utilisation sûre et efficace de Kerendia.
Santé Canada a déterminé que des mesures appropriées de gestion des risques sont en place pour répondre aux préoccupations en matière d'innocuité soulevées pour Kerendia et pour appuyer son utilisation sûre et efficace. Dans l'ensemble, le profil d'innocuité de Kerendia a été jugé acceptable pour l'indication approuvée.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kerendia approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.2 Motifs non cliniques de la décision
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément non clinique de la Présentation de drogue nouvelle (PDN) de Kerendia a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada.
Le programme non clinique de Kerendia (finérénone) comprenait des évaluations de la pharmacologie, de la pharmacocinétique, de la toxicologie générale, de la cancérogénicité et de la toxicologie génétique. Un ensemble complet d'études toxicologiques sur la reproduction a été réalisé, ainsi que des études sur des rats juvéniles et des études évaluant la tolérance locale et la phototoxicité. Des études ont été menées sur des rats, des souris, des lapins, des chiens et des singes. La finérénone a été administrée oralement pour refléter la voie d'administration prévue chez les humains.
Les effets observés dans les études de toxicité à doses répétées étaient principalement attribuables à des activités pharmacodynamiques exagérées de réponses de la finérénone et les réponses adaptives secondaires. Une réduction du poids corporel a été observée chez des rats ayant reçu une dose équivalente à 17 fois l'exposition au médicament chez les humains, mesurée par la surface sous la courbe de la concentration en fonction du temps non consolidée (SSCnon liée) de 20 mg de finérénone. Une réduction de la taille et du poids de la prostate a été signalée chez des chiens dont la dose était équivalente à 10 fois l'exposition humaine, d'après une concentration de 20 mg de finérénone sous la SSCnon liée. Des changements histopathologiques dans les glandes surrénales ont été observés chez les deux espèces. De plus, des changements dans les électrolytes plasmatiques (sodium, potassium et calcium) ont été observés tout au long des études de toxicité sur les rats. Ces résultats ont été attribués au mode d'action pharmacologique de la finérénone et à l'activation compensatoire des glandes surrénales suite à un blocage des récepteurs des minéralcorticoïdes par la finérénone.
La finérénone n'a pas montré de potentiel de cancérogénicité dans des études de cancérogénicité sur deux ans chez des rats mâles et femelles et chez des souris femelles à des doses représentant 19 à 28 fois la SSCnon liée chez l'humain. Chez les souris mâles, une augmentation de l'adénome cellulaire de Leydig a été observée à des doses représentant 26 fois la SSCnon liée chez l'humain. Une dose représentant 17 fois la SSCnon liée chez l'humain n'a causé aucune tumeur. Compte tenu de la sensibilité connue des rongeurs au développement de ces tumeurs, du mécanisme basé sur la pharmacologie à des doses supra-thérapeutiques et de marges d'innocuité adéquates, l'augmentation des tumeurs cellulaires de Leydig chez les souris mâles n'est pas jugée pertinente sur le plan clinique.
D'après les résultats d'une étude sur les mutations bactériennes inversées, d'un essai in vitro sur les aberrations chromosomiques et d'une étude sur les micronoyaux chez les souris mâles, la finérénone ne s'est pas révélée génotoxique. Les résultats des évaluations in silico ont indiqué que la finérénone et ses métabolites ne sont pas mutagènes.
Chez les rats, la fertilité des mâles n'a pas été affectée par la finérénone à des niveaux jusqu'à 16 fois plus élevés que la SSCnon liée chez l'humain. Des signes de diminution de la fertilité des femelles (diminution du nombre de corps lutéaux et de sites d'implantation) et de toxicité embryonnaire précoce (augmentation de la perte post-implantationnelle et diminution du nombre de fœtus viables) ont été détectés à des doses de finérénone environ 21 fois plus élevées que la SSCnon liée chez l'humain. De plus, une réduction du poids des ovaires a été observée à des doses environ 17 fois plus élevées de la SSCnon liée chez l'humain. Aucun effet n'a été observé sur la fertilité des femelles et le développement embryonnaire précoce à 10 fois le niveau de la SSCnon liée chez l'humain.
Des signes de toxicité embryo‑foetale ont été observés chez les rats à la dose toxique maternelle de 10 mg/kg/jour, ce qui correspond à 19 fois la dose de la SSCnon liée chez l'humain. À 30 mg/kg/jour, l'incidence des variations viscérales et squelettiques a augmenté. Des malformations complexes ont été observées chez un fœtus, y compris une malformation rare (double arc aortique) à une dose correspondant à 25 fois la SSCnon liée chez l'humain. La dose sans effet nocif observé (DSENO) (faible dose chez les rats, dose élevée chez les lapins) a fourni des marges d'innocuité de 10 à 13 fois la SSCnon liée.
La finérénone avait une très faible pénétration sanguine/cérébrale chez les rats, mais la pénétration de la barrière placentaire chez les rats enceintes était évidente. Chez les rats en lactation, la finérénone et ses métabolites ont été excrétés dans le lait. À la suite de l'administration de la finérénone pendant la grossesse et la lactation dans l'étude de toxicité pour le développement prénatal et postnatal chez les rats, on a observé une augmentation de la mortalité des ratons et une augmentation de l'activité locomotrice des ratons à partir d'une dose équivalente à 4 fois la SSCnon liée chez l'humain. D'autres événements indésirables (p. ex., réduction du poids des ratons, retardement du développement du pavillon de l'oreille) ont été observés à une dose équivalente à 13 fois la SSCnon liée chez l'humain. La DSENO établie par l'étude a fourni une marge d'innocuité de deux fois seulement pour la dose proposée de finérénone chez les humains. Bien que la pertinence de ces résultats pour les humains ne soit pas claire, l'utilisation de finérénone n'est pas recommandée pendant la grossesse et l'allaitement. L'augmentation de l'activité locomotrice chez la progéniture peut indiquer un risque pour le fœtus. De plus, en raison des résultats chez les ratons, on ne peut exclure un risque pour le nourrisson allaité.
La monographie de produit de Kerendia présente les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour l'être humain. À la lumière de l'utilisation prévue de Kerendia, la présentation n'indique aucun problème pharmacologique ou toxicologique qui empêcherait l'autorisation du produit.
Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Kerendia approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
7.3 Motifs d'ordre qualitatif
Tel que décrit ci-dessus, l'examen de l'élément qualité de la Présentation de drogue nouvelle de Kerendia a été effectué selon la méthode 3 décrite dans l'ébauche de la ligne directrice : L'utilisation d'examens étrangers par Santé Canada.
L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Kerendia montre que la substance médicamenteuse et le produit médicamenteux peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit médicamenteux ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 ºC et 30 ºC).
On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est‑à-dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (l'ICH) et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.
Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.
Aucun des ingrédients non médicinaux (excipients, décrits précédemment) présents dans le produit médicamenteux n'est interdit par le Règlement sur les aliments et drogues.
Les matériaux biologiques bruts utilisés au cours de la fabrication du produit proviennent de sources associées à un risque nul ou négligeable d'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) ou d'autres pathogènes humains.