Sommaire des motifs de décision portant sur Brukinsa

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Brukinsa est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Brukinsa

Les SMD relatifs aux médicaments éligibles (tels que décrits dans la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision [SMD]) autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que les présentations de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

 

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l’égard de Brukinsa, un produit dont l’ingrédient médicinal est zanubrutinib. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la Liste des abréviations qui se trouvent dans les Tableaux des activités postautorisation (TAPA).

 

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez la Ligne Directrice : Gestion des présentations et des demandes de drogues.

 

Mise à jour : 2024-06-13

 

Identification numérique de drogue (DIN) :

DIN 02512963 – 80 mg zanubrutinib, capsule, administration orale

 

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d’activité ou de présentation

Date de présentation

Décision et date

Sommaire des activités

SPDN Nº 273215

2023-03-10

Délivrance d’un AC 2024-02-02

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour une nouvelle indication. L'indication autorisée était : Brukinsa en association avec l’obinutuzumab est pour le traitement de patients adultes atteints de LF récidivant ou réfractaire de grade 1, 2 ou 3a ayant reçu au moins deux traitements systémiques antérieurs. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. Un Sommaire de décision réglementaire a été publié.

SPDN Nº 264963

2022-06-07

Délivrance d’un AC 2023-05-24

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour une nouvelle indication. L'indication autorisée était : Brukinsa pour le traitement des patients adultes atteints d’une leucémie lymphocytaire chronique (LLC). La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. Un Sommaire de décision réglementaire a été publié.

SPDN Nº 262418

2022-03-15

Lettre d’annulation reçue 2022-05-13

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour une nouvelle indication. Un certain nombre de problèmes ont été identifiés avec la présentation avant l’examen. Le promoteur a annulé la présentation sur le plan administratif.

SPDN Nº 254556

2021-07-09

Délivrance d’un AC 2022-02-18

Présentation déposée en tant que Niveau I – Supplément pour une nouvelle indication. La présentation a été examinée dans le cadre de la Politique sur l'évaluation prioritaire des présentations de drogues. L'indication autorisée était : Brukinsa pour le traitement d’adultes atteints du lymphome de la zone marginale (LZM) ayant reçu au moins un traitement antérieur à base d’anti-CD20. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. Un Sommaire de décision réglementaire a été publié.

PDN Nº 242885

2020-08-14

Délivrance d’un AC 2021-07-22

Présentation déposée pour une nouvelle indication. L'indication autorisée était : Brukinsa pour le traitement de patients adultes atteints de lymphome à cellules du manteau qui ont reçu au moins un traitement antérieur. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré. Un Sommaire de décision réglementaire a été publié.

Avis de mise en marché d’un produit médicamenteux (DIN 02512963)

Sans objet

Date de la première vente : 2021-03-30

Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.

PDN Nº 242748

2020-08-12

Délivrance d’un AC 2021-03-01

Délivrance d’un AC relatif à une Présentation de drogue nouvelle.

Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Brukinsa

SMD émis le : 2021-07-15

L'information suivante concerne la Présentation de drogue nouvelle pour Brukinsa.

Zanubrutinib

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02512963 - 80 mg zanubrutinib, capsule, administration orale

BeiGene Switzerland GmbH

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 242748

 

Le 1er mars 2021, Santé Canada a émis à l'intention de BeiGene Switzerland GmbH un avis de conformité pour le produit pharmaceutique Brukinsa. 

L'autorisation de mise en marché s'appuie sur l'information portant sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques (pharmacologie, innocuité et efficacité) présentées. D'après l'évaluation des données reçues effectuée par Santé Canada, le profil avantages‑effets nocifs‑incertitudes de Brukinsa est considéré comme étant favorable pour le traitement d'adultes atteints de la macroglobulinémie de Waldenström (MW).

 

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

 

Brukinsa, un inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton, a été autorisé pour le traitement d'adultes atteints de la macroglobulinémie de Waldenström (MW).

L'usage de Brukinsa n'est pas autorisé dans la population pédiatrique (< 18 ans), car aucune donnée d'innocuité et d'efficacité n'est disponible dans cette population.

Aucune différence cliniquement pertinente au niveau de l'innocuité ou de l'efficacité n'a été observée entre les patients de ≥ 65 ans et ceux de moins de 65 ans.

Brukinsa est contre‑indiqué chez les patients qui présentent une hypersensibilité au zanubrutinib, à l'un des ingrédients de la préparation ou à l'un des composants de son contenant.

Brukinsa a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans sa monographie de produit, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration du médicament.

Brukinsa (80 mg zanubrutinib) se présente sous forme d'une capsule. En plus de l'ingrédient médicinal, la capsule contient de l'hydroxyde d'ammonium (traces), du dioxyde de silicium colloïdal, de la croscarmellose sodique, de l'éthanol déshydraté (trace), de la gélatine, de l'oxyde de fer noir (trace), de l'alcool isopropylique (traces), du stéarate de magnésium, de la cellulose microcristalline, de l'alcool n‑butylique (traces), du propylèneglycol (traces), de l'eau purifiée (traces), du glaçage de gomme‑laque dans de l'éthanol (traces), du sulfate de lauryle de sodium et du dioxyde de titane.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit de Brukinsa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

2 Pourquoi Brukinsa a-t-il été autorisé?

 

Santé Canada estime que Brukinsa a un profil avantages-effets nocifs-incertitudes favorable pour le traitement d'adultes atteints de la macroglobulinémie de Waldenström (MW).

La macroglobulinémie de Waldenström (MW) est une forme rare de cancer qui commence dans les globules blancs. On estime que de 90 % à 95 % des patients atteints de MW présentent une mutation somatique dans le gène de réponse primaire de différenciation myéloïde 88 (MYD88MUT), qui peut activer des processus cellulaires qui peuvent conduire à une croissance cellulaire maligne. Inversement, on estime que 10 % des patients atteints de MW sont porteurs du type sauvage de MYD88 (MYD88WT), qui a été associé à un taux plus élevé de progression de la maladie symptomatique et de transformation de la maladie. Par conséquent, la MW à MYD88WT est considérée comme représentant un besoin thérapeutique non satisfait de la MW. La macroglobulinémie de Waldenström peut être indolente (à faible croissance) pendant de nombreuses années avant de devenir grave ou mortelle, posant des défis cliniques importants pour les oncologues et une morbidité importante chez les personnes âgées. Elle touche principalement les personnes âgées (âge médian > 63 ans), les hommes étant touchés deux fois plus souvent que les femmes, et elle a une incidence estimée à une personne sur 200 000 au Canada. La macroglobulinémie de Waldenström est caractérisée par la surproduction d'immunoglobuline M (IgM), qui peut causer de la fièvre, des sueurs nocturnes, une perte de poids, de la fatigue, un syndrome d'hyperviscosité, de la neuropathie périphérique, une hépatomégalie ou une splénomégalie significative, d'autres organomégalies volumineuses symptomatiques, des cytopénies, une anémie hémolytique ou une vascularite des complexes immuns. Tous les symptômes susmentionnés démontrent une progression manifeste de la maladie et sont cliniquement indiqués pour le traitement, conformément au septième atelier international sur la macroglobulinémie de Waldenström (IWWM).

Au Canada, les approches thérapeutiques pour la MW chez les personnes asymptomatiques sont fondées sur l'attente vigilante. Chez les personnes qui présentent des symptômes, les stratégies de traitement comprennent la plasmaphérèse (retrait des IgM du sang), les agents alkylats, les thérapies anti-CD20, les analogues de la purine et les inhibiteurs de protéase, utilisés soit comme agents uniques, soit en combinaison. De plus, les inhibiteurs de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) sont apparus comme une option prometteuse pour le traitement de la MW. La tyrosine kinase de Bruton est une molécule de signalisation qui intervient dans la voie du récepteur de l'antigène des lymphocytes B et des récepteurs de cytokines. Dans les lymphocytes B, un signal de la BTK entraîne l'activation des voies nécessaires à la prolifération, au mouvement, à la chimiotaxie et à l'adhérence des lymphocytes B. Au moment de l'autorisation de Brukinsa, un seul inhibiteur de la BTK, l'ibrutinib, était autorisé pour une utilisation de première ligne chez les patients atteints de MW. Cependant, la plupart des patients en forme qui ont besoin d'un traitement de première ligne pour la MW sont traités au moyen d'un régime de chimio-immunothérapie, l'ibrutinib étant réservé principalement à une utilisation comme traitement de deuxième ligne ou pour les patients qui sont fragiles ou qui ont des comorbidités. Le zanubrutinib, l'ingrédient médicinal de Brukinsa, est un inhibiteur de la BTK de deuxième génération.

L'efficacité clinique de Brukinsa a été évaluée au cours de l'étude BGB-3111-302 (ASPEN), une étude pivot de phase III chez des patients adultes atteints de MW. Les patients devaient être atteints d'une MW récidivante ou réfractaire, ou n'avoir jamais été traités et avoir été jugés comme ne pouvant pas recevoir les schémas chimio-immunothérapeutiques usuels. Les patients porteurs de la mutation du MYD88 (MYD88MUT) confirmée par séquençage génétique ont été affectés à la Cohorte 1 (nombre de patients [n] = 201). Les patients porteurs du  type sauvage MYD88 (MYD88WT; n = 26) ou dont le statut de la mutation était manquant ou douteux (n = 2) ont été affectés à la Cohorte 2.

Les patients de la Cohorte 1 ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir soit 160 mg de Brukinsa deux fois par jour, soit 420 mg d'ibrutinib une fois par jour jusqu'à la progression de la maladie ou l'atteinte d'une toxicité inacceptable. L'ibrutinib a été jugé comme étant un contrôle actif approprié, car il s'agit d'une norme de diligence acceptable pour l'indication proposée dans le contexte canadien.

Le paramètre principal d'efficacité était le taux de réponse complète ou de très bonne réponse partielle (TBRP) chez les patients atteints de MW à MYD88MUT récidivante ou réfractaire, comme évalué par un Comité indépendant de révision (CIR). Au moment de l'analyse d'efficacité primaire, le délai médian de suivi était de 18.8 mois. Les résultats ont montré un taux de TBRP cliniquement pertinent et durable de 29 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 20, 40) chez les patients traités au moyen de Brukinsa et de 20 % (IC à 95 % : 12, 30) chez les patients traités à l'aide de l'ibrutinib. Les patients présentant une MW à MYD88MUT qui n'ont jamais reçu de traitement ont obtenu un taux de TBRP durable similaire. On n'a observé aucune réponse complète dans aucun des deux groupes. On a estimé que la différence de risque du taux de TBRP entre les groupes traités au moyen de Brukinsa et à l'aide de l'ibrutinib était de 10.7 % (IC à 95 % : -3, 24; p = 0,12). Le paramètre principal n'était pas statistiquement significatif (valeur p bilatérale de 0,12).

De plus, dans un sous-ensemble exploratoire de patients qui n'ont pas été répartis aléatoirement et qui sont atteints de MW à MYD88WT récidivante ou réfractaire traités au moyen de Brukinsa (n = 21), le taux de TBRP comme évalué par le CIR était de 29 % (IC à 95 % : 11,52), ce qui était semblable et conforme au taux de TBRP observé chez les patients atteints de MW et porteurs du MYD88MUT traités au moyen de Brukinsa dans la Cohorte 1. Les patients atteints de MW porteurs du MYD88WT qui n'ont jamais été traités ont obtenu un avantage similaire. Compte tenu des besoins thérapeutiques non satisfaits dans la population atteinte de MW porteuse du MYD88WT, ces résultats sont considérés comme cliniquement pertinents.

Dans l'ensemble, les résultats d'efficacité ont démontré des réponses durables chez les patients atteints de MW récidivante ou réfractaire ou qui n'ont jamais été traités, peu importe le statut du MYD88, comparativement à l'ibrutinib. Même si les résultats du paramètre primaire n'ont pas atteint une importance statistique, les résultats de l'étude ont été considérés comme cliniquement pertinents et donc suffisants comme fondement pour l'approbation.

Au cours de l'étude de l'ASPEN, on a analysé les données sur l'innocuité provenant de 101 patients traités au moyen de Brukinsa et de 98 patients traités à l'aide de l'ibrutinib. Chez les patients traités au moyen de Brukinsa, les événements indésirables apparus en cours de traitements les plus fréquemment signalés (EIT; chez ≥ 20 % des patients) de tous les grades étaient les douleurs musculosquelettiques (30 %), la neutropénie (25 %), l'infection des voies respiratoires supérieures (24 %), la diarrhée (21 %) et l'hémorragie (21 %). Les EIT les plus fréquemment signalés de grade 3 ou plus étaient la neutropénie (16 %), l'hypertension (6 %), la thrombocytopénie (6 %), l'hémorragie (5 %), l'anémie (5 %), la diarrhée (3 %), la pneumonie (3 %) et la pyrexie (2 %).

On a signalé des interruptions de traitement dues à des événements indésirables chez 4 % des patients traités au moyen de Brukinsa et chez 9 % des patients traités à l'aide de l'ibrutinib. On a signalé une réduction ou une modification de la dose en raison d'événements indésirables chez 14 % des patients traités au moyen de Brukinsa et chez 24 % des patients traités à l'aide de l'ibrutinib. La fréquence à laquelle des modifications de dose et des interruptions ont été observées dans le groupe traité à l'aide de l'ibrutinib est conforme à celles d'autres essais pivots pour l'ibrutinib, ce qui suggère que Brukinsa est probablement un traitement tolérable.

La maladie pulmonaire interstitielle (MPI) est un risque important, mais rare, et elle a été identifiée comme étant un EIT au cours de l'essai pivot. La maladie pulmonaire interstitielle est incluse dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Brukinsa.

On a relevé certaines différences sur le plan clinique en ce qui concerne l'innocuité de Brukinsa par rapport à l'ibrutinib. Celles-ci incluent une diminution du risque de développer une fibrillation auriculaire, une hypertension et une diarrhée. Collectivement, celles-ci expliquent la plus grande tolérabilité de Brukinsa par rapport à celle de l'ibrutinib.

BeiGene Switzerland GmbH a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Brukinsa. Après examen, le PGR a été jugé acceptable. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit. Un encadré Mises en garde et précautions importantes a été ajouté à la monographie de produit de Brukinsa. Il comprend la directive disant que le traitement au moyen de Brukinsa devrait être initié et supervisé par un médecin qualifié expérimenté dans l'utilisation de traitements anticancéreux et met en évidence le risque d'hémorragie grave.

Les étiquettes interne et externe, la notice d'accompagnement et la section des renseignements pour les patients sur les médicaments de la monographie de produit de Brukinsa qui ont été présentées répondent aux exigences réglementaires relatives à l'étiquetage, à l'utilisation d'un langage clair et aux éléments de conception.

Un examen de l'évaluation de la marque présentée, y compris des évaluations des attributs nominatifs à présentation et à consonance semblables, a été effectué et le nom proposé de Brukinsa a été accepté.

D'après les données non cliniques et les études cliniques, Brukinsa présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et d'une surveillance adéquate. La monographie de produit de Brukinsa comporte des mises en garde et des précautions appropriées pour répondre aux préoccupations d'innocuité identifiées.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1; par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et de fabrication).

 

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Brukinsa?

 

On a présenté deux demandes distinctes en vue d'un processus d'examen accéléré conformément à la Politique sur l'évaluation prioritaire concernant l'indication de Brukinsa : l'une pour le traitement du lymphome à cellules du manteau (LCM) et l'autre pour le traitement de la macroglobulinémie de Waldenström (MW).

La demande de statut prioritaire pour le traitement du LCM a été rejetée, car le profil avantages‑risques de Brukinsa pour le traitement du LCM n'est pas considéré comme considérablement amélioré par rapport aux traitements existants pour cette condition.

La demande de statut prioritaire pour le traitement de la MW a été acceptée. Le promoteur a présenté des données probantes substantielles de l'efficacité clinique pour démontrer que Brukinsa fournit une augmentation importante de l'efficacité et une diminution importante du risque, de sorte que le profil avantages‑risques global est amélioré par rapport aux thérapies existantes pour une maladie mortelle qui n'est pas gérée adéquatement par un médicament commercialisé au Canada.

 

Étapes importantes de la présentation: Brukinsa

Étape importante de la présentation Date
Réunion préalable à la présentation 2020-06-04
Demande de traitement prioritaire  
Déposée (pour la macroglobulinémie de Waldenström [MW]) 2020-06-16
Déposée (pour le lymphome à cellules du manteau [LCM]) 2020-06-19
Approuvée (pour MW) par le directeur, Bureau des sciences médicales 2020-07-17
Rejetée (pour LCM) par le directeur, Bureau des sciences médicales 2020-07-24
Dépôt de la présentation 2020-08-13
Examen préliminaire  
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire 2020-09-03
Examen  
Examen de l'étiquetage terminé 2021-01-06
Évaluation du plan de gestion des risques terminée 2021-01-08
Évaluation de la qualité terminée 2021-02-23
Évaluation clinique/médicale terminée 2021-02-26
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques 2021-03-01

 

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter la Ligne directrice de l'industrie : gestion des présentations de drogues et demandes.

 

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

 

Les exigences en matière d'activités post‑commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

 

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

 

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

 

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

 

Pharmacologie clinique

Le zanubrutinib, l'ingrédient médicinal de Brukinsa, est un inhibiteur à petites molécules de la tyrosine kinase de Bruton (BTK), une molécule de signalisation qui intervient dans la voie du récepteur de l'antigène des lymphocytes B et des récepteurs de cytokines. Dans les lymphocytes B, un signal de la BTK entraîne l'activation des voies nécessaires à la prolifération, au mouvement, à la chimiotaxie et à l'adhérence des lymphocytes B. La prolifération non contrôlée peut mener à des conditions telles que la macroglobulinémie de Waldenström (MW). Le zanubrutinib inhibe l'activité de la BTK en formant une liaison covalente avec un résidu de cystéine dans le site actif de la BTK.

Des études pharmacodynamiques ont indiqué que le taux de liaison médian à la BTK en phase de plateau de zanubrutinib dans les cellules sanguines mononucléées périphériques s'est maintenu à 100 % pendant 24 heures avec une dose quotidienne totale de 320 mg chez des patients atteints de tumeurs à lymphocytes B. Le taux de liaison médian à la BTK en phase de plateau dans les ganglions lymphatiques a été de 94 % et de 100 % après une posologie approuvée recommandée de, respectivement, 320 mg une fois par jour ou 160 mg deux fois par jour.

On a évalué la pharmacocinétique du zanubrutinib chez des participants sains et chez des patients atteints de tumeurs à lymphocytes B. L'exposition au zanubrutinib, mesurée par la concentration plasmatique maximale (Cmax) et la surface sous la courbe (SSC) de concentration plasmatique du médicament en fonction du temps, a augmenté proportionnellement avec une gamme de doses allant de 40 mg (0,13 fois la dose quotidienne totale recommandée) à 320 mg (la dose quotidienne totale recommandée). L'accumulation systémique du zanubrutinib était limitée à la suite d'une administration répétée.

Les principaux aspects pharmacocinétiques de l'absorption, de la distribution, du métabolisme et de l'élimination de Brukinsa ont été caractérisés. Dans une étude sur l'effet de l'alimentation, l'exposition systémique au zanubrutinib n'a pas été affectée par un repas riche en graisses. In vitro, le zanubrutinib est principalement métabolisé par le cytochrome P450 (CYP) 3A. La demi-vie moyenne du zanubrutinib était d'environ de deux à quatre heures après une dose orale unique de 160 mg ou de 320 mg.

Les résultats d'une analyse pharmacocinétique de la population a indiqué que l'âge, le sexe, la race et le poids corporel n'avaient pas d'effets cliniquement pertinents sur la pharmacocinétique de Brukinsa.

Comparativement aux participants ayant une fonction hépatique normale, la SSC non consolidée du zanubrutinib a augmenté de 23 %, 43 % et 194 % chez les participants atteints d'insuffisance hépatique légère (catégorie Child-Pugh A), modérée (catégorie Child-Pugh B) et grave (catégorie Child-Pugh C), respectivement.

L'élimination rénale du zanubrutinib est minime. D'après une analyse pharmacocinétique de la population, une insuffisance rénale légère et modérée (clairance de la créatinine [ClCr] ≥ 30 ml/min) n'avait aucune influence sur l'exposition au zanubrutinib. Des données pharmacocinétiques limitées sont disponibles chez les patients atteints d'insuffisance rénale grave (ClCr < 30 ml/min) ou chez les patients nécessitant une dialyse.

Aux doses recommandées approuvées (320 mg une fois par jour ou 160 mg deux fois par jour), il n'y a eu aucun effet cliniquement pertinent sur l'intervalle QTc. Dans une étude approfondie sur l'intervalle QT chez des sujets sains, une dose unique de 160 mg ou de 480 mg de zanubrutinib n'a pas prolongé l'intervalle QT de manière cliniquement pertinente. L'exposition plasmatique maximale au zanubrutinib dans cette étude était proche de l'exposition plasmatique maximale observée chez les patients après la dose recommandée de 320 mg une fois par jour. L'effet de Brukinsa sur l'intervalle QTc au-dessus de l'exposition thérapeutique n'a pas été évalué.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit de Brukinsa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

L'efficacité clinique de Brukinsa a été évaluée principalement au cours de l'étude ASPEN (BGB-3111-302), une étude pivot de phase III chez des patients adultes (≥ 18 ans) atteints de MW. Les patients avaient un diagnostic histologique défini et clinique de MW récidivante ou réfractaire (RR), ou ils n'avaient jamais été traités et avaient été jugés comme ne pouvant pas recevoir les schémas chimio-immunothérapeutiques usuels. De plus, les patients respectaient au moins un critère de traitement selon les critères de consensus du septième atelier international sur la macroglobulinémie de Waldenström (IWWM-7) et présentaient une maladie mesurable, définie comme un taux sérique d'immunoglobuline M (IgM) plus grand que 0,5 g/dl. Les patients porteurs de la mutation MYD88 (MYD88MUT) confirmée par séquençage génétique ont été affectés à la Cohorte 1 (nombre de patients [n] = 201). Les patients porteurs du type sauvage MYD88 (MYD88WT; n = 26) ou dont le statut de la mutation était manquant ou douteux (n = 2) ont été affectés à la Cohorte 2.

Les patients de la Cohorte 1 ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir soit 160 mg de Brukinsa deux fois par jour, soit 420 mg d'ibrutinib une fois par jour jusqu'à la progression de la maladie ou l'atteinte d'une toxicité inacceptable. L'ibrutinib a été jugé comme étant un contrôle actif approprié, car il s'agit d'une norme de diligence acceptable pour l'indication proposée dans le contexte canadien. Le paramètre principal d'efficacité était le taux de réponse complète (RC) ou de très bonne réponse partielle (TBRP) chez les patients atteints de MW (MYD88MUT; Cohorte 1) récidivante ou réfractaire, comme évalué par un Comité indépendant de révision (CIR). Au moment de l'analyse d'efficacité primaire, le délai médian de suivi pour les patients de la Cohorte 1 était de 18,8 mois. Les résultats de l'analyse primaire ont montré un taux de TBRP cliniquement significatif et durable de 29 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 20, 40) chez les patients traités au moyen de Brukinsa et de 20 % (IC à 95 % : 12, 30) chez les patients traités à l'aide de l'ibrutinib. On n'a observé aucune RC dans aucun des deux groupes.

On a estimé que la différence de risque du taux de TBRP entre les groupes traités au moyen de Brukinsa et à l'aide de l'ibrutinib était de 10,7 % (IC à 95 % : -3, 24; p = 0,12). Le paramètre principal n'a pas été atteint parce que les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs (valeur p bilatérale de 0,12), mais le taux de TBRP observé chez les patients traités au moyen de Brukinsa démontre une activité qui est considérée cliniquement pertinente. Les résultats de l'analyse primaire (chez les patients atteints de MW récidivante ou réfractaire) ont été appuyés par un taux de TBRP de 26 % (IC à 95 % : 9,51) chez les patients n'ayant jamais été traités qui étaient évalués par le CIR et une évaluation par un chercheur de la RC et de la TBRP chez les patients n'ayant jamais été traités et ceux atteints de MW récidivante ou réfractaire.

En plus, dans un sous-ensemble exploratoire de patients qui n'ont pas été répartis aléatoirement et qui sont atteints de MW récidivante ou réfractaire traités au moyen de Brukinsa (n = 21), le TBRP comme évalué par le CIR était de 29 % (IC à 95 % : 11,52), ce qui était semblable et conforme au taux de TBRP observé chez les patients atteints de MW traités au moyen de Brukinsa dans la Cohorte 1. Les patients atteints de MW porteurs du MYD88WT qui n'ont jamais été traités ont également obtenu un avantage similaire. En raison du besoin thérapeutique non satisfait dans cette sous-population de patients, cette constatation est considérée comme cliniquement pertinente.

Dans l'ensemble, les résultats d'efficacité ont démontré des réponses durables chez les patients MW, quel que soit le statut MYD88, par rapport à l'ibrutinib. Notamment, les résultats du paramètre principal n'étaient pas statistiquement significatifs, mais la totalité des résultats ont été considérés comme cliniquement pertinentes et donc suffisantes comme base d'approbation.

Indication

Santé Canada a approuvé l'indication suivante :

Brukinsa (zanubrutinib) est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints de macroglobulinémie de Waldenström.

L'indication proposée était pour le traitement des patients atteints de MW et a été révisée pour préciser les patients adultes afin de tenir compte avec précision de la population de patients dans les études cliniques.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Brukinsa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité clinique

On a obtenu les données probantes sur l'innocuité clinique de Brukinsa principalement à partir de l'étude pivot ASPEN (décrite dans la section Efficacité clinique), à partir des données de 101 patients traités au moyen de Brukinsa et de 98 patients traités à l'aide de l'ibrutinib. Au moment de l'analyse de l'innocuité, la durée médiane du traitement à l'étude était de 19 mois chez les patients traités au moyen de Brukinsa et de 19 mois chez les patients traités à l'aide d'ibrutinib.

Chez les patients traités au moyen de Brukinsa, les événements indésirables apparus en cours de traitements les plus fréquemment signalés (EIT; chez ≥ 20 % des patients) de tous les grades étaient les douleurs musculosquelettiques (30 %), la neutropénie (25 %), l'infection des voies respiratoires supérieures (24 %), la diarrhée (21 %) et l'hémorragie (21 %). On a signalé des EIT de grade 3 ou plus élevés chez 58 % des patients traités au moyen de Brukinsa, et la neutropénie (16 %), l'hypertension (6 %), la thrombocytopénie (6 %), l'hémorragie (5 %), l'anémie (5 %), la diarrhée (3 %), la pneumonie (3 %) et la pyrexie (2 %) étaient les événements les plus fréquents (chez ≥ 2 % des patients).

On a signalé des interruptions de traitement dues à des événements indésirables chez 4 % des patients traités au moyen de Brukinsa et chez 9 % des patients traités à l'aide de l'ibrutinib. Les événements indésirables les plus fréquemment signalés qui ont entraîné une interruption étaient la neutropénie (1 %), la cardiomégalie (1 %), l'hémorragie sous-durale (1 %) et le myélome de cellules plasmatiques (1 %). On a signalé une réduction ou une modification de la dose en raison d'événements indésirables chez 14 % des patients traités au moyen de Brukinsa et chez 24 % des patients traités à l'aide de l'ibrutinib. Les événements indésirables les plus fréquemment signalés qui ont entraîné une réduction de dose étaient l'hémorragie, la diarrhée et les infections. La fréquence à laquelle des modifications de dose et des interruptions ont été observées dans le groupe traité à l'aide de l'ibrutinib est conforme à celles d'autres essais pivots pour l'ibrutinib, ce qui suggère que Brukinsa est probablement un traitement tolérable.

La maladie pulmonaire interstitielle (MPI) est un risque important, mais rare, et elle a été identifiée comme étant un EIT au cours de l'essai pivot chez les patients atteints de MW dans les deux cohortes (n = 2) et dans la base de données mondiale du promoteur (n = 13). On a signalé des cas de MPI avec d'autres inhibiteurs de la BTK (ibrutinib et acalabrutinib). Même si l'on n'a pas diagnostiqué la MPI aussi souvent chez les patients traités au moyen de Brukinsa, comparativement aux patients traités à l'aide de l'ibrutinib, la MPI ou la pneumonite ont été diagnostiquées chez des patients traités au moyen de Brukinsa dans les deux cohortes dans l'étude pivot. La maladie pulmonaire interstitielle est incluse dans la section Mises en garde et précautions de la monographie de produit de Brukinsa.

Un encadré Mises en garde et précautions importantes a été ajouté à la monographie de produit de Brukinsa. Il comprend la directive disant que le traitement au moyen de Brukinsa devrait être initié et supervisé par un médecin qualifié expérimenté dans l'utilisation de traitements anticancéreux et met en évidence le risque d'hémorragie grave.

Notamment, on a relevé certaines différences importantes sur le plan clinique en ce qui concerne l'innocuité de Brukinsa par rapport à l'ibrutinib. Le traitement au moyen de Brukinsa était associé à un risque accru de neutropénie au fil du temps comparativement au traitement à l'aide de l'ibrutinib. Cependant, cela ne s'est pas traduit par une augmentation globale du risque d'infection. En revanche, des événements particuliers associés à l'ibrutinib se sont produits moins fréquemment après un traitement au moyen de Brukinsa, comme la fibrillation auriculaire (14 % par rapport à 2 %), l'hypertension (16 % par rapport à 11 %), les saignements importants (9 % par rapport à 6 %) et la diarrhée (32 % par rapport à 21 %). De plus, on a observé au fil du temps des réductions du risque de développement de fibrillation auriculaire, de saignement, d'hypertension, de diarrhée et de pneumonie après le traitement au moyen de Brukinsa, comparativement au traitement à l'aide de l'ibrutinib. Collectivement, ces avantages sont considérés comme cliniquement pertinents en matière d'innocuité qui expliquent probablement la plus grande tolérabilité de Brukinsa par rapport à celle de l'ibrutinib.

Santé Canada a déterminé que les mesures de gestion des risques appropriées sont en place pour répondre aux préoccupations en matière d'innocuité soulevées pour Brukinsa et pour promouvoir son utilisation sûre et efficace. Dans l'ensemble, le profil avantages-effets nocifs-incertitudes de Brukinsa est favorable pour l'indication approuvée.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Brukinsa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

 

 

 

7.2 Motifs non cliniques de la décision

 

Le zanubrutinib, l'ingrédient médicinal de Brukinsa, a démontré une inhibition irréversible et sélective de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) in vitro, une activité antiproliférative dans les cellules tumorales hématologiques et une régression efficace de la tumeur dans les modèles de xénogreffe de souris.

Le zanubrutinib a été bien toléré selon les résultats d'une étude de six mois chez les rats et d'une étude de neuf mois chez les chiens, dans laquelle les doses administrées par voie orale étaient similaires ou supérieures aux expositions cliniques prévues. Dans l'étude de six mois chez les rats, la principale découverte toxicologique était la toxicité du tractus gastro‑intestinal associée à des changements histopathologiques. On a observé des changements histopathologiques entièrement ou partiellement réversibles dans le pancréas, les poumons et les muscles squelettiques, qui ont été considérés comme étant liés au zanubrutinib. On a déterminé que la dose sans effet nocif observé (DSENO) était de 300 mg/kg/jour. À cette dose, l'exposition systémique (mesurée par la surface sous la courbe de concentration en fonction du temps; SCC) était environ 25 fois plus élevé chez les hommes et 42 fois plus élevé chez les femmes que l'exposition humaine à la dose recommandée.

Dans l'étude de neuf mois chez les chiens, les résultats ou les changements toxicologiques étaient minimes ou légers, y compris les selles anormales, l'hyperhémie conjonctivale, la déplétion lymphoïde ou l'érythrophagocytose dans les tissus lymphoïdes intestinaux. On a déterminé que la DSENO était de 100 mg/kg/jour. À cette dose, l'exposition systémique était environ 20 fois plus élevé chez les hommes et 18 fois plus élevé chez les femmes que l'exposition humaine à la dose recommandée.

Une étude sur la fertilité mâle et femelle ainsi que sur le développement embryonnaire précoce a été menée chez le rat avec des doses de zanubrutinib de 30 à 300 mg/kg/jour par voie orale. Les doses ont été administrées aux rats mâles à partir de quatre semaines avant l'accouplement et pendant la période d'accouplement, et aux rats femelles à partir de deux semaines avant l'accouplement jusqu'au septième jour de gestation. On n'a observé aucun effet sur la fertilité des mâles ou des femelles. Cependant, on a observé des anomalies morphologiques au niveau du sperme et une augmentation de la perte post‑implantation à la dose de 300 mg/kg/jour, ce qui correspond à environ neuf fois la dose humaine recommandée en fonction de la surface corporelle.

On a effectué des études de toxicité sur le développement embryofœtal chez les rats et les lapins. Le zanubrutinib a été administré par voie orale pendant la période d'organogénèse à des doses de 30, 75 ou 150 mg/kg/jour à des rates gestantes et à des doses de 30, 70 ou 150 mg/kg/jour à des lapines gestantes. Chez les rats, des malformations cardiaques (cœurs à deux ou trois cavités) ont été constatées avec une incidence comprise entre 0,3 % et 1,5 % pour tous les niveaux de doses avec une absence de toxicité maternelle. La dose la plus faible (30 mg/kg/jour) correspond à environ cinq fois l'exposition (selon la SCC) chez les patients recevant la dose humaine recommandée. Chez les lapins, on a observé la perte post‑implantation à la dose la plus élevée (150 mg/kg/jour) et elle a été associée à la toxicité maternelle. Cette dose correspond à environ 33 fois l'exposition chez les patients recevant la dose humaine recommandée.

Dans une étude de toxicité avec des rats sur le développement pré et postnatal, le zanubrutinib a été administré à des rates à des doses de 30, 75 et  150 mg/kg/jour, de l'implantation jusqu'au sevrage. Chez les groupes recevant des doses de 75 et 150 mg/kg/jour, les petits présentaient une diminution du poids corporel avant le sevrage. On a observé des effets oculaires indésirables, y compris la cataracte ou la protrusion du globe oculaire, à tous les niveaux de dose. La dose la plus faible (30 mg/kg/jour) correspond à environ quatre fois l'exposition chez les patients recevant la dose humaine recommandée.

Le zanubrutinib ne s'est pas avéré mutagène dans le test Ames de mutagénicité bactérienne. Le zanubrutinib ne s'est pas révélé clastogène au cours d'un test d'aberration chromosomique sur des cellules de mammifères (ovaire de hamster chinois) ou au cours d'un test in vivo du micronoyau sur la moelle osseuse de rats. On n'a mené aucune étude de carcinogénicité sur le zanubrutinib.

Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques potentiels pour les humains ont été inclus dans la monographie de produit de Brukinsa. Compte tenu de l'utilisation prévue de Brukinsa, il n'existe aucun problème pharmacologique ou toxicologique dans cette présentation qui empêche l'autorisation du produit.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit de Brukinsa approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
 

 

 

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

 

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Brukinsa montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux spécifications approuvées. Des études appropriées au développement et à la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour les procédés commerciaux. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation effectuées tout au long du développement du produit pharmaceutique ont été examinées et jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité soumises, la durée de conservation proposée de 36 mois est jugée acceptable lorsque le produit est entreposé à la température ambiante (entre 15 °C et 30 °C).

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées, c'est‑à‑dire qu'elles se situent dans les limites établies par l'International Council for Harmonisation [l'ICH] et/ou qu'elles sont qualifiées à partir d'études toxicologiques.

Toutes les installations participant à la production sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux (décrits précédemment) présents dans le produit pharmaceutique sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues pour usage dans les médicaments.

Les matériaux biologiques bruts utilisés au cours de la fabrication du produit proviennent de sources associées à un risque nul ou négligeable d'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) ou d'autres pathogènes humains.